29 – JE SAIS À QUOI RESSEMBLE UN LECTEUR DE MACRONIQUE - Hé ben dis donc ! Je me demandais où vous étiez passés ! Bon mais sans rire, j’espère que je vous ai manqué. Enfin pas moi mais Macronique. Comme je crois l’avoir expliqué, c’était une escapade dans le Var. Chez les amis de Sanary - car oui Monsieur j’ai des amis à Sanary, mais vous n’êtes pas obligés de le raconter partout, comme certains l’ont fait lorsqu’ils ont appris que j’avais une voiture de riche : un 4 X 4 Duster. Les enfants à La Farlède et ces signatures de livre chez Charlemagne, que je vous invite à retrouver sur l’autre blog de Jaco : https://rugbyflouze.blogspot.com/
Cela s’est si bien passé que je suis à deux doigts de virer Carolingiens. Ce qui serait un comble car les partisans du sacré de l’an 800 étaient des sortes de Jésuites, des faux-culs, des opportunistes du genre de nos Jupitériens modernes. Mais enfin on a beau dénigrer Charles 1e dit Le Grand, je ne suis pas sûr qu’il aurait eu pour confidents Benalla, Hanouna, McFly et Carlito…
C’est peu dire que je ne dois rien à personne, il n’empêche que je culpabilise lorsque je laisse ma plume à l’encrier, mes flèches au carquois et mes blagues sans tabac. D’ailleurs, puisque je vous dis tout, je ne suis pas encore rentré au bercail. C’est de Lavaur que je reprends mes sévices, un endroit que je n’aimais pas bien lorsque j’étais jeune et qui ne s’arrange guère à mes yeux avec l’âge mais enfin, la famille, c’est sacré. D’ailleurs dans le petit parc face à moi, un merle donne la mesure gutturale d’un concert vespéral, entouré d’une bande de moineaux flûtiaux plus ou moins bien accordés et cela me déconcentre. Ah ! Si j’avais un fusil ! Vivement que je retrouve les hurlements furieux de quelques gamins écervelés qui éclipsent bruyamment le calme affligeant de l’Aubrac.
Puisque visiblement rien ne me fera réagir ce soir, pas plus les Macronades africaines où le président accumule les errements structurels et les revirements stratégiques, les reniements opportunistes (salués par presque la moitié des sondés dont une écrasante majorité de françaises qui se verraient bien mariées au premier regard dans une émission de TF1), puisque même le drap retrouvé dans une décharge lors d’une battue organisée par une copine de Delphine Jubilard à Cagnac les Mines, ne m’inspireront rien d’autre que stupéfaction et sidération, je poursuivrais - pauvre erre - Macronique sans but, mais en essayant d’y ajouter quelques ponctuations, histoire de rendre la lecture possible à une partie des abonnés qui se perdent très vite lorsque le verbe est trop éloignée du compliment, sans même parler du sujet de discorde.
J’ai donc fait la connaissance d’un lecteur de cette chronique. Non pas à la faveur des deux séances de dédicaces chez les Rouard de Toulon et Charlemagne. Cela m’a d’ailleurs frappé de constater que mes amis du rugby n’étaient quasiment pas du tout les mêmes que ceux d’ici. Grognard Vincent faisant exception, comme toujours, allais-je ajouter. L’explication est d’ailleurs assez simple, le rugby et le sport en général vectorisent la droite. Et pas besoin d’avoir fait « socio » ou science-po pour piger le truc. Les gens de droite sont obnubilés par le pognon, le profit, la compétition - d’ailleurs y a t–il autre chose d’important ? - et le nationalisme. Mesquin et chauvin tel est dans les grandes lignes - à peine grossies - le portrait robot du gros con. Je ne dis pas ça pour ceux qui ont ou vont acheter mon livre, mais pour pour tous les autres qui vont logiquement passer à côté.
Voici le manque de cohérence le plus flagrant, la dualité et pour ceux qui ont un peu de vocabulaire (ou un dico à portée de main) la dichotomie fatale. D’ailleurs cela me joue de vilains tours car les rugbymen se disent « bah, lui c'est un intello gauchiste » et les lecteurs de Macronique : « Pfff , c’est un sportif ! ». Je dois admettre d’ailleurs qu’être traité de « sportif » relève à mon endroit de la diffamation et vous invite à la plus grande prudence, car même si j’abhorre les avocats (sans noyaux ni vinaigrette) je pourrais bien vous poursuivre !
Donc j’ai fait la connaissance d’un lecteur. J’avoue que c’était un rêve. En toucher un, savoir qu’il existe. On l’idéalise forcément. Un mec intelligent. Ayant fait de grandes études. A condition que ce ne soit pas de commerce. Engagé dans de belles causes humaines, professeur agrégé, scientifique discret, médecin intègre et n’ayant pas trop de mort sur la conscience…
Je l’ai vu arriver de loin dans sa méhari gris souris, l’allure chaloupée à la varoise mais suffisamment contenue, le foulard froissé et soyeux amplement nouée façon chevalier du désert ( ou méhari en effet, si vous préférez ), le chic décontracté du type dont on sent, sans même avoir examiné le creux des mains, qu’il n’a pas galéré depuis un bon petit moment. Je lui trouvais une ressemblance à Laurent Joffrin, il n’a pas semblé m’en faire grief.
Je n’avais jamais été confronté à un lecteur que je ne connaissais pas. Sans en rêver je trouvais l’expérience intéressante voire même gratifiante. Ai-je été à la hauteur ? S’attendait-il à découvrir un paysan avec un gros pif, rustique et borné ? Probablement, mais peut-être pas à ce point. S’est-il demandé aussi ce que je penserais de lui ? Un pied-noir sorti d’une école de commerce, ayant fait carrière dans une méchante multinationale, commandant d’un zodiaque et connaissant à peine Evelyne de Georges Chelon. Qu’il se permit de moquer -aggravant son cas - alors que ce chanteur-poète contribua activement au bonheur des plus solides neurasthéniques et à l’abrègement des souffrances des plus fragiles.
S’est-il demandé aussi, ce que je penserais de lui ? J’ose espérer que non...😋
La Parole donnée n'a pas de prix
En parlant des amis de Sanary, je vous suggère d'aller faire un tour sur ce site de podcast. " La parole donnée " tend son micro délicat à des personnages de tous horizons, riches d'un passé, d'une passion. D'une vision. Vous verrez ça change des formats convenus et archi-connus. Allez-y voir et je dis pas ça parce que c'est mon ami et que j'y suis largement et joliment podcasté.
IL Y A 150 ANS, ON FUSILLAIT L'ESPOIR DE JUSTICE ET DE LIBERTE
Vous n'avez évidemment pas oublié que le 29 mai 1871, les Versaillais condamnaient le peuple de gauche, les Communards épris de justice et d'égalité à la mort, à la déportation. Celle que Macron et les siens approuvent, puisqu'ils n'ont pas levé le petit doigt préférant saluer Napoléon et l'esclavage.
Allez lire le bel article de Libé consacré à cette cérémonie des organisation de gauche.
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