mardi 15 septembre 2020

 



14.- QUAND HAMON DONNE SON AVAL - Je sais, je suis con. Nostalgique, émotif, hypersensible. Con. Car, bien que n'ayant aucun esprit de compétition, détestant même ceux qui ne recherchent dans leur existence que le succès, il est un échec que je n'ai toujours pas digéré, c'est celui de Benoît Hamon à la présidentielle. Pas pour d'uniques raisons partisanes qui en deviendraient mesquines, mais parce que cela a bel et bien gâché cinq ans de ma vie. Au moins cinq ans.…
Jamais je n'aurais pensé devoir avaler tout cela. Que mon pays serait dirigé par un jeune banquier arriviste et félon. Comment, dites-le moi, aurais-je pu anticiper que je serais gouverné un jour par des Griveaux, Schiappa, Castaner et toute une promotion de fils à papa propre sur eux, insignifiants. Infiniment insignifiants. 
Ce matin j'avais rendez-vous avec lui. Sur France Info. Une demi heure de plaisir retrouvé et de regrets aussi. Bon, en principe, ce sont plutôt les filles qui rêvent d'un rancard avec le beau Benoît, mais bon moi c'est juste ce qu'il a dans la tête qui m'intéresse... Là encore, on me dit que la plupart des femmes préfèrent Macron. Et pas uniquement celle de 67 ans ! C'est vous dire que, si je ne suis pas misogyne, je pourrais tendre à le devenir…
Où l'on reparle inévitablement des six pour cent de mon champion en 2017. Mais non, mon Benoît ce n'est pas toi qui a pris cette veste monumentale. Tu as juste accepté de la porter. Bon d'accord personne ne t'as obligé à te présenter à la porte de l'échafaud, mais sans doute t'était-il impossible d'anticiper que la grande Le Foll, le tout petit Valls, le marquis de Rugy et toute une flopée de renégats se disperseraient à travers les égouts de Paris pour s'en aller festoyer dans les indignes cuisines de la Rotonde. Que peut on contre de telles félonies ? Les derniers électeurs de la gauche du PS que tu représentais alors en même temps, tout de même, que l'écologie de Jadot (c'est dire !), mon Hamoninou-chéri, ne pesaient plus rien en comparaison des idolâtres de cet illuminé sorti de la cuisse droite de Jupiter et de la cuisse gauche de Hollande. 
D'autant que sur l'autre rive, un égocentrique d'élite, bateleur de foire gueulant celui-ci plus fort que les autres, raflait le jackpot de la vraie gauche, mais sans que ça lui suffise pour aller jusqu'au duel final. 
Depuis, j'enrage que le meilleur programme porté par le mec sans doute aussi le plus humain, équilibré, sain et fin ait fini à la corbeille. Pas de la bourse, mais d'une belle histoire à laquelle même ceux qui en paraissait aptes, n'ont rien compris. Non mais quand je le dis que les gens sont cons, reconnaît-le ! Tu leur offrais : la possibilité de mieux vivre la crise qui allait nous péter à la figure en mars dernier ; une transition écologique anticipée ; une meilleure répartition des richesses à l'échelle du pays, mais aussi du monde et un revenu universel afin que plus personne ne reste sans abri, sans chauffage et sans un peu de beurre dans son plat de nouille ! 
6,36 % ! Deux millions trois cent mille français ont validé ce projet social, écologique, humaniste. Les autres ont fait la danse du ventre toute la nuit autour de Stéphane Bern et Line Renaud, ou ont marché au pas de l'oie en fredonnant quelques grands airs de l'occupation…
Alors sûr que ce matin j'étais plutôt heureux de te retrouver, une demi-heure, une demi-heure seulement, beau, beau et pas con à la fois. Lorsqu'on refait les comptes, entre toi, Mélenchon et le sympathique Poutou cela nous donne  27 % au premier tour ! C'était mieux que le petit banquier et cela renvoyait la grosse Berta at home. Et tu l'as bien compris le coup. Avec cette grandeur que nous sommes si peu, toutes Génération.s réunies à avoir saisie. A part l'adipeux Barcelonais recalé, tu n'exclus personne du jeu d'une grande alliance de gauche susceptible, alors que la droite se croit intouchable, de replacer la société française à son rang fraternel et juste. De métamorphoser la République en déboulonnant la statue du président, pour donner la parole aux représentants du peuple...
Je suis heureux que tu reviennes Ben - tu permets que je t'appelles Ben, moi c'est Jaco ? - non pour servir un ego - dont tu auras peut-être manqué en regard du " cigare " de tes concurrents et reçois cela de ma part comme un compliment - mais pour contribuer au rapprochement de ce que Valls appelait justement "la gauche irréconciliable". Sauf que qu'est-ce qu'il en sait de la gauche, lui ? 
Non je dis chapeau ! parce que pour accepter l'idée que le fossoyeur en chef, l'adjudant Flamby, son hystérique maîtresse - non pas Valérie, celle d'avant ! - et quelques autres représentants du PS " Yoplait " s'assoient autour de la table avec les écolos, les gauchos et les Mélenchonos, il en faut de la grandeur d'âme. Et une sacrée dose d’insouciance et de rêverie. D'utopie, cette espèce de gros mot que l'on nous jette sans cesse à la figure parce que nous avons juste le tort de ne pas accepter de marcher à la folle cadence libérale. 
Bien ! si nous parvenons à dégager un candidat unique de la gauche en 2022, je mange un âne et je t'invite à partager une belle côte à la plancha. On ne sera pas obligé de le dire aux écolos...

La relance de la gauche vue par Benoît Hamon, à lire et écouter : c'est ici !

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