jeudi 10 septembre 2020

 



09.- FINI DE RIRE, FAUDRAIT RENTRER ! - (22 e épisode suite du 1 septembre) - La consternation ayant succédé à la panique, la Chine pleurait tout de même ses morts de rire. 
Entre vingt et trente millions suivant les instituts de funérailles. A peine quelques milliers selon le ministre des Affaires Étrangères. Jamais cet immense pays n'avait connu pareille hécatombe, même lors de la révolte des Taipings ou de la fièvre jaune - pourtant deux valeurs sûres ! - et c'est dans de grands bains d'acide généralement donnés dans les piscines olympiques, que les corps battaient de nouveaux records de traversée, de l'état solide à la celui d'invisible. 
Le nouvel homme fort de la République Populaire, Qan Zédidond-Zédond, plus résistant que les autres - deux présidents, trois premiers ministres avaient fini par succomber aux folles crises de tromaranvirus - prononçait à longueur de journée des éloges funèbres, tant et si bien qu'il n'avait guère le temps de se consacrer à autre chose. Mais Zédong avait tout de même d'inavouables motifs de réjouissance. Ainsi cela faisait plus d'un demi-siècle que son pays tentait par tous les moyens d'inverser les courbes de démographie. Certes la limitation à deux enfants avaient produit son petit effet, mais en contrepartie on se mettait à vivre tellement vieux que les chiffres demeuraient toujours extrêmement hauts. Il remettait tout en cause, y compris la distribution satisfaisante de l'eau pour tout un chacun, mais également les réserves de riz. Seule la production de chiens d'abattoir progressait sensiblement, mais les protestations de la communauté internationale était telles, qu'il fallait être, si ce n'est mesuré dans cette consommation, tout au moins bien plus discret. Alors du coup cette hécatombe d'"octos", "nonas" et même centenaires, abaissait déjà sensiblement la moyenne d'âge d'un pays où la main d’œuvre enfantine est bien plus prisée que celle des anciens. C'était tout bénef ! 
Grâce à des mesures drastiques et une technique d'isolement à la carte, individuel ou partiel, le COMIC 19 avait été éradiqué de Chine bien avant les autres. Et puis il y avait eu tant de morts que le virus lui même avait perdu son souffle dévastateur. Du coup l'accès à tout et pour tous redevint la règle dans les limites de ce qui était disponible. Rien ou peu s'en faut.... Ainsi vont les choses dans le bon ordre. 
Mais plus question de laisser quiconque entrer en Chine et lorsque les noms de Jiao et Liang furent évoqués en Comité Central, il y eut un veto radical suivi de très près par un consensus national. Les jeunes mariés de Wuhan étaient bien gentils, mais ils se voyaient reprochés non tant d'avoir diffusé l'a maladie en Europe, que d'avoir véhiculé à travers leurs rires intempestifs une image négative de leur pays. On pouvait s'accommoder de la mort en catimini, mais en aucun en assumer l'origine. 
Et c'est évidemment le seul message que Li Tchi, l'affable ambassadeur chinois à Paris avait voulu faire passer à ses jeunes compatriotes. Certes il ne ferait l'objet d'aucune mesure officielle de bannissement - qui d'ailleurs n'existe pas dans la constitution chinoise - mais plutôt d'une mise à l'écart, d'un exil provisoire. Appelé à durer, mais ça il n'était pas obligé de le préciser tout de suite. Et encore fallait-il qu'ils s'estiment heureux de ne pas se retrouver dans un camp dans l'enfer du nord-Qinghaï avec quelques Ouïghours à cueillir des patates à la fraîche, en tenu folklorique et néanmoins unique, en toile de jute. 
Recontacté par Kim, c'est Dumont-Pourriti qui allait devoir annoncer la nouvelle à Jiao et Liang qui ne s'y attendaient probablement pas. Il aurait tout le week-end pour leur présenter la situation nouvelle et bénéficierait du renfort de Kim que le diplomate mandatait pour aider l'avocat à faire passer son noyau aux deux parias. Et comme la pauvre Jiao ne serait probablement pas à prendre avec des pincettes, Dumont trouvait que l'escapade exotique ne serait pas plus désagréable, si la belle eurasienne acceptait de partager ses nuits normandes. Peut-être progresserait-il moins vite dans son apprentissage du mandarin, mais compenserait par des cours accélérés de Kamasutra. 
Il connaissait, fort à propos, un vieux collègue qui, fortune faite, avait franchi le barreau et débarqué non loin d'Avranches où il s'était converti au ramassage des moules et la location de luxueux gîtes. Fort à propos, car en Normandie comme dans le reste de la moitié nord de la France jusqu'à Clermont-Ferrand, tous les commerces restaient clos et la circulation très réglementée. Seuls les déplacements d'ordre professionnel redevenaient possibles, mais sous des motifs impérieux. Et Dumont n'aurait aucune peine à démontrer, lors d'éventuels contrôles, que la visite du Mont Saint-Michel relevait de la mission la plus essentielle et que de toute façon dans la bagnole les passagers étaient immunisés, la preuve étant que personne ne riait... 
Tout se passa comme prévu, si ce n'est la pêche à pied. Entre le temps exécrable et la désertion des crabes de la Manche, celle-ci fut un peu morose, mais le vieux collègues magistrat ouvrit son congélateur presque aussi largement que son cœur. Et comme du cœur, Kim en mit à l'ouvrage nocturne, Dumont était épanoui. Un enthousiasme qu'il sut communiquer lors de l'annonce fatidique. Jiao, tombée sous le charme de la vieille Europe et d'un mode de vie qui, bien que largement altéré par cette rigolade générale et catastrophique, lui semblait instinctivement bien mieux appréciable réfréna sa joie. Liang, qui contrairement à son épouse demeurait très proche de ses parents et de sa sœur, attaché aussi à son job au Wuhan Post où il ferait rapidement son trou, marqua davantage le coup. 
L'avocat n'eut aucune peine à convaincre le jeune homme que sa famille pourrait se rendre à Paris sans tarder et que lui même retournerait en Chine dès que tromaranvirus ne serait plus qu'un triste souvenir. Il frappa alors à la porte de son collègue, ami et voisin du soir et lui demanda s'il avait une bouteille de champagne. 
- Oui et je me permettrai de te l'offrir. 
- Ah non ! cher confrère, je ne puis accepter. 
- Tu es ici chez moi et tu sais combien cela me fait plaisir. C'est celle de nos retrouvailles ... 
- Bon, alors mets-en deux, je te paierai la seconde et vient trinquer avec nous.Tous se mirent à rigoler à grands éclats. 
- Tu t'es fait tester au moins ? s'arrêta brutalement Dumont l'air grave. 
- Non, et je vais vous le refiler. Plus on est de fous... 
Ainsi se termine ce 22e épisode en pleine liesse confinée mais décomplexée du côté d'Avranches où deux avocats s'offrent quelques jolis effets de Manche. Vous étiez nombreux (au moins deux) à craindre que je ne renvois les tourtereaux de Wuhan à leur terrible destinée. Parce que vous avez encore négligé mon côté humain. Non, on les a, Jiao et Liang, on les garde. Quant à savoir à quel moment nous leur foutrons la paix, cela demeure encore un mystère dont j'aimerais trouver la clé.


