dimanche 3 janvier 2021

 



2.- LA SOLITUDE DU BLOGUEUR DE FOND.- Je n'y ai pas échappé. J'ai beau m'en défendre et même m'en rependre (euh, non, m'en repentir ), moi aussi je suis sur les résos-socios. Oh ! bien sûr pas dans les mêmes proportions dramatiques que les trois-quarts de la population, soit presque la totalité des idiots que supporte notre planète exsangue. Ni fessebouc - qui recouvre la surface de la terre d'une épaisse couche laineuse et volontiers haineuse -, ni touiteur - rendu célèbre par les pets pestilentiels et présidentiels de Trump, l'idole d'une Amérique dégénérée -, ni les ouatsaps,  les amstramgrams et les colégrams des allégées du bulbe. Mais ioutioube. Quand même !
J'ai envie de clamer mon innocence et de calmer ma conscience. Car au tout début je me suis inscrit sur la chaîne quasiment sous la contrainte de mon ami André, un journaliste toujours dans le vent malgré son grand âge. Il s'agissait de diffuser de gentilles vidéos promotionnelles qui agrémentaient un magnifique blog tenu par mes soins pour mes amis Bastide et notamment Bernard, l'un des patrons de cette belle maison familiale de Nasbinals et maire du village. Il me payait pour cela et j'y prenais un réel plaisir. D'ailleurs si ma montée filmée, médiocre, vers la Sentinelle ne recevait que quelques centaines de visites indifférentes, les reportages d'un réveillon -musette à la Rosée du matin ou d'un feu de la Saint-Jean au buron de Born atteignaient vite plusieurs milliers. 
Depuis ma retraite - bien méritée, c'est moi qui le dit car personne n'en prendra le soin à ma place - je continue, par fidélité à mon Aubrac, aux Bastide, mais aussi aux abonnés - à balancer de temps en temps un petit film. Du village, sans prétention ni d'ailleurs mauvaise réputation. C'est une autre façon de communiquer et de faire passer de jolis messages. Et puis c'est plus facile de retenir l'attention du type avec son téléphone greffé sur sa main gauche. Encore que de son attention, je m'en fiche ! Les gens préfèrent cliquer sur un bouton triangulaire virtuel pour regarder une vidéo que de se plonger dans un texte quelconque. D'autant que je ne sais si c'est se vanter ou se flageller, mais il est un fait que je ne suis pas toujours facile à lire. Enfin, surtout à comprendre ! 
Parmi tout ce que j'ai pu commettre depuis 2016, certaines vidéos avaient pour objet de promouvoir mes bouquins. Je pense notamment à ma chère "Cuisine de ma grande-mère, ma mère et Aubrac sur mer", puis au magnifique "Vachement belle". Les vidéos supports furent vues par des milliers d'internautes, sans parler du sympathique reportage de France 3, mais les bouquins eux, ne furent achetés que par de petites centaines et encore, rarement grâce à youtube ! 
L'exemple de ce blog est encore plus flagrant. J'y produit quelques textes d'intérêt pouvant s'adresser à des gens cultivés, parfois engagés et au mieux... enragés ! Depuis neuf mois j'accouche de chroniques régulières si ce n'est quotidiennes. Oui, car j'ai un peu freiné. Avant, je ne m'accordais que rarement le droit même d'aller faire pipi. Depuis que j'ai compris que je ne concurrencerai pas Florence Doré, une influenceuse-blogueuse et ses 850 000 abonnés, je prends même le temps de faire caca. Et donc, pas plus de cent abonnés ! Trois à cinq fois plus de visiteurs suivant les jours et c'est tout. 
Certes j'aurais pu me recycler et donner tous les jours une recette - le crumble figue-pimprenelle -, un conseil beauté - comment rallonger ses seins et atteindre l'orgasme avec le même rouleau à pâtisserie -, la tendance mode - la veste transparente en coton équitable du Guatemala - et tout ce qui aiguise la curiosité des cervelles allégées, mais je manquais de repères et surtout de matière. 
L'autre jour, le 31 je crois, j'ai signé Macronique sur le thème des cent ans du Parti Communiste Français. Vous me direz, pas de quoi déchaîner les passions de la petite France bourgeoise buvant les flots de parole d'un Macron qu'elle trouve légitime et peut-être même for-mi-da-ble. Mais enfin il me semblait qu'il restait encore parmi nous quelques vieux militants de la cause humaine, des gens susceptibles de posséder quelque chose qui s'apparente à une conscience politique. Capables de remonter, au courage, un courant dévastateur d'insignifiants. 
Pour tenter d'augmenter l'audience de ce type de papiers, je me suis même abonné et adossé au titre d'information en ligne Médiapart qui a l'extrême obligeance d'abriter les blogs qui le souhaitent. Résultat : ma chronique "C'est un joli nom camarade" n'a été recommandée que par 2 personnes sur le site de Plenel !
Dans le même temps ou presque, je publiais sur ioutoube une vidéo "Aubrac, un hiver comme avant". N'étant pas un pro de l'image, sans équipements spéciaux (pour la photo, car pour la voiture, ça, j'ai !), sans aller bien loin non plus, j'ai torché un film de moins de quatre minutes. Au bout de trois jours il y avait 18 000 vues, 230 "j'aime" et 35 commentaires ! Y en a même 7 qu'ont pas aimé. Et na ! C'est pas TF1, mais bon...
N'ayant aucun ego et nulle envie d'être connu ni même reconnu, je ne vous cache pas que ce terrible contraste entre quelque chose de fort qui me tient au coeur mais dont tout le monde se fout et cette vidéo totalement superficielle suscitant un tel agrément et quelques avis insipides voire stupides d'abrutis du genre : "Eh ben, heureusement que la planète se réchauffe sinon qu'est-ce que ce serait ! " et gnagnagnan, me fait honte et me donne franchement envie de disparaître de la blogosphère, des likeurs, des followers qui m'entourent, m'encerclent, m'étouffent et me révulsent. 
Si je filme encore demain, ce sera pour Bastide, pour les copains Boissonnade, Montialoux, Cariou, Sinzelle et quelques autres. Avant que je décrète que ce monde que je ne peux plus voir en peinture, ne mérite plus rien. Pas même l'image valorisante de la nature... 

