28.- L'ÉTÉ AVANT L'HEURE - Quelle blague cette heure d'été quand même ! Il me semble, après avoir beaucoup approfondi le sujet et en avoir tout autant discuté durant quarante-cinq ans, que son principal effet consista à faire parler les cons. La preuve, j'en fais Macronique ! Mais bon, après avoir plombé la semaine avec la Commune de Paris, les belles relations désintéressées de celui qui nous sert encore de président et les opérations à cœur ouvert de Drucker, j'avais conscience qu'il fallait alléger un peu l'atmosphère en même temps si vous voulez que de remettre les pendules à l'heure.
C'était donc en mars 1976 et ch'est le président Gichcard - bonchoir mademoiselle, bonchoir madame, bonchoir monchieur - qui avait eu cette remarquable illumination de laisser les lampes éteintes une heure de plus le soir, pour alléger les effets de serre et du choc pétrolier. On imagine les milliards d'économie probablement réalisés grâce à l’œuf de Chamalières qui en avait beaucoup, des idées, lui qui voulait dépoussiérer nos institutions. Pour un descendant des Bourbon cela ne manquait d'ailleurs pas de culot, mais enfin on doit le créditer de quelques belles avancées sociétales et finalement moins d'arrogance, d'esbroufe et d'inutilité que son petit-fils - si peu - spirituel, actuel locataire de l'Élysée.
Ce fut probablement un emplâtre sur une jambe de bois - mais des économistes parvinrent à chiffrer en quelques milliers de kilowattheures les économies qui n'étaient donc pas totalement de bout de chandelle. Mais enfin c'était bien désobligeant, voir méprisant pour ces gens qui se lèvent tôt (ça c'est du Sarkozy je crois) et qui eux se retrouvent dans l'obscurité de l'aube, tâtonnant dans la pénombre pour ne pas foutre les statistiques et la table de nuit en l'air. Que le populo attaque la journée dans le noir, il s'en foutait Giscard et toute l'Europe qui lui emboîta le pas, itou. Tout ce qui importait c'est que le bourgeois puisse siroter l'apéro sur sa terrasse dès le mois d'avril comme si les mois d'été ne suffisaient pas à se brûler l'épiderme au soleil et les neurones au pastis.
Ah ! ils l'aiment nos cons patriotes le jour qui dure le soir, ça les rassure. Et si en plus y a du soleil alors là ils sont en lévitation ! Ils sourient aux anges. Il y a eut un sondage voici deux ans pour savoir si nous étions pour le maintien de l'heure d'été toute l'année, ou si l'on préférait le contraire. Étant à fond pour l'heure d'hiver, j'aurais joué ma retraite du mois sur le choix inverse de la majorité. L'été, l'été, l'été, à ouais c'est bon ça, y a que ça de vrai, l'été ! Confirmation aussi de la légèreté des pays du sud, tous ont massivement fait un choix identique à la France, tandis que les nordiques préféraient le contraire.
Opter pour l'heure dite d'été toute l'année est une hérésie dénoncée par la plupart des scientifiques. Au nom d'une simple logique. En France nous sommes, l'hiver, à + 1 heure par rapport au temps universel et à la position du soleil au dessus de nous. En somme lorsque le soleil est à son zénith, il est treize heures à nos montres. En été nous passons à deux heures de décalage, ce qui a pour effet de faire durer le soleil qui est à la bourre et de nous perturber aussi le sommeil. Sans parler de cette pauvre lune - dont tout le monde se fout- qui s'y perd dans ces rendez-vous. Et puis je sais pas si vous avez déjà essayé d'envoyer des gosses au lit lorsqu'il fait jour ... Ah non ! vos enfants vont au lit quand ils veulent. Faut qu'ils profitent des beaux jours. Ce sont sans doute ceux qui gueulent dans le jardin parce que vous avez oublié de leur dire qu'ils n'étaient pas tout à fait seuls sur terre !
Enfin, ces caprices de contemplateurs du jour et du vide, ces petits jouisseurs centristes finiront par avoir gain de cause, même si quelques spécialistes n'ont pas totalement lâché le morceau. Avec cette affaire de COVID, le parlement européen qui n'avait rien de mieux à faire que de débattre indéfiniment des mouvement de la pendule, se sont retrouvés débordés par le virus.
On reparlera donc des choses sans importance à la prochaine législature bruxelloise. Sinon Macron le glissera dans son programme pour 2022. Soixante pour cent d'électeurs favorables à l'heure d'été et peut-être même du coup aux illuminés de la République en marche... Ça peut toujours servir.
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Si vous aussi considérez que la COVID est aussi bien une pandémie qu'une supercherie, allez regarder un peu cette communication. Elle vaut son pesant de chloroquine .
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