Mauvaise nouvelle !
j'ai retrouvé mon Béo

Voici une rubrique assez particulière où je vous propose de relire un texte récent - terrible épreuve - heureusement contesté, raturé et rehaussé par la plume rubiconde, rubescente, parfois même flamboyante de mon Béo.  


7.- ICH BIN EIN BERLINER - Hier, mon cono de cousin de Montpellier que j'aime autant qu'un frère se foutait de moi, mettant sans peine les rieurs de son côté en accouchant de cette phrase imbécile et recuite : " Jaco c'est pas compliqué, il est contre tout ce qui est pour et pour tout ce qui est contre ! " le "contrepourisme", mouvement philosophique injustement oublié, connut son heure de gloire avec le développement du nihilisme russe, au XIX° siècle. Qu'est-ce que l'on pouvait s'amuser, à cette époque, chez le Tsar !

Bon et même si elle sous-tendait beaucoup d'affection en rappelant que j'étais le même que son père Paul, il me semble aussi qu'il faisait un peu le beau parce que le matin même, il m'avait conduit dans une forêt paradisiaque parsemée de cèpes. Du côté de Saint-Chély, dans l'Aubrac ou la Margeride, j'avoue que je ne suis pas très doué pour situer les coins. Tandis que lui, mon pauvre, il sait faire plein de choses, mais alors pour trouver des champignons y a guère plus fort ! Tout au moins pour un "estranger" car il n'est ni Aveyronnais, ni Lozérien... il est bien trop généreux ! une sorte de Hérault


Sauf que lui, là où les pauvres vieux, perclus de rhumatismes, accablés par plusieurs décennies de labeur, s'escriment à franchir les rudes montagnes hérissées de conifères à pinces, lui caracole à bord de son 4 X 4 rutilant donc rouge, Jaco, n'est-ce pas ? sans la moindre componction. Et c'est à peine si, évacuant ses flatulences hydro-carburées au nez des malheureux, il n'ouvre pas la porte en passant pour en abattre quelques-uns !

Allez ! on blague, on blague mais il le sait bien mon cher cousin que j'ai raison. Et comment pourrais-je être pour tout ce qui est pour, lorsque je mesure l'impéritie, l'inconséquence, la balourdise, la niaiserie, l'indigence intellectuelle trimbalée par l'écrasante représentation de nos condisciples J'aurais préféré utiliser le mot "semblables" pour les désigner mais, je ne sais pas vous, lorsque je scrute un couteau - pas celui de Laguiole, celui que l'on extrait du sable de l'Océan - où même parfois -c'est vrai - ma fourchette, il me semble détecter une lueur d'esprit supplémentaire que dans le regard de ceux qui ont pourtant  fortement l'apparence d'êtres humains. ils sont comme Marylin qui chantait "J'ai toujours voté dès le premier tour pour Pompidou" . Les Américains ont traduit ça par "I wanna be loved by him poo poo pi doo."

