2.- CHARLIE, SI SEULEMENT TU AVAIS SERVI ! Aujourd'hui, attention, ça va être lourd ! D'ailleurs je vous préviens, vous les "baiseurs centristes" expression que je vole à Pierre Perret - ce qui est rarissime et en plus à un chanteur qui n'est tout de même pas Georges Pérec avec ses longues jambes et sa course chaloupée... ah non, ça c'était Marie-Jo ! - ; tous ceux qui admirent ce président de pacotille bancaire et boursouflé ; tous les suppôts - itoires - de Dieux quels qu'ils soient, enturbannés, auréolés, pourvu qu'ils nous pourrissent la vie, abandonnez cette lecture, passez votre chemin. Je n'ai pas besoin, je n'ai surtout pas envie, de votre compagnie...
Sinon, reprends-je pour tous ceux qui ne se sont pas sentis concernés - consternés - par cette introduction un peu virile - comme je l'aimais au temps où le rugby me passionnait - si j'avais dû aimer un Dieu, il aurait été plutôt "olé - olé", mais j'ai eu beau chercher, pas un ne m'a fait entrer dans la reine, ni la religion. A ce moment, je rigole pour de bon, parce que si vous être cent trente à lire (les bons jours), vous ne devez pas être plus de cinq à vraiment comprendre ce que je raconte. C'est le fameux écrémage, qui fait que là où j'aimerais partager avec des milliers de lecteurs, je n'en compte qu'une poignée. Peut-être est-ce aussi bien ainsi ...
Même le gros Bouddha m'emmerde avec ses aphorismes tout prêts à servir au hippie affalé se foutant du tiers comme du quart de la société. C'est-à-dire de l'humanité. De son prochain. De l'autre. Au nom de Bouddha on persécute en Birmanie, on occulte tout et un peu partout, en Chine notoirement. C'est la religion des bien-pensants. Comme les autres, mais aussi celle des lâches.
Vous allez me dire que je m'en prends aux bouddhistes qui ne sont pas les plus virulents. Et aux catholiques un peu en voie de disparition. Non mais attendez, je suis là pour ça. Et dire toute l'horreur que m'inspirent les musulmans, le rejet, le dégoût à l'égard des islamistes...
Croire aux vertus du soleil, de la balnéothérapie, des huiles essentielles, du radis noir... pourquoi pas ! Mais à ces fables saugrenues, grotesques, dégradantes, c'est ramener l'humanité à l'état de bête, telle qu'elle se comportât, par exemple et au hasard, le 7 janvier 2015.
Croire aux vertus du soleil, de la balnéothérapie, des huiles essentielles, du radis noir... pourquoi pas ! Mais à ces fables saugrenues, grotesques, dégradantes, c'est ramener l'humanité à l'état de bête, telle qu'elle se comportât, par exemple et au hasard, le 7 janvier 2015.
Ceux qui me connaissent un peu savaient où j'allais en venir. A l'ouverture du procès des assassins de Charlie et à cette "une" désespérante des survivants de Charb et ses copains : " Tout ça, pour ça ". Toute une journée de "commémo" pour soigner des gens comme moi, que l'on ne guérira pas. Traumatisés à vie d'avoir eu raison trop tôt. Consternés, furieux à jamais d'avoir vu la belle presse française ne pas bouger le petit doigt lorsqu'il a fallu soutenir sa liberté, le journal Danois Jyllands-Posten et puis Charlie pardi, pour la publication dérisoire d'un Mahomet avec une bombe à la place du turban ! J'entendais hier l'excellent Daniel Leconte défendre un point de vue semblable : en ne suivant pas ce mouvement, les journaux français ont clairement désigné les coupables et se sont fait complices de l'assassinat de leurs confrères.
Si j'excepte la rude maladie d'un de mes fils, les adieux de ma magnifique maman, je n'ai connu de pire souffrance - à l'égal de la perte de quelques amis - que ce 7 janvier 2015. Ce jour-là, lorsqu'ils ont tiré sur Wolinski - avec lequel j'avais bu un coup, enfin peut-être deux, à Toulon quelques années avant - Cabu - ce modèle d'intelligence et de gentillesse - et la quinzaine de camarades laissés morts ou à vif, les kalachnikovs de la religion révélée dans sa réalité crue, sa cruauté en somme, ont abattu tout ce qui m'était cher, tout ce qui m'était chair, tout ce qui m'était propre.
