mardi 9 février 2021








8.- LA CON... VENTION DES CON... CITOYENS - Les écologistes font peur ! Il s’agit là d’une situation entièrement nouvelle pour eux. Jusque-là, on va juste remonter cinq ans en arrière, ils faisaient plutôt rire. Et si quelqu’un devait avoir peur alors, c’était plutôt le militant Vert que l’on évacuait manu militari lorsqu’il manifestait allongé devant un ministère et sur lequel on n’hésitait plus à tirer lorsqu’il défendait une zone qu’il jugeait essentielle à l’environnement. C’était un illuminé, un ravi de la crèche, un fainéant, un beatnik. Un écolo quoi !
Et puis, trente ans après ces militants discrédités, parfois discriminés, sont survenus les premiers signes alarmants, l’ouragan climatique que l’on synthétise souvent par  réchauffement ou dérèglement  ! Si bien que René Dumont et ses 1,2 % (380 000 voix) aux élections présidentielles de 1974, puis ses disciples, de Lalonde à Mamère, en passant par Waechter et Voynet, ces prêcheurs à la ligne vertes, qui demeurèrent longtemps à la marge, firent enfin des émules.
Lorsque la COP 21 dont Fabius et Royal s’arrachèrent les lauriers, vint à Paris éclairer des dangers immédiats et susciter des engagements mirifiques, l’écologie de masse balaya d’un coup et par miracle le scepticisme général qui relevait, non pas de l’aveuglement, mais d’une mauvaise foi criminelle dont le monde libéral reste coupable et sera un jour – je l’espère – jugé !
Mais à part Trump, dont on ne sait si c’est la doctrine ou la bêtise qui le guidait – sans doute étaient-elles fortement corrélées – ils devinrent presque tous écolos à travers le monde. Même les Chinois firent semblant… Et à part mon cher cousin chasseur et mon bon copain en quad, tous les autres semblaient enfin convaincus qu’il fallait agir vite et frapper fort. Même les Macronistes - auxquels Hulot avait tout de même filé un sacré coup de main verte - semblaient convertis à cette cause humanitaire et mondiale. Du coup je vous assure que le fait de ne plus passer pour un Amish, un sectaire de la terre, un ayatollah gauchiste et verdâtre, rendait les repas et les conversations afférentes, autrement plus digestes.
Il ne restait plus que la petite suédoise, là, comment qu’ils l’appellent ? Greta Thumberg. Celle-là ils ne l’aimaient toujours pas. Remarquez moi non plus ! Elle me fait penser à une automate. Quelques gourous d’on ne sait où, semblaient tourner la clé dans son dos et l’envoyer comme ça devant les caméras, tenir ces discours déconcertants de naïveté et de platitude : « Oh là, là, là, messieurs les puissants. Que faites-vous de cette planète ? Dans quel état allez-vous nous la laisser. On vous demande instamment de tout arrêter... » Bon, elle est peut-être malade cette gamine, elle a sûrement des problèmes, mais enfin j’aurais préféré qu’on l’expédie se soigner dans un sanatorium, mûrir un peu et nourrir aussi son propos plutôt que de venir discréditer cette grande cause universelle face à des connards pliés en quatre, trop contents de l’aubaine.
Et puis patatras. L’état de grâce de l’écologie consensuelle s’effondra, lorsque sa branche politique prit son envol électoral. Jadot aux Européennes, et une ribambelle d’élus aux municipales ont déverdi tous les faux-culs qui reprirent leurs antiennes et vieux couplets sur les illuminés et extrémistes verts. On a bien vu ce que le pauvre maire de Bordeaux s’est pris sur le râble après qu’il eut émis l’idée, pourtant largement défendable, qu’un sapin étaient bien mieux dans la forêt que dans une mission essentiellement commerciale sur une place de centre-ville.
La séquence de ces deux dernières années nous a évidemment valu l’inévitable tour de passe-passe de M. Macron dont une partie de nos compatriotes ne sont nullement choqués lorsqu’ils ne l’approuvent pas ( ah ! oui mon Béo, j’enrage et j’ai pas fini de ressasser mon ami ! ). De l’exacte manière dont il avait roulé dans la farine les Gilets jaunes - qui ne s’en sont même pas aperçus les couillons - avec le grand débat national, le madré de la République lança la Convention citoyenne pour le climat. C’est un lointain prédécesseur, Charles de Gaulle qui ne doit pas bien être fier de la succession,  qui professait : « Lorsque vous souhaitez enterrer un dossier, vous créez un commission... » Il est pas fut-fut l’arrière-arrière-petit-rejeton de la Cinquième, mais ça, il l’a retenu ! Ici, je tiens à prévenir les quelques érudits qui accompagnent macronique bien modeste, que je sais parfaitement que le coup de la commission on le doit à Clemenceau, mais enfin je suis quasiment persuadé que le Général l’a cité maintes fois en référence !