C'est que le Macroniste dans son ensemble - et je ne m'attarde même pas sur le Philippin - très en vogue - et la fille Le Pen - très à la peine heureusement ! -, plus que d'intelligence - même si à la longue ça peut servir - semblent dépourvus de toute sensibilité. Et je ne parle même plus d'humanité, depuis que je sais que les premiers ne s'intéressent qu'aux têtes de cordée, rejetant mot pour mot "ceux qui ne sont rien" et que les autres considèrent que les étrangers doivent crever de faim chez eux sans venir toucher à notre magot. A la rigueur un mégot pour le SDF mais à condition qu'il n'y revienne pas tous les jours. toutes les lois antitabac constituent des actes xénophobes !

Et ces pleutres-là, ils reçoivent Poutine avec leurs grands airs de faux-culs sur le tapis rouge, tandis que les fachos eux, applaudissent des deux mains ce dictateur qui sans aller jusqu'aux exactions des tsars et de Staline, confisque la vie de ses opposants, après s'être approprié le pouvoir à vie. Et je comprends ma foi que tous les abrutis éblouis par le pouvoir, la réussite, se prosternent devant ce manipulateur qui montre sans cesse ses muscles et brandit les armes en intimidant la terre entière avec ses petits yeux cruels. J'imagine aussi que Vladimir - on est tellement intime que je suis persuadé qu'il me dirait de l'appeler Vladimir et même peut-être Vlad, comme Depardieu le crétin orthodoxe - doit aussi emballer tous les cyniques de l'univers, les affairistes, les mafieux qui n'ont qu'une loi, le pognon et le pouvoir, qu'une foi : en eux ! Pas surprenant de retrouver dans sa cour tous les fondamentalistes catholiques, tous les ultra-libéraux dont les nôtres, ce bon vieux Donald tellement équilibré et ce cher Macron toujours plein de prévenance et de lâcheté pourvu que cela lui rapporte...là Jaco on s'enfonce dans l'abscons, l'abstrus, l'ésotérique ! Il faudrait savoir : notre président taillant des croupières à son homologue du kremlin, tu devrais l'encenser Je n'aime pas les voitures allemandes ni le préjudice qu'elles portent à la fois au bon goût et à notre économie terrible erreur ! Une toute récente étude allemande révèle que toutes les Volkswagen sont vendues à perte tandis que les Renault, les Peugeot et les Citroën rapportent beaucoup. Par conséquent, en achetant autant de voitures teutonnes, les Français ruinent en fait l'économie germanique ; par principe je déteste Wagner et la saucisse de Francfort (comme ce con de Chevènement, je préférais le franc fort) et je préfère aussi largement la chancelière Finlandaise Sanna Marin à Angela Merkel mais enfin, je dois convenir que nos cousins Germains sont en train de nous donner de sacrés leçons à force d'aligner les actions d'humanité. L'accueil massif d'immigrés là où le reste de l'Europe fermait ses frontières pour ne pas braquer ses électeurs, les avancées sociales, l'efficacité contre la pandémie de COVID et maintenant, l'exfiltration, les soins et le soutien sans faille apportés à Navalny la "bête noire" de Poutine, qu'il a tranquillement saupoudré de novichok, qui contrairement au kazachok, est plutôt destiné à vous ôter à jamais l'envie de danser ou de contester. Gott mit uns !

J'en fais l'aveu, j'ai toujours eu une sainte trouille des Russes. Si vous aimez mieux mon communisme c'est davantage nourri de Prudhon et de Marx (encore un teuton) que des bouchers soviets, dont les terminaisons en "ine" ne leur assurait pas forcément bonne mine. Je redoute que le maniaque qui retouche mes textes en rouge, ne vienne souligner par je ne sais quelle argutie rhétorique et déformation historique, ma funeste confusion analytique, voire mon ignorance - face à quoi je ne pourrai évidemment que m'incliner ! -et très bas encore, mon Jaco ! Les Russes ne nous ont jamais vraiment persécutés même lorsqu'il leur était si facile de le faire, par exemple après la déroute napoléonienne tandis qu'ils occupaient Paris. Leur francophilie s'y donna libre cours et jamais occupation ne fut plus amicale

En conclusion de quoi, néanmoins, Poutine est un assassin que j'exècre et  j'ai encore une fois honte d'être de cette France pleutre, égocentrée, insignifiante - elle qui se prend pour une grand nation ! - et je me demande si finalement on ne serait pas mieux si nous étions ... Allemands. avec, presque tous les week-ends, de merveilleuses kermesses nazies qui demeurent impunies

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