mercredi 23 septembre 2020

 


Graulhet, le clocher et les poteaux !



22 - LOU SANG DAL PEPI - Ce blog n'a pas de destination précise, moins encore de finalité. Son premier objet est d'entretenir par l'écriture qui m'est chère et le style qui est mien, un rapport humain avec un groupe de personnes, relativement disparate, mais que je scinderai en deux catégories inégales, ceux qui partagent ou apprécient au moins mon engagement politique, social-écologique d'une part et ceux qui m'ont connu et que j'ai souvent apprécié à travers notre culture de prédilection, celle du rugby ! Or évidemment c'est très compliqué parce que les deux ne sont pas très conciliables. Trouver un gauchiste fan de rugby c'est compliqué, mais en rassembler suffisamment pour soutenir un blog tel que celui-ci c'est la gageure.
Il y en a toutefois et il me faudra bien mes deux mains pour les compter. Les autres s'ennuient en parcourant le sujet ou le zappent en attendant des jours meilleurs. Et même parmi les amoureux de rugby, ça se disperse encore car j'en connais qui défendent bec et ongle le professionnalisme, dans un sport qui était fait sur mesure pour fonctionner anarchiquement entre enveloppes sous la table et cassoulet... sur la table. Ceux qui savent que je pourfends par ailleurs toute forme de fraude fiscale et autre manipulation financière, doivent se demander ce que je raconte. Ben oui, j'ai mes faiblesses ! J'avais un faible - donc -  pour ce que l'on nommait "l'amateurisme" marron et les arrangements avec l'URSSAF dans la mesure évidemment où cela n'engageait que de petites sommes. Car le drame du rugby c'est le pognon à outrance, l'inversion des valeurs qui fait que désormais le maillot n'a que peu d'importance. Je parle de sa couleur car il reste essentiel pour le mouvement qu'il soit à la bonne taille...
Samedi - car lorsqu'on vient du sud-est et que l'on n'a pas réellement la culture rugby on se fout bien de jouer le dimanche à 15 heures comme le glorifiaient dans leur chanson,  Eric Brannay et Michel Etcheverry -, mon cher Sporting Graulhétois recevait pour la première fois le club bucco-rodhanien de Berre-l'Etang. J'avais étudié le calendrier pour rendre visite à mon papa, bien loin de tout ça désormais, sans manquer le premier match de la saison au Stade de Crins (Noël-Pélissou).
Graulhet, je vous en ai parlé maintes fois est une petite ville, ancienne reine du cuir (pas du sado-maso, plutôt du portefeuille) mais qui n'a plus un rond. L'industrie s'est cassée la gueule et ne restent plus des 115 usines délabrées, que les squelettes de briques rouges qui, obstinément, bouchent tout horizon.
Seulement le rugby, qui s'écroule partout où l'argent manque, résiste ici toujours un peu miraculeusement. Lou sang dal pepi ! Je ne sais exactement quel est l'origine de cet idiome, mais j'en connais le sens. Il marque d'un sceau indélébile que lorsqu'on est de Graulhet, que l'on a vécu ses combats sur le pré ou derrière la main courante, partagé des moments d'allégresse, vécu seul de lourdes détresses, on ne s'éloigne plus jamais de ce repère, sentinelle de la mémoire, point d'ancrage du cœur. Samedi donc, j'étais comblé de voir encore tout un tas d'anciens joueurs, camarades de classe - que j'ai parfois recroisé lorsque que je débutais dans le journalisme - mais aussi leurs propres enfants défendant à leur tour les couleurs Rouge et Noir.