Et pour vous faire une opinion, voici la petite vidéo incriminée


https://youtu.be/kEc4RMQmaiE


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Tout ceci me rend triste car j'appartiens à ce monde. Et comme le Jeff de Brel je m'y sens seul. Mais moi ce n'est pas une "fausse blonde, une trois-quarts putain qui m'a laissé tomber", non c'est une classe politique et sociale qui a abandonné le terrain, laissant les consciences se disperser, s'évaporer, se dissoudre.
Mais pour autant nous sommes encore là. Voici deux témoignages l'un du "sud", l'autre du "nord" qui le démontrent. C'est un petit groupe, oui mais demain...




" ll y a un an je terminais ironiquement mes vœux par une "recommandation", mettant en évidence la maladie chronique de notre service public de santé (carences en moyens humains et matériels, spécialisation en rentabilité...), dont l’état inspire depuis longtemps les plus vives inquiétudes sans qu’il n’y soit pour l’heure remédié... «Alors nous, "les gens", faisons la grève, ne soyons pas malades», avais-je écrit.
On connaît la suite !!!...
Après l’effet KO de cette année 2020 hallucinante à tous points de vue, on sait déjà que 2021 sera celle du début de l’effet boomerang puisque désormais le "quoiqu’il en coûte" - à durée indéterminée - va se payer très cher !... Même si en cours d’année le coronavirus régresse ou - soyons optimistes pour une fois ! - disparaisse...
Pour cette nouvelle année, il m’est difficile d’écrire : "bonne année et surtout bonne santé" (j’ai l’impression de me moquer du monde...). Mais bon, je le dis quand même parce que je le souhaite profondément. Pour vous mes amis de l’Aubrac, comme pour tous les braves gens honnêtes qui ne méritent pas d’être considérés comme des moins que rien.
Que cette année 2021 soit aussi celle de la réflexion et de la prise de conscience qu’il serait temps de profiter de l’échéance 2022 pour virer les adeptes d’un système qui ne profite qu’à ceux qui en ont déjà beaucoup trop...
J’en profite, Jaco, pour te dire bravo et merci pour ton excellente "piqûre de rappel" pour les 100 ans du PCF. Celui qui correspondait aux idées de Jean Ferrat et... de ma grand-mère maternelle... Qui tous les deux le soutenaient sans être jamais encartés !

                                                                                    D.P de N.

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Ton dernier blog, venant après un cahier spécial de la Marseillaise sur100 ans de communisme en Provence, remue en moi pas mal de souvenirs… Notamment celui de la haine portée aux Communistes par tant de gens et bien souvent contre leur propre intérêt mal compris par eux-mêmes.
Une anecdote : pour une partie de ma thèse, j'ai travaillé dans les années 1960 au Muséum National d'Histoire Naturelle, dans le laboratoire de Minéralogie, dirigé par Jean Orcel, un vrai savant qui partageait l'idéal de Joliot et d'un certain nombre d'autres célébrités. Il était reconnu par ses pairs mais a mis un temps fou
à entrer à l'Académie des Sciences, à cause de ses opinions !
La suite me concerne : pour une candidature devant une commission où j'étais élu syndical d'un rang "inférieur", Jean Orcel envoya un courrier témoignant de mon travail, ce qui était normal de la part d'un patron de labo. S'il avait été gaulliste, socialiste, droitiste quelconque, catho militant, pas de problème. Mais là, ce fut qualifié d'appui politique par cette auguste assemblée et compté en ma défaveur.
Quant aux déviations de dirigeants (Staline, Mao etc...), je les attribue au côté animal de l'homme, super-prédateur, aspect négligé, hélas, par Marx, Engels et Lénine. Dans l'actuel, la Chine qui fut un modèle pour des ultra-cocos, dirigée par un Parti qui se dit "Communiste" compte, dit-on, 200 milliardaires - et feue l'URSS certainement autant mais au moins elle ne s'affiche pas en rouge !

                                                                               C.R de M.





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