mardi 10 novembre 2020

 






9 .- JEAN-LUC MÉLENCHON SI VOUS POUVIEZ UNE FOIS VOUS SOUMETTRE ! - Au moment où s'organise un mouvement de fond ayant pour objet de rassembler enfin la gauche, non celle d'une pensée unique, mais d'un objectif commun servi par un candidat légitime porté par le plus grand nombre, vous revenez sempiternellement Monsieur Mélenchon  proposer votre candidature, selon cette litote qui vous tient semble-t-il autant à cœur qu'elle fait office chez vous de pudeur sacrificielle.
Mais qu'est-ce que vous avez donc contre le principe d'un avenir en commun pour 2022 ? C'est-à-dire pas forcément le vôtre, mais celui des idées que vous avez défendu fort bien - mais sans succès - et que vous défendez encore, tout en perdant parfois vos nerfs et beaucoup de vos soutiens initiaux.
En quoi l'appel des 1000 invitant au grand rassemblement de la gauche, vous défrise-t-il ? Serait-ce la liste des signataires ? Claude Alphandéry, Dominique Bourg, Alain Coulombel, Gérard Filoche, Suzan George, Robert Guediguian, Pierre Larrouturou, Anne Hessel, Alain Lipietz, Noël Mamère, Philippe Meirieu, Christian Paul, Thomas Piketty, Raymonde Poncet, Michèle Rubirola... je ne vais pas tous les citer, mais voici des économistes, philosophes, universitaires, militants, élus de toutes les mouvances. A moins que vous ne soyez pas en accord non plus avec vos camarades Clémentine Autain, Prune Helfter-Noah, Marie-Christine Vergiat, Elsa Faucillon et j'en passe du Front de Gauche, du PC et même - dites-donc ! - de LFI...
Je vous le dis tout net, catégoriquement mais tranquillement, votre "proposition" semble destinée à casser un élan de recomposition du paysage politique. Car de cette réflexion commune conduisant à la sélection du " meilleur " candidat, vous n'en voulez pas. Après deux échecs, vous parvenez à vous convaincre que vous êtes l'envoyé si ce n'est de Dieu, tout au moins de Jaurès, de Blum, de Mitterrand ou de Robespierre !
Nous sommes désormais à des années-lumières - on peut le déplorer - de la Révolution française et il ne suffit pas de parler fort au nom du peuple, de piquer quelques colères et des idées fumeuses et démagogiques de constituante, pour s'emparer du pouvoir. La Démocratie vaut ce qu'elle vaut, mais il convient d'abord de convaincre les gens - comme vous les nommez - pour accéder au pouvoir. Je me demande également si, tout en restant fidèle à nos idées s'appuyant sur un projet de VIe République balayant enfin l'aberration qu'est devenue la Cinquième, il ne serait pas préférable de rassurer un minimum l'électeur en amont, quitte à installer ensuite la société dont nous rêvons !
Mais enfin, si vous aviez la moindre chance de rassembler la moitié des suffrages au second tour - et déjà d'y parvenir - je serais, nous serions, ils seraient prêts, pourquoi pas, à vous soutenir.
C'est mon avis, j'en suis désolé pour vous, vous n'y arriverez pas. Jamais ! Et si j'étais le seul, la question ne se poserait pas... Alors, que vous vous incrustiez en notre nom comme s'il n'y avait que vous pour défendre les valeurs humanistes, la solidarité économique, l'écologie et l'internationalisme, voilà qui m'indispose au plus haut point. 
Et dites-nous, cher Monsieur, au nom de quoi ce serait vous, la bonne gauche ? Il y avait, voici cinq ans un Benoît Hamon - dont vous avez eu, je l'admets, la peau avec brio - qui portait un projet valant le vôtre. Plus moderne et lucide lorsqu'il proposait plutôt que de renvoyer les travailleurs à l'usine, de laisser faire les robots et de rendre par un revenu universel l'homme disponible au service de l'autre. Et lors du fameux et seul débat du premier tour, toujours en 2017, celui qui a tenu de vrais propos de gauche, qui a claqué le beignet à Fillon et Macron, excusez-moi, ce n'est pas vous, c'est Philippe Poutou. Et je vous le dis tout net, s'il y a division de la gauche anti-libérale, si vous parvenez obstinément à contourner 2022 en commun, c'est clairement vers Poutou ou son successeur que je voterai. A voter inutilement, autant se faire plaisir !
Alors ressaisissons nous, camarade. J'ai entendu l'un de vos disciples, porteur d'encens, Adrien Quatennens, expliquer ce matin que M. Montebourg, dont les velléités de retour, voire de candidature sont patentes, avait de bonnes idées et qu'il pourrait donc vous rejoindre ! Ah, d'accord ce sont donc toujours les autres qui doivent s'aligner et passer sous votre coupe... en brosse.
Je ne suis pas très sensible aux aventures personnelles même si je vous l'accorde, nous sommes loin dans votre cas (aussi bien en terme d'égocentrisme que de de réussite fulgurante) du tour de force de Macron. Mais alors que vous aviez tout pour me séduire, vous m'agacez, vous m'irritez au plus haut point. Il serait temps que vous acceptiez cette évidence. Si vous ne peinerez pas à trouver cent-cinquante mille personnes pour valider votre candidature, nous serons dix, vingt, trente fois plus à ne plus supporter votre façon de faire. Votre manière d'être. Car si vous n'acceptez pas de participer à la désignation d'un candidat commun - que vous pourriez être, après tout ! -, vous porterez la responsabilité d'une nouvelle absence de la gauche au second tour de la présidentielle.
Et ne connaîtrez pas une belle retraite !

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