vendredi 11 septembre 2020

 


10.- LA RELIGION DES RÉSOS-SOCIOS - Ce que beaucoup ignorent parmi ceux qui partagent ces lignes plus ou moins régulières (mais sans fumée jaunâtre en plein ciel, ni rejet de kérosène), c'est que j'en suis conscient. Intimement convaincu. C'est foutu ! l'ignoble Trump repassera - ou bien le sénile Bidon, ce qui est idem -, puis ce sera le tour de Macron. Et cette chronique égosillée, va s'arrêter...
Le coup de la pandémie, c'était pourtant bien joué. Bien parti. Leur fameuse "valeur travail" restant à la maison, la consommation se cassant la gueule, les aéroports certes privatisés mais privés de trafic, l'incurie des gouvernants - qui six mois avant la COVID entendaient fermer les hôpitaux publics et supprimer la retraite aux bien portants - toutes les théories des libéraux, les piliers du capitalisme volant en éclat, par la seule présence d'un minuscule bidule - un ARN ou un ADN, j'ai toujours pas compris - sorti de la cuisse du pangolin, avec autant de certitudes que celui qui se croit sorti de la cuisse de Jupiter. Le monde d'après, les jours heureux et le grand soir, au début j'y ai cru...
Dans l'Aubrac pas un chat, dans le ciel pas un zinc, l'air pur, le silence absolu. J'envoyais des mails on m'y répondait, on lisait les blogs... pincez-moi ! Bon tout ça ne valait qu'à condition de ne pas tourner le bouton du téléviseur - erreur fatale susceptible de tout remettre en cause -, ni d'ouvrir la fenêtre à 20 heures où tous les cons étaient sur leur balcon - avec ou sans hélicon - pour saluer et applaudir ces merveilleux soignants, dont ils n'avaient manifestement rien à foutre deux mois auparavant. Mais comme la consigne venait de TF1, vous comprenez bien qu'il y étaient tous, facilement reconnaissables.
J'y ai cru mais pas longtemps. Avec sa multiplication miraculeuse, quasi christique de milliards,
 la cote de confiance en Macron remontait dans les mêmes proportions que le virus s'affaissait, les centres commerciaux redevenaient l'abri de nuées de gogos et tous les bobos qui avaient annulé leur vacances aux Baléares, en Grèce et en Thaïlande, équipés de leurs crossovers allemands, me tombaient sur les pieds entre Laguiole et Saint-Chély, bâtons en avant et une - deux, une - deux... Voici pour les vieux, marcher au pas, ils aiment ça !
Quant aux gamins, il était fort peu probable qu'une petite guerre bactériologique les ébranlent, eux pleins de santé et de sève. Même pas fatigués d'être si con. Ce n'est pas le fait de sécher l'école qui les aura bien abîmés, le mal était fait. Lorsque j'ai lu dans Charlie que les attentats de janvier 2015 étaient plus ou moins légitimés par plus de quarante pour cent d'entre-eux (soixante-dix chez les musulmans), au nom du respect - ce mot qui a perdu toute sa profondeur, utilisé à tort et à travers par des gens qui le sont pourtant bien peu, respectueux - de la religion. Cette putain de religion qui empoisonne le monde, depuis qu'il (sup) porte des croyants...
La culture des réseaux...

Et vous savez d'où ça vient vous, cette interminable procession d'agneaux ? de laids ? Et oui pardi que vous savez. Des zéros-socios. Un truc créé par les principales fortunes pour maintenir les masses montantes dans une espèce de crétinerie, un espace de fumisterie, une bergerie à l'échelle planétaire. Ces applications sur mobiles qui envahissent la société tout en vidant les cerveaux qui et conséquence de quoi, étaient déjà biens entamés.
A la base, ce sont des trucs débiles destinés aux gamins mis sous la coupe des marchands de tout (enfin de tout, sauf d'intelligence autre qu'artificielle). Mais comme les adultes s'avèrent désormais aussi dépourvus d'esprit, de conscience que le plus incurable des ados, les voici tous avec leur mines béates, minettes et petites bites, littéralement annexés accaparés, colonisés par ces "app" d'où seule l'immédiateté, la superficialité réenchantent leur monde.
Chacun y va de son petit crottin quotidien, son info garantie, sa vidéo trop mignonne, son plat préféré, son petit dernier, son coucher de soleil, son couillon de la lune. Les voici des millions, enfin des milliards peut-être, enfermés dans ces réseaux dont Trump est le champion, mais où Dieu tire aussi son épingle du jeu. Et que je t'envoie des mains jointes, des cœurs et des croix,  des alléluia pour bénir ce monde vertueux de bénis oui-oui et de trous du cul.
D'entrée cela avait frappé fort avec fessebouc et touiteur. On y reconnaissait, sans être grand psychologue, les idiots et les opportunistes. Les seconds se nourrissant des premiers. Ainsi naquit - entre autre - la Macronie. Cela semblait insuffisant à ceux qui poussent la futilité au point sublime de la bêtise revendiquée. Naquirent alors whatsapp, consistant à échanger des vidéos éphémères, snapshat où l'on se pare de têtes de nœuds et d'antennes de papillon dans un grand éclat d'étoiles que l'on turlute et tutoie enfin. Mais à peine s'en remet-on, un peu groggy tout de même, que l'on nous assène faceapp qui consiste, si j'ai bien compris, non plus à se maquiller mais à se métamorphoser. Ouais ! trop classe ! Et voici en attendant la prochaine, car pour les maintenir le nez dans leur caca-mobile, tout sera bon, tiktok dont je tiens à tout prix à ne pas connaître la destination, mais qui en choisissant toc-toc aurait eu au moins le mérite de l'autodérision, voire de la lucidité.
Partant de cet affligeant constat, on ne peut éprouver que deux regrets. Que la COVID 19, au lieu de dévaster les maisons de retraite et leurs vieux de 80 et plus, les gros de 100 et plus, n'ait pas choisi pour cible les ados maigrichons et leurs parents aux cerveaux allégés, largement complices de la déstructuration mentale dont nous essuyons les lourds dommages.
Et surtout que le virus ne soit pas transmissible par les réseaux-sociaux !




Mauvaise nouvelle !
j'ai retrouvé mon Béo

Voici une rubrique assez particulière où je vous propose de relire un texte récent - terrible épreuve - heureusement contesté, raturé et rehaussé par la plume rubiconde, rubescente, parfois même flamboyante de mon Béo.  

09.- FINI DE RIRE, FAUDRAIT RENTRER ! - (22 e épisode suite du 1 septembre) - La consternation ayant succédé à la panique, la Chine pleurait tout de même ses morts de rire. 

Entre vingt et trente millions suivant les instituts de funérailles. A peine quelques milliers selon le ministre des Affaires Étrangères. Jamais cet immense pays n'avait connu pareille hécatombe, même lors de la révolte des Taipings ou de la fièvre jaune - pourtant deux valeurs sûres ! - et c'est dans de grands bains d'acide généralement donnés dans les piscines olympiques, que les corps battaient de nouveaux records de traversée, de l'état solide à la celui d'invisible. Le maoïsme a toujours eu un amusant petit côté prestidigitateur

Le nouvel homme fort de la République Populaire, Qan Zédidond-Zédond, plus résistant que les autres - deux présidents, trois premiers ministres avaient fini par succomber aux folles crises de tromaranvirus - prononçait à longueur de journée des éloges funèbres on l'appelait le Bossuet de Mandchourie, tant et si bien qu'il n'avait guère le temps de se consacrer à autre chose. Mais Zédong avait tout de même d'inavouables motifs de réjouissance. Ainsi cela faisait plus d'un demi-siècle que son pays tentait par tous les moyens d'inverser les courbes de démographie. Certes la limitation à deux enfants avaient produit son petit effet, mais en contrepartie on se mettait à vivre tellement vieux que les chiffres demeuraient toujours extrêmement hauts. Il remettait tout en cause, y compris la distribution satisfaisante de l'eau pour tout un chacun, mais également les réserves de riz. Seule la production de chiens d'abattoir progressait sensiblement, mais les protestations de la communauté internationale était telles, qu'il fallait être, si ce n'est mesuré dans cette consommation, tout au moins bien plus discret. Alors du coup cette hécatombe d'"octos", "nonas" et même centenaires, abaissait déjà sensiblement la moyenne d'âge d'un pays où la main d’œuvre enfantine est bien plus prisée que celle des anciens. au point d'en faire saliver le Medef C'était tout bénef ! 

Grâce à des mesures drastiques et une technique d'isolement à la carte, individuel ou partiel, le COMIC 19 avait été éradiqué de Chine bien avant les autres. Et puis il y avait eu tant de morts que le virus lui même avait perdu son souffle dévastateur. Du coup l'accès à tout et pour tous redevint la règle dans les limites de ce qui était disponible. Rien ou peu s'en faut.... Ainsi vont les choses dans le bon ordre. 

Mais plus question de laisser quiconque entrer en Chine et lorsque les noms de Jiao et Liang furent évoqués en Comité Central, il y eut un veto radical plagiat de vieilles mœurs politiques françaises : le veto radical socialiste se pratiquait beaucoup à la Chambre sous la III° République suivi de très près par un consensus national. Les jeunes mariés de Wuhan étaient bien gentils, mais ils se voyaient reprochés non tant d'avoir diffusé l'a maladie en Europe, que d'avoir véhiculé à travers leurs rires intempestifs une image négative de leur pays. On pouvait s'accommoder de la mort en catimini, mais en aucun en assumer l'origine. tu ne tueras point à voix haute

Et c'est évidemment le seul message que Li Tchi, l'affable ambassadeur chinois à Paris avait voulu faire passer à ses jeunes compatriotes. Certes il ne ferait l'objet d'aucune mesure officielle de bannissement - qui d'ailleurs n'existe pas dans la constitution chinoise - mais plutôt d'une mise à l'écart, d'un exil provisoire. Appelé à durer, mais ça il n'était pas obligé de le préciser tout de suite. Et encore fallait-il qu'ils s'estiment heureux de ne pas se retrouver dans un camp dans l'enfer du nord-Qinghaï avec quelques Ouïghours à cueillir des patates à la fraîche, en tenu folklorique et néanmoins unique, en toile de jute. lorsqu'on a ouï gourd, ne serait-ce qu'une fois, c'est le signe irréfutable que l'on a froid non pas aux yeux mais aux oreilles

Recontacté par Kim, c'est Dumont-Pourriti qui allait devoir annoncer la nouvelle à Jiao et Liang qui ne s'y attendaient probablement pas. Il aurait tout le week-end pour leur présenter la situation nouvelle et bénéficierait du renfort de Kim que le diplomate mandatait pour aider l'avocat à faire passer son noyau aux deux parias. Et comme la pauvre Jiao ne serait probablement pas à prendre avec des pincettes, Dumont trouvait que l'escapade exotique ne serait pas plus désagréable, si la belle eurasienne acceptait de partager ses nuits normandes. Peut-être progresserait-il moins vite dans son apprentissage du mandarin, mais compenserait par des cours accélérés de Kamasutra. on peut se demander si le sanskrit est plus simple à apprendre que le mandarin…

Il connaissait, fort à propos, un vieux collègue qui, fortune faite, avait franchi le barreau et débarqué non loin d'Avranches où il s'était converti au ramassage des moules et la location de luxueux gîtes. Fort à propos, car en Normandie comme dans le reste de la moitié nord de la France jusqu'à Clermont-Ferrand, tous les commerces restaient clos et la circulation très réglementée. Seuls les déplacements d'ordre professionnel redevenaient possibles, mais sous des motifs impérieux. Et Dumont n'aurait aucune peine à démontrer, lors d'éventuels contrôles, que la visite du Mont Saint-Michel relevait de la mission la plus essentielle et que de toute façon dans la bagnole les passagers étaient immunisés, la preuve étant que personne ne riait... et de toute façon, même en cas de contamination, l'archange  Saint Michel aurait tôt fait de terrasser le dragon Covid

Tout se passa comme prévu, si ce n'est la pêche à pied. Entre le temps exécrable et la désertion des crabes de la Manche, celle-ci fut un peu morose, mais le vieux collègues magistrat ouvrit son congélateur presque aussi largement que son cœur. Et comme du cœur, Kim en mit à l'ouvrage nocturne, Dumont était épanoui. Un enthousiasme qu'il sut communiquer lors de l'annonce fatidique. Jiao, tombée sous le charme de la vieille Europe et d'un mode de vie qui, bien que largement altéré par cette rigolade générale et catastrophique, lui semblait instinctivement bien mieux appréciable réfréna sa joie. Liang, qui contrairement à son épouse demeurait très proche de ses parents et de sa sœur, attaché aussi à son job au Wuhan Post où il ferait rapidement son trou, marqua davantage le coup. un coup de Liang, c'est pour ainsi dire un léchon

L'avocat n'eut aucune peine à convaincre le jeune homme que sa famille pourrait se rendre à Paris sans tarder et que lui même retournerait en Chine dès que tromaranvirus ne serait plus qu'un triste souvenir. Il frappa alors à la porte de son collègue, ami et voisin du soir et lui demanda s'il avait une bouteille de champagne. 

Oui et je me permettrai de te l'offrir. 

Ah non ! cher confrère, je ne puis accepter. 

Tu es ici chez moi et tu sais combien cela me fait plaisir. C'est celle de nos retrouvailles ... 

Bon, alors mets-en deux, je te paierai la seconde et vient trinquer avec nous.Tous se mirent à rigoler à grands éclats. 

Tu t'es fait tester au moins ? s'arrêta brutalement Dumont l'air grave. 

Non, et je vais vous le refiler. Plus on est de fous... 

Ainsi se termine ce 22e épisode en pleine liesse confinée mais décomplexée du côté d'Avranches où deux avocats s'offrent quelques jolis effets de Manche. Vous étiez nombreux (au moins deux) à craindre que je ne renvois les tourtereaux de Wuhan à leur terrible destinée. Parce que vous avez encore négligé mon côté humain. Non, on les a, Jiao et Liang, on les garde. Quant à savoir à quel moment nous leur foutrons la paix, cela demeure encore un mystère dont j'aimerais trouver la clé. la meilleure, c'est la clef des champs : un seul tour de celle-là dans la serrure du destin et c'est la liberté

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