Ainsi naquit la « 3C » composée de 150 membres tirés au sort et dont la plupart se crurent probablement investis d’une mission divine, persuadés aussi qu’ils allaient soulager la planète, pourquoi pas sauver le monde et qu’on pourrait grâce à eux, refaire des bonhommes de neige sur la place du Capitole en avril et mettre une petite laine le soir en juillet à Saint-Tropez. Je vous raconte pas la poilade dans les bureaux du ministère de l’écologie, lorsque les experts dépiautèrent les 149 propositions (oui parce que l’un des 150 sélectionnés à la Convention, fut pris de violents maux de ventre et dut se consacrer à des mesures environnementales plus urgentes et concrètes. Ah ! oui ça ils se seront bien marrés les amis de Macron, lorsqu’ils lurent que la CCC voulait entamer une révolution écologique. « Hé, Julien, tu sais pas, ils veulent taxer les dividendes des riches pollueurs de 4 % » Ha, ha, ha …. « Amélie regarde, veulent inscrire la préservation de l’environnement dans la constitution ! » Ho, ho ,ho, hi, hi…
Jupiter, avant et après, en même temps, à voile et faire peur, parvint à garder son sérieux lorsqu’il fit part de sa joie, sa fierté, son admiration en découvrant le remarquable travail effectué par ces missionnaires. A part celles évoquées plus haut et les 110 sur l’autoroute (et franchement j’y roule à 110 sur l’autoroute, c’est drôlement agréable !) ils retenaient toutes les autres mesures suggérées. 146 idées magnifiques. En vrac : soumettre l’aide aux entreprises à leur forte décarbonisation, réduire la surface des parcs artificiels (et commerciaux), consigner les contenants plastiques, taxer les billets aériens, favoriser le train par rapport à l’avion dès que possible, limiter l’usage de la voiture en ville et des camions partout, interdire la pub pour l’industrie polluante et la malbouffe… j’en passe et probablement de meilleures.
Alors tu parles que Macron, chantre de la consommation et du profit, de mèche avec ces lobbies dont il est le fruit, allait se précipiter pour mettre en œuvre ce programme révolutionnaire à mi-chemin entre le Marxisme le plus rafraîchissant et l ‘écologisme vivifiant ! Il eut d’autant moins de scrupule à rayer d’un seul trait le travail des benêts, que de son centre à son extrême-droite en passant par sa droite et sa gauche bobo, personne ne veut se priver du moindre de ses plus petits privilèges immédiats. Le principe de la droite, du Macronisme et de tous les libéraux y compris de gauche, est de profiter de tout, du confort, des grosses bagnoles, des téléphériques et des super-jumbos, pourvu qu’ils s’amusent et ne se fatiguent pas trop. Ceux qui en prennent plein la gueule avec des effets de serre et des canicules monstrueuses, des tsunamis effarants, des glaciers gigantesques qui se détachent et engloutissent l’humanité, des famines et des pénuries d'eau, C’EST-PAS-LEUR PRO-BLE-ME.
Et c’est moi, le chroniqueur vertueux, le paganiste placide, l’hédoniste frugal, que l’on va derechef taxer de fanatisme. D’abord, on va me reprocher de rouler en Duster 4X4 sur ma montagne enneigée et boueuse, d’avoir pris l’avion il y a quelques années pour travailler et d’avoir même écrit un livre à la gloire des vaches, ces salopes qui polluent en pétant tout ce qu’elles savent. Ensuite on me fera la leçon : un jour tes amis, ils vont t’empêcher de manger de la viande, t’obliger à picorer des gaines et tu auras Alice Coffin comme ministre de l’intérieur - j’avoue ça c’est cruel ! -. Et comme au temps de la terreur, ils rétabliront la peine de mort. Elle sera horrible, par ingestion de tofu jusqu’à étouffement...
D’accord, mais si dans vingt ans mes arrière-petits-enfants cueillent des coquelicots au milieu des abeilles et courent après les écureuils, je digérerai tout. Gardes-le pour toi, mais celui qui m’empêchera de m‘enfiler une entrecôte de temps à autre, n’est probablement pas né ! Et s'il devait venir, je le combattrais au canon... de rouge !



Si vous n'êtes pas trop éloigné de ce que vous venez de parcourir, je vous propose un lecture plus sérieuse et édifiante sur le site de Reporterre à qui j'ai également emprunté le dessin introductif. 
Et s'il vous reste quatre ronds, n'hésitez pas à leur filer un coup de main. Pour qu'ils existent encore en dehors des résos-socios toxiques...

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