Et défiguré. Défiguré le sens que l'on donnait à la liberté de penser et de s'exprimer, le droit de blasphémer effectivement, le droit de railler, voire même de dérailler. Le droit de rigoler et d'emmerder les autres, les tristes, les culs bénis, serrés, les faux culs... Ils ont tiré sur Charlie. La seule belle chose en laquelle je croyais. Sans jamais me prendre, ni le prendre au sérieux. Parce que la presse c'était mon univers, mon métier et que j'avais tout de même bien aimé que durant trente ans personne ne vienne me censurer... ni même me tirer dessus. Je sais que Herrero, Pédri ou Boudjellal en avait rêvé mais sans jamais passer à l'acte.
Alors le 7 janvier 2015, tandis que je me sentais bien, mieux en tout cas dans ma vie, il y eut cette fusillade. Interminable. Rien de commun avec Sigolène, Lançon et Riss qui les ont entendues sifflées les balles de la fin, sentie la poudre âcre qui lorsqu'elle vous étouffe vous indique aussi que peut-être vous survivrez, suivis les pas des tueurs à la recherche d'un souffle contenu à supprimer. Pas comparable et pourtant, bon sang, que j'en ai souffert ! D'une colère écrite certes, mais par trop intériorisé peut-être par crainte, plutôt par ce qu'il y a de pire pour l'homme habité de conscience : la certitude de l'impuissance.
Ne récrivons pas l'histoire ! Mais leur combat reste le mien. Sans doute sont ils morts pour rien, comme le souligne la "une" de Charlie, le jour de l'ouverture du procès des attentats de Paris (17 morts dont 12 pour le seul journal satirique par les deux Kouachi et Koulibaly).
Et lorsque nous fûmes quatre millions à défiler un peu partout en ce 11 janvier où je crois avoir pleuré toute la journée, les médias et le peuple pensèrent que rien ne serait plus comme avant. Nous n'étions que quelques uns à comprendre que ce n'était que pure manifestation émotionnelle de l'instant et que l'esprit, le comportement et jusqu'à l'âme des hommes de cette terre n'en seraient nullement transfigurés.
Il ne s'agit pas de nier que ce jour-là nous a tous fait du bien, mais comment pouvait-on croire et même espérer que des flics embrasseraient longtemps des libertaires, que des catholiques-jupéistes marcheraient durablement dans la rue, main dans la main, avec les "anar-cocos" de Charlie ? Aujourd'hui la police tabasse les gilets jaunes, les zadistes, les cégétistes, les gauchistes sans que cela gêne grand monde. Elle est déjà beaucoup moins virulente dans les quartiers annexés par les disciples de Mérah et Kouachi...
Ce qui me fait encore un peu plus désespérer, c'est ce sondage de Libé (ouais ! je préfère les sondages de Libé à ceux de BFM (les Bien Faits de Macron) ou de Valeurs Actuelles. Et qui nous dit que 28 % des musulmans de France ne condamnent pas les attentats djihadistes. Mais ça, c'est leur affaire. En revanche, tenez vous bien : 47 % des français de moins de 25 ans considèrent que Charlie Hebdo a eu tort de publier les caricatures de Mahomet, alors même que la justice de leur pays les avait non seulement légalisées mais soutenues !
Voilà qui démontre que la moitié de nos jeunes sont des crétins dépourvus de toute conscience politique, mais aussi humaine, conditionnés et abrutis par les zéros-socios, lobotomisés par des discours lénifiants, futiles, vides de sens.
Nous sommes sous l'emprise du masque et du casque obligatoire. Pour protéger quoi ?
Il n'y a plus rien derrière !
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On y est ! jusqu'aux coups...
Qu'est-ce qu'on se marre en ce début de XXIe siècle. Ca aurait vachement dommage de ne pas le connaître... Vous aussi vous n'arrêtez pas de chialer ? On est fragile, non ?
C'est pas tellement la peur. C'est la colère. Noire. Mais alors noire... Avec plusieurs sentiments qui se chevauchent, s'amoncellent et, parfois, se contredisent. Mais une certitude, nos démocraties sont dans une belle merde !
Nous n'avons sans doute pas assez, individuellement groupusculairement, amicalement, collectivement, massivement veillé à protéger cet esprit de tolérance, d'ouverture, de dialogue, de solidarité, de fraternité -surtout avec nos frères venus d'ailleurs- qui sont les piliers de nos sociétés. Nous avons laissé les extrémismes prospérer. Les élections le disent, les crimes le crient.
Nous avons aussi laissé l'humour, la dérision, la caricature reculer face à tous ceux, doctrinaires religieux, politiques et financiers qui refusent le rire. Les cons ne rient jamais. Ils ne le savent pas, ils ne le peuvent pas, ils ne le veulent pas. Oui les financiers ! Ce sont les barbus de la finance qui, pour l'intérêt de quelques-uns, affament la planète. Ce sont, eux aussi, des terroristes et leur part dans les errements du monde est criminelle...
Et les journalistes, dans tout ça ! On est tous Charlie ? Tous ? Oui, même Drucker ! Je l'ai entendu proclamer sur le grand journal de Canal : « Je suis Charlie ! ». Bon ! Mais alors un Charlie...coreux (tout doux) ! Un Charlie 4X4 (tout terrain) ! Et avec lui les intégristes, les fascistes, les frontistes n'ont pourtant jamais tremblé, ni eu matière à se plaindre.
Du reste, tous les journaux ont affiché à la « Une » leur belle solidarité. Et ça aussi c'est nouveau. Parce que, excusez du peu, des journaux qui faisaient leur boulot, qui manifestaient un tel courage, il n'y en avait pas d'autres. Charlie était seul, donc vulnérable et il a payé cher cet isolement. Pour que cela ne se reproduise plus il va falloir maintenant que toutes les rédactions aient un peu plus de moelle (on peut remplacer par "couilles" si on le souhaite) et de morale.
Je vais -vite fait- vous reparler de moi qui ne compte pour rien parmi nos héros fauchés. Le hasard -toujours facétieux- a voulu que j'apprenne la tuerie de la bouche de mon amie Michèle, alors que nous nous apprêtions à rendre visite à son père, Robert Fogliani, dans sa maison de retraite. C'est lui, M. Fogliani qui m'a embauché en 1983 à Var matin. Le malheureux !
Toutefois si le prix à payer fut de devenir Toulonnais et de passer sous les herses -caudines- de GHM, j'ai quand même vécu 25 années d'exaltation.
Jusqu'à ce que des terroristes de l'information et du sport, me privent de la liberté de ton, de l'insolence et de la pertinence du propos. Var matin à la demande d'un seul club, m'a coupé la parole. Et ce n'était pourtant que du rugby (et pas mal de fric quand même !) Ce journal, qui a barré sa « Une » d'un poignant « SOLIDAIRE » n'a pas bougé un cil pour soutenir et moins encore retenir l'un de ses plus anciens journalistes.
Ce n'est pas l'attentat de Charlie. J'en suis ressorti vivant ! Mais à jamais amer. Et je redoute que demain, passé le coup de l'émotion, V.M, comme la plupart des titres pusillanimes qui déciment l'honneur de la presse, ne retrouvent leurs vieux réflexes lâches et complices.
Sans doute faut-il une autre presse. Et elle devrait renaître sur le modèle de Charlie. Quitte à porter des pare-balles ! Sans doute y aurait-il moins de demandes de carte professionnelle. Mais rapidement, davantage de lecteurs. Et on y verrait tellement plus clair...
Bon, je ne vous recommande même pas d'acheter le prochain Charlie Hebdo. Ni, surtout, les suivants. Car si les chaînes d'infos - qui trouvent enfin le sang qui nourrit leur diarrhée et leur vacuité - et les canards stériles venaient à disparaître, ce serait sans importance. Le seul qui doive survivre, est précisément celui que l'on a voulu faire taire...
Jaco
Pour tous (ou presque) cette manif !
VOUS direz que je râle pour tout. Et par les temps qui courent, encore heureux ! Enfin, heureux, faut voir... Je constate que pour susciter l'indignation de nos compatriotes, il faut quand même y mettre le prix. Bon, si ça peut avoir fait avancer les consciences des plus avertis et éveiller celle de la grande majorité d'endormis aux volants de leur 4X4 allemands, ce sera toujours ça, mon Charlie ! Quand au message que l'on souhaitait envoyer, il ne visait pas que les seuls collaborateurs de l'industrie teutonne. Il s'adressait à toutes les âmes récupérables. Sans exclusive. Pas même celle des cons qui tirent à vue, même si l'on sait bien qu'un con peut ne pas comprendre et que c'est même ce qui en fait sa marque de débile.
Non, la raison pour laquelle je reste « du bite à tif », c'est que si je compte bien, 4 millions (et même moins) de manifestants en France, ça fait la bagatelle de 62 millions qui sont restés chez eux. Au secours !!! où est la bassine que je dégueule un bon coup ? Bon j'en connais pas mal dans les 62... Notamment parmi ceux qui devraient lire ce blog. 1500 le reçoivent, 300 l'ouvrent et 120 le lisent ! Heureusement, bien davantage vont le picorer directement sur la toile. Grâce à Charlie je vais avoir gagné -moi aussi !- une poignée de lecteurs, c'est mathématique et humain...
Si j'étais resté chez moi dimanche, même malade -surtout malade !- je ne m'en serais jamais remis.
Même à Toulon c'était beau ! Et pas seulement parce que j'y étais... Nous y étions tous. Trois générations avec enfants et petits enfants. A Toulon aussi c'était beau, même si, pour autant et comme toujours, nous n'avons pas fait les choses comme les autres. C'était beau, mais... moins ! Pour la première ligne, toujours costaud le RCT (Rassemblement des Citoyens Toulonnais) ! Pour l'image, la façade rien à redire. Le grand Falco, le grand rabbin, le grand mufti et le grand chrétien, formant un cordon de protection de la société, parfaitement crédible et indispensable.
Mais il manquait du monde et de la ferveur. Je veux dire ce n'était pas le retour des XV mercenaires de Brennus, quoi ! Vous m'avez compris... Manquait aussi cette population musulmane pourtant si fortement présente dans le décor et dont on attendait qu'elle vienne à nos côtés, nous épauler et qu'elle se sente, elle-même, proche de tous. Pas des chrétiens, ni des juifs, ni même des athées, tout ça on s'en fiche ; ce n'était pas le propos. Tout près de la République, de la Liberté, de la Fraternité. Tout près des hommes.
Le recul du communautarisme d'un côté, du rejet et parfois de la haine à travers un parti politique qui nous empoisonne, voilà bien ce à quoi tous ensemble, nous devrions contribuer. Par de vrais bons sourires, de l'écoute, des regards positifs et des mains tendues. Par du dialogue. A l'égard de tous ceux qui refusent encore les règles impartiales et belles, d'une démocratie franche du collier.
Oui, cette manifestation, comme tous nos frères qui y participèrent, me fit du bien. Parce que franchement, comment aurai-je pu soulager ma conscience, si j'étais resté chez moi ce jour-là ? Si important. Peut-être historique ! Et si vous n'êtes pas descendus marcher, dimanche... bon courage pour la suite !
Mais elle m'a laissé sur ma faim. Lorsque j'ai constaté par exemple, à deux reprises, que l'on chantait décidément mieux, ici, le Pilou-pilou que la Marseillaise. Questions de valeurs peut-être ? Ou de facilité...
Je me suis aussi beaucoup interrogé sur la pertinence d'avoir donné l'occasion à tous les lepénistes de rester chez eux ou d'aller se radicaliser un peu plus à Beaucaire ? Je connais plein d'électeurs de la famille infernale. Du père, mais plus encore de la fille. Et tous ne sont pas forcément des salauds qui auraient été des millions pour soutenir Pétain en 40 et se seraient cloîtrés quand De Gaulle triomphait en 44...
D'ailleurs, il me semblait que si j'avais dû organiser un tel rassemblement je leur aurais ouvert les bras : venez, oui, venez clamer à la face du monde que votre idéal est identique au nôtre...

C'est alors que j'ai entendu le vieux proclamer : « Je ne suis pas Charlie... » et l'autre ennoc nous reparler « d'immigration et de peine de mort... »
Ah ça ! En parlant de peine... Nous en avons. A commencer par celle de vivre sous le même ciel... que ces irrécupérables. La marche Républicaine était belle, certes. Mais elle aura aussi confirmé que l'unité, la laïcité, la liberté, l'égalité et la fraternité resteraient bien compliqués à partager.
Et qu'au nom de choses invraisemblables, basées sur des principes vieux de plus de 2000 ans, on voudrait nous obliger à croire par la force et à nous couper des autres...
Je crains fort que la PAIX ne soit pas encore pour demain.
Jaco
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