Alors voilà pourquoi, tandis que tant de citadelles de notre vieux rugby sont tombées, Graulhet meilleurs club Pyrénéen des années soixante jusqu'au milieu des années quatre-vingt, ayant disputé quatre demi-finales du championnat, existe toujours. Loin bien sûr des armadas professionnelles, mais encore parmi les meilleurs amateurs. Un maintien que nous devons, depuis trois saisons au moins, à quelques coups de chances, la COVID 19 n'étant pas la moindre.
Et c'est là que je voudrais entrer - au risque de dépayser quelques habitués d'un blog moins ovalisé - dans un entre-nous avec Guy Laporte, les anciens joueurs qui l'accompagnent, mes nombreux amis et l'ensemble des forces vives de ce club.
Nous avons encore perdu et finalement "bien perdu" hélas contre Berre. Et pourtant, je n'avais que rarement vu un SCG aussi entreprenant, fringuant, parfois chatoyant et tranchant dans les premiers instants du match. Je pense que Berre, avec son budget supérieur de moitié au vôtre, a dû être surpris par cet accueil de grande qualité. Pour parvenir a enfin réussir ce début de saison, sachant que vous avez aussi sacrifié au recrutement de fidjiens et géorgiens en quantité, il vous aurait fallu un buteur, un meilleurs alignement et un autre ailier que celui - je ne lui en veut pas et le plaint beaucoup - qui offrit à l'adversaire, l'essai qui vous a foudroyé, avant de vous laisser à quatorze juste après, en écopant d'un carton rouge sur une faute hallucinante. J'ai beaucoup de mal à imaginer que les entraîneurs (que je connais et apprécie beaucoup) n'aient pas pris conscience des lacunes extrêmes de ce joueur bien en amont, ce qui aurait dû éviter qu'il ne se retrouve sur la feuille de match, en position de titulaire ... soyons fous !
Il y avait paraît-il quatre blessés parmi les meilleurs chez les avants, cela fait beaucoup. Trop. Et chaque année, je le vois bien, vous entamez la saison avec un contingent de vos meilleurs joueurs sur le flanc. Si bien que lorsqu'ils sont enfin rétablis, les autres sont déjà épuisés et le moral global du club au fond des chaussettes. Ce qui vous pend encore au nez cette fois ! Aussi, mon cher Guy, il me semble que la meilleure recrue que tu puisses faire désormais, c'est un vrai préparateur physique. Et si en prime il pouvait être un peu psychothérapeute...
Dans tout ce que je remarque ici, il n'y a rien de désobligeant. D'ailleurs je ne saurais sûrement faire mieux et d'abord je n'ai jamais rien fait dans ce domaine. Tout ce que je voulais simplement vous dire, c'est que j'ai tant d'affection pour ma ville et son club, d'estime pour ceux qui s'y vouent et dévouent, que je crève de l'envie de vous voir réussir.
C'est tellement compliqué et ce serait si beau.
Tenez bon, Graulhétois !


Drôles de nouvelles


  • Tant que nous sommes au rugby, savourons cette information. Bernard Laporte a été placé en garde à vue avec trois autres personnes dont Serge Simon, son vice-président et Claude Atcher personnage sulfureux, dans le cadre de l'enquête préliminaire ouverte par le PNF en décembre 2017 sur ses liens avec le groupe Altrad, propriétaire du club de Montpellier et néanmoins sponsor maillot de l'équipe de France. Depuis qu'elle tourne autour de ces gens, la justice, si elle pouvait enfin être rendue !


  • Sous le coup d'une mise en liquidation judiciaire, Bernard Tapie s'est vu couper l'électricité dans son hôtel particulier de Saint-Germain des Prés, comme un vulgaire "cassos" de Saint-Denis. Décidément le voyou n'est dans une bonne passe, puisqu'il y a moins d'un mois c'est l'Equipe TV qui avait annoncé une coupure l'électricité...


  • Vous l'avez sans doute lu, Jean Lassale qui arrivait en retard pour suivre un match de rugby amateur dans les Pyrénées Atlantique, a stationné sa voiture en pleine voie ferrée.
    Ce type, je le rappelle a été candidat à la présidence de la République et des gens ont voté pour lui. D'ailleurs je n'ai rien contre, je l'ai croisé deux fois à Nasbinals, il est fort sympathique. De plus il est proche de l'équipe de rugby et du berger de Bedous, que chante Ian de Nadau, le berger des mots, des beaux sentiments et d'une sublime musique.
    Seulement lorsque Jean Lassale trouve naturel de s'excuser ainsi : «Je n’ai pas, mais alors pas du tout pensé au train. Et c’est vrai, je me suis garé sur le passage à niveau.» il est légitime de se demander s'il nous prend pour des cons ou s'il est réellement bon à enfermer !

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire