lundi 31 mai 2021

 



30 .- VALLS ET TANGO - Ce n’est pas bien sérieux de ma part mais j’avais prévu de vous parler de ma partie de boules de l’après-midi. C’était un peu pour faire plaisir à deux sacrés vauréens qui m’entourent, mes beaux-frères bien sympathiques au demeurant et qui prennent la peine de faire semblant de lire le blog – comme d’autres dans la famille et cela fait plaisir - ! Leur doublette fonctionne sur des terrains néanmoins infréquentables où la boule n’obéit à aucun autre code que l’aléatoire. La seule chance de s’en sortir est de posséder un jeu de qualité dans le bon alliage et le poids idoine. Et comme ils distribuent aux autres des boules qui ne valent pas triplettes, tu comprends bien qu’ils sortent toujours vainqueurs . Ceci dit je ne leur en veux pas, ils en ont besoin et ma participation à ces concours familiaux relèvent de la pure altérité. Un jour de fête des mères, la mesquinerie est encore moins de mise.
Cette défaite ne m’aurait sûrement pas empêché d’épiloguer sur l’art de lancer le cochonnet et les effets de la troisième bouteille sur la trajectoire des tirs, mais je suis tombé simultanément sur une page dans la Dépêche du Midi et un article de Médiapart annonçant le retour de Valls.
Mais oui, pas besoin de relire dix fois le nom, c’est bien lui Manuel Valls, y avait même sa photo ! Alors là voyez-vous c’est encore plus fort que Macron. Oui, je sais, ce sont les mêmes. Avec un excès de sébum et quinze ans de plus pour le premier - nommé s’entend car premier cela fait un bout de temps qu’il ne l’a plus été - ! Ce n’est pas que je tienne le monde politique pour plus vertueux qu’il ne l’est. Certes je m’efforce de le défendre, feignant une sorte de naïveté indulgente en soutenant qu’il existe des femmes et des hommes sincères et généreux, œuvrant au nom de leurs convictions pour le bien commun. Car je ne goûte guère ce rejet en bloc de la fonction politique, parce que c’est lui qui génère ce désintérêt trop facile, ce renoncement guidé soit par l’indolence, soit par la bêtise de nos jeunes qui refusent les règles du suffrage universel ou votent alors par dépit en faveur des « dégagistes », les populistes : hier Macron, demain Le Pen.
J’ai entendu des gars de vingt ans me dire : « Macron au moins il est jeune et dynamique... » ah oui et alors ? Des types jeunes et dynamiques ça court les rues et cela reste un peu juste pour présider un pays. Moralité nous avons hérité d’un autocrate dépourvu d’âme et de sensibilité, ne concevant son rôle que dans le compromis permanent et la vile communication.
Pire que Macron, y a pas ! Mais plus ridicule encore, si ! On pense tous au même : Manu Valls. Même prénom - ou presque –, même culot, même taille, même arrogance, même conception très droitière, extrêmement rude de la société. Il n’en fallait qu’un mais l’un aurait aisément pu remplacer l’autre, sauf que sûrement dans la rapacité et la vraie méchanceté, l’actuel locataire de l’Élysée domine largement.
Nous sommes sûrement des milliers, peut-être des millions à avoir connu cet épisode dévalorisant et même désespérant où Valls, premier ministre, se prétendant de gauche appliquait une politique et défendait des théories bien plus libérales que pas mal de ses opposants y compris gaullistes, à coup de 49-3. Nous ne voulions plus d’un tel parjure. Battu comme toujours au primaire de la gauche ( pour l’excellente raison qu’il n’était pas reconnu par sa famille ) il renia son engagement à soutenir le vainqueur (Hamon). Belle mentalité ! Qui infusa d’ailleurs dans les rangs socialistes, électeurs compris, où la trahison s’incarna dans les urnes par une score déplorable. Valls se rangea alors avec Macron espérant en recevoir les dividendes. Un beau portefeuille ministériel honorifique aux Affaires étrangères, ou au pire le perchoir, poste souvent dévolu aux girouettes depuis le plus fameux d’entre  eux : Edgard Faure. Rien de tout ça, il obtint seulement de n’avoir pas de candidat Marcheur contre lui dans sa circonscription d’Évry. Où il fut élu de quelques voix et de manière litigieuse face à la candidate de gauche.
Mais lorsqu’il rencontra sa quatrième compagne (en voilà un aussi stable dans sa vie privée que publique, un signe !) une Espagnole comme lui, l’idée lui vint de partir à la conquête de Barcelone. Et lorsqu’on lisait les papiers y afférant on pouvait imaginer qu’il avait, malgré son ascendant caméléon, de bonnes chances de conquérir la Catalogne. Arrivé 4e avec 12 % des voix, il y fut ridicule.
A ce stade là, après avoir trahi mon parti, quitté le pays où j’avais été chef du gouvernement, j’aurais pris ce râteau dans la gueule, puis je me serais recasé dans la fabrication du chorizo, le commerce des poêles à paella ou l’organisation de corridas andalouses – pour ne pas trop rester dans les parages. Ben lui non ! Il s’est dit :  Ce doit être un malentendu. Les électeurs de gauche sont perdus, ils attendent un phare, un signe. Il veulent plus de sécurité, moins de migrants et de musulmans, des radars partout et du travail précaire pour soutenir l’économie de nos capitaines d’industrie...
Et si jamais contre toute attente cela ne marche pas à gauche, Manu V. pourra toujours compter sur Manu M. pour lui remettre le pied à l’étrier. Si l’on ne s’entraide pas entre bons libéraux sans idéal… Mais si décidément rien ne se débloque pour lui en France, il tentera l’Italie. Il tombera bien sur une bella ragazza qui l’introduira dans les hautes sphères romaines, voire pontificales.
Dans le genre dur à comprendre, incapable d’accepter que plus personne ne veuille de ce type de marionnette, de clown triste, il se pose un peu là ! Le seul fait qu’il ose encore, témoigne d’une gravissime dégradation de la conscience politique, mais aussi de la complicité de ses pairs et de médias qui – à l’exception évidemment de Médiapart - analysent certes étonné cette grotesque trajectoire, mais sans jamais réellement la dénoncer.
Macron, Le Maire, Valls, Muselier, Le Drian… tous ces lascars opportunistes et compromis, s’agitent au bout de grosses ficelles dans ce théâtre de Guignol qui ne me dit rien qui vaille. Ni qui Valls.  

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