11.- AMAZON À LA LANTERNE - Sur sa page d'accueil, l'opérateur Orange titre : bonne nouvelle pour l'emploi. J'ouvre évidemment là page avec empressement et curiosité et qu'est ce que je découvre : Amazon : 3.000 embauches en CDI prévues en France en 2021.
Les bras m'en tombent. C'était donc ça leur bonne nouvelle ! Il n'y a rien de plus destructeur pour la planète, pour le commerce de proximité, pour la matière grise des jeunes gens et il osent se réjouir de la création de 3000 emplois ? Trois mille nouveaux forçats de la vente en ligne, de petites mains abruties de gestes répétitifs façon Les temps modernes où le seul rapport au travail est celui du rendement avec des salaires minables. De l'esclavage. 3000 emplois chez Amazon alors que l'on sait que c'est par dizaines de milliers que les emplois sont détruits et que Amazon n'est pas le dernier à y contribuer.. Tiens dans le même temps, ce sont sept mille postes qui sont mis sur la sellette à la SNCF, parce que les banquiers qui ont la main sur l’État français préfèrent le business aux services.
Nous sommes informés et gouvernés par des porcs. Ils ont perdu au nom de leur doctrine libérale toute sorte de conscience humaine. Nous avons là à faire à des manipulateurs, des complices, que dis-je, des instigateurs de la destruction d'une civilisation qui s'était façonnée au fils des siècles, par l'amélioration de la connaissance, l'épanouissement des sensibilités, un regain de justice et de libertés, l'épaisseur des consciences et des intellects. Un peu plus de finesse, d'altérité, d'humanité… Et patatras.
Ah ! vous pensiez que la COVID participait d'un miracle. D'une métamorphose, d'un réenchantement. Que le libre échange et la capitalisme, c'était fini ! Vive les circuits courts clamaient-on dans les grands soirs de la démondialisation. Amazon et les banquiers à la lanterne. Ah ça ira ... Mais cela n'a pas été bien longtemps. Ni bien loin... Et voilà que Amazon investit derechef massivement sur notre sol. Ils viennent jusque dans nos bras, ces guerriers libéraux des États-Unis, égorger nos quincailliers et nos libraires.…
Et oui nos quincailliers ! Pourquoi vous rigolez ? Vous êtes aussi con qu'eux ? Vous votez Macron ou quoi ? - ah oui, j'aurais dû vous prévenir, je suis assez énervé ce matin -. Parce que vous ne croyez pas qu'au lieu d'avoir des boutiques murées ou des vitrines blanchies depuis des années avec leur petit panneau à vendre, ce ne serait pas mieux d'avoir dans la rue principale, un marchand de pointes et de marteaux ? Et vous ne pensez pas que le petit qui n'a pas trop réussi à l'école, il ne serait pas mieux à vendre des perceuses plutôt que de mettre des articles fabriqués en Chine dans des cartons toute la sainte journée avec un quart d'heure pour aller déjeuner avant de revenir à la chaîne et un seul arrêt par jour de cinq minutes pour aller pisser ?
Qu'est ce que vous dites ? C'est un retour en arrière que je propose ? Mais bien sûr messire ! Et que c'était mieux avant ? Je veux mon commandant ! Et vous savez, si vos villes sont désertes comme après le passage des Allemands, qu'elles vous font un peu honte quand même, c'est d'abord votre faute. Celle d'avoir élu un mairie qui a accepté de laisser construire un centre commercial démesuré dans la campagne environnante et vous, évidemment, de vous y être précipité.
Le seul avenir qui vaille passe par une bonne décroissance. Pas par l'austérité, l'inconfort, la misère. Bien au contraire. Il doit y en avoir pour tout le monde... Du boulot, des loisirs bien entendu, mais aussi de l'air respirable, des oiseaux, des fleurs, du temps libre pour rêver, du bon temps pour en profiter.
Et cela peut se faire. Très vite. Il s'agit de changer de code. D'idéal. Et au lieu de courir, préférer méditer. Cela peut se faire, mais sans les patrons, les fraudeurs fiscaux, Amazon et la République en marche...
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