mardi 5 janvier 2021

 




4.- ÉCOUTEZ LA MUTIQUE - Je n'ai aucune confiance en nos lendemains et je brûle du désir d'essayer avec quelques copains de changer le cours de l'année 2022. Oui vous avez bien lu. Car c'est bien en 2021 que l'on changera ou non la face de notre société. En fonction des capacités que nous aurons, à gauche, à nous rassembler autour d'un candidat porteur de valeurs humanistes et communes, comme à su le faire en 2017, la droite autour de Macron. 
Je parlerai souvent "politique" ici et m'en excuse auprès de ceux qui attendent autre chose, car c'est mon principal centre d'intérêt à l'exception de la nature et de sa préservation. Or si j'ai changé l'ordre de jour de Macronique, c'est justement parce que je ne résiste pas non plus à l'envie - au besoin - d'en faire partager son infini douceur, et si j'osais, sa jouissive douleur, car sous des contours délicats et suaves, il y a comme le chantait l'immense Brel " le vent du nord qui mord comme un chien". 
Il y a, chez chacun de nous je crois - enfin j'espère ! -, des événements, de grandes découvertes et parfois de petits détails, de belles rencontres, des instants fugaces, de simples hasards qui nous mettent en joie, nous apaisent, nous transfigurent. C'est comme ça et c'est nécessaire ! Imaginez ce que serez nos vies si nous n'avions à nous émouvoir que d'un abonnement à Netflix, d'une commande sur amazone, d'une queue chez Ikea, d'un burger chez McDo, d'un vol sur Air France, d'un billet de loto gagnant... 
Un cauchemar !
Heureusement personne n'en est là ! Nous préférons chacun serrer un être cher dans les bras, sentir la peau tendre et rugueuse de  grand-mère ou celle infiniment fragile d'un petit-enfant, les rires et le vin échangés avec des amis, les complicités de l'amour éternel, l'élégance d'une petite musique, la magie d'un beau livre, la délicatesse d'un rayon de soleil. 
Voici douze jours qu'il neige sur l'Aubrac et que les températures n'en finissent plus de s'éloigner de zéro. Il me fallait ce matin trouver la force de revêtir mes plus chaudes frusques et chausser ces raquettes qui vous rapprochent des Dieux en ce sens qu'elles vous aident à marcher sur l'eau. Certes, celle-ci est légèrement cristallisées et glacées, mais on n'est pas forcé de le concéder aux incrédules. Dès que l'on s'éloigne des dernières maisons, que l'on laisse à distance ces moteurs dont d'aucuns prétendent sans rire qu'ils ont améliorés nos vies, le silence brutalement vous saisit. Sa puissance est inouïe. Et vous avez beau aller le chercher, le trouver parfois, chaque fois que vous le rencontrez c'est pareil. Il vous enrobe. Vous saisit à l'âme et là, et là... vous regrettez la seule idée qui déjà vous taraude, de devoir le quitter.
En n'écoutant plus que le craquement de la neige (je lis souvent que la neige crisse ! ce sont des gens qui n'ont jamais dû marcher dans la neige, mais seulement skier ! ) il me semble qu'un tel absolu ne peut s'envisager que dans la mort elle seule. Un luxe que l'on ne peut s'offrir qu'aux prix de souffrances dont je rejette l'échéance à plus tard, mais que je vais tout de même titiller en évitant de me faire vacciner contrairement à nos amis de la grande bergerie, tous prêts à se faire piquer le gigot. 
Enfin ! c'est tout de même vrai que cette matinée d'un silence magistral, dans un tableau de ouate et de nacre duquel ne s'échappent que quelque traces furtives, craintives peut-être, éphémères, de renards et d'hermines, figure assez ce que peut-être un point sublime et final. Je le dis souvent et pas qu'en pensant à la COVID, là je peux mourir ! 
De ces arbustes englouties, ces arbres figés dans leur hêtre - mais il y a aussi du boulot, du sorbier et du sapin chargé de poudre blanche comme un sportif de haut niveau -, il est difficile d'envisager que revienne la vie aux beaux jours. Quelques oiseaux résistants les consultent encore, des fois qu'une graine, une larve, une vague pitance s'en extrairaient. Dans quelques moi sur ce même chemin - pour l'heure rehaussé de plus d'un mètre, où l'on franchit les barbelés des pâturages sans même s'en apercevoir -, défileront des hordes de touristes venus apercevoir un point d'intérêt signalé par les guides touristiques, avant d'aller en chercher un autre avec la même curiosité superficielle et blasée. Bruyante. 
A grand peine, j’atteins enfin la cascade - le lieu le plus visité de l'Aubrac avec l'église de Nasbinals et les couilles de bronze du taureau de Laguiole-. Cela vous grise un peu plus ce déferlement progressif du torrent qui réveille vos tympans. Subitement les décibels sont poussés et curieusement vous n'en subissez aucun préjudice. C'est une force colossale qui déferle entre deux blocs de glace et cela n'altère en rien votre allure paisible. Sortilèges et bienfaits de l'eau... De ce glacier replet et haut perché, jaillit un beau jour d'il y a quelques milliers d'années, un petit volcan qui transforma ce pays immensément régulier, en un patchwork très étudié de parcelles ourlées de pierres basaltiques. Me voici dans les embruns glacés sous les orgues dont la musique, pour être suggérée, n'en demeure pas moins symphonique. Fantastique comme aurait rajouté Berlioz…
Les jeunes lorsqu'ils lèvent le nez de leur téléphone pour voir le soleil flirtant sur la mer s'exclament tous : "C'est trop beau !" Erreur. Ce n'est jamais assez beau. La nature est généreuse, elle donne toujours plus. Il suffit de la chercher. De la trouver. D'y croire encore... 


Si vous aimez la nature, les choses authentiques à sauvegarder absolument, je vous offre trois belles minutes...




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