3.- PEUT-ON VOTER BLANC SANS ETRE RACISÉ - Jacques Chirac parlait de fracture sociale avant d'être réélu en 2002, refilant la combine à Macron, plus récemment à Muselier et autres dragons de vertus régionaux. Elle consiste à se servir de cette famille tuyau de Pen tellement peu recommandable pour faire fuir les électeurs. Désormais, tous ceux qui chercheront une réélection à bon compte, s'en prévaudront. Une fois élu au nom de la fracture sociale par un front républicain mais surtout pas national, Chirac poursuivit bon an, mal an, sa politique de droite comme si rien ne s'était passé et n'améliora en rien la condition des pauvres gens. Depuis, Sarkozy aussi bien que l'ennemi de la finance le célèbre Hollande, n'ont fait qu'accentuer cet ancrage à droite en augmentant les revenus des patrons et en rognant les droits sociaux, en diminuant les impôts sur les classes supérieures et chargeant la mule de la TVA et de la CSG.
En sorte qu'il faille désormais parler de rupture dans la société française. Les 30 pour cent pour qui ça va très bien, Monsieur le Marquis ! sont allés voter pour une gauche tiédasse et une droite fadasse et tous les autres qui pour certains dérivent vers un nationalisme inquiétant et une écrasante majorité qui a bien compris que c'était tout pareil, comme l'a d'ailleurs asséné et assumé le président lui-même. En caricaturant à peine, notre pays est constitué d'opportunistes aboutis d'un côté, de désespérés plus ou moins abrutis de l'autre. Mais pas dans les mêmes proportions. Et cela ne fait pas, croyez moi, d'excellents français !
Dans un interview donné à ses copines du magazine Elle (journal "révolutionnaire" de son ami Lagardère) notre monarque élyséen s'est efforcé, comme toujours, de ménager les roses dans lesquelles elles sont nées et les choux d'où sortent les vilains garçons. Je me suis fait violence et de ces mornes pages d'une platitude extrême et centriste, je n'ai strictement rien retiré. A ceci prêt qu'il est en faveur des femmes. Pour tout. Y compris un poste de premier ministre qu'il a négligemment oublié de leur accorder. Tout, sauf la présidence de la République, puisque cela lui est réservé.
Je vous parle de ces belles pages de papier glacé que personne n'a lu à part quelques poignées de groupies probablement mal informées... car j'ai pu mieux mesurer la distance qui pouvait exister entre un potentat s'exprimant dans une presse à sa dévotion et une population entassée dans des logements minables et surchauffés où les femmes, croyez-le bien, ne sont pas mieux loties que les hommes et leurs enfants.
Je vous parle de ces belles pages de papier glacé que personne n'a lu à part quelques poignées de groupies probablement mal informées... car j'ai pu mieux mesurer la distance qui pouvait exister entre un potentat s'exprimant dans une presse à sa dévotion et une population entassée dans des logements minables et surchauffés où les femmes, croyez-le bien, ne sont pas mieux loties que les hommes et leurs enfants.
Des bons sentiments, des banalités lénifiantes, de la bouillie clientéliste, vous en voulez ? Y en a à profusion, jusqu'au dégoût. Mais du fond, de la sincérité, de l'altérité, de la générosité, point. Sinon pour le cercle d'amis fortunés de son socle électoral. Voici pourquoi les gens ne votent plus. Et je n'y aurais pas été non plus sans un engagement moral et amical. Et pourquoi je ne voterai pas en 2022 si, comme l'on s'y achemine, les candidats de la vraie gauche refusent la désignation préalable par un vote populaire.
Reste à exiger (on peut toujours essayer, ça les fera rire ou réagir à coup de LBD) une prise en compte effective des votes blancs dans les scrutins électoraux. Il faudra encore convaincre (c'est pas gagné non plus !) les non-électeurs traditionnels de se déplacer aux urnes pour déposer le fameux bulletin neutre. Et puisque tout semble perdu, je rêve en guise de consolation jubilatoire d'un tel résultat présidentiel : Nul ou blanc 48 % ; Macron 32 % ; Le Pen 20 %
Au moment de conclure je m'aperçois de la survenance d'un gigantesque anachronisme. S'il y a 48 % de vote blanc, le président devra choisir un premier ministre de cette couleur ! Logique mais ennuyeux au point de confirmer que nous sommes encore dans un pays racisé...
Heureusement, il restera le nul. Et là, il devrait trouver !
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