dimanche 30 août 2020

 

Quelle est la première de cordée que vous préfériez ?


29.- ELLES NE SONT PAS SELLES QUE VOUS CROYEZ ! - Cette fois-ci c’est sûr, je ne regarde pas le Tour de France. Cette sentence n’est du reste en rien définitive car il n’est malheureusement pas exclu que, très malade ou fort vieux, on me plante-là devant la deuxième chaîne des Alpes et des Pyrénées et que je me laisse aussi bien absorbé par une ascension du Puy Mary par le Pas de Peyrol et la voix de "Jaja" que j'imagine encore soliloquant, lénifiant, pontifiant, à la papa, à la Chapatte. 
Non mais là, c’en est trop. Moi, j'arrête ! Figurez-vous qu’il viennent de décider de virer les miss du podium. Plus de bises au champion. Vous me direz qu’en ces temps de transmission virale, vaut mieux éviter les effusions, même au vainqueur. Sauf que le virus qui est à l'origine de la suppression des filles "extra" qui égayaient nos fins d'après-midi ce n'est pas la COVID, mais celui de la connerie. Mais soit dit entre-nous, il n’est pas exclu que les étapes perdent de leur piquant et que l’on tarde à franchir la ligne d’arrivée. 
Certes une victoire dans la Grande Boucle, cela en jette sur la carte de visite, mais on ne m’ôtera pas de l’idée que beaucoup de sprinters et de grimpeurs (généralement les miss préfèrent les grimpeurs aux sprinters, mais passons…), avant même les points de bonification et le bouquet de fleurs, avaient d’abord en tête ce rendez-vous galant sur le podium. 
Que se murmurent-ils après s’être étreints face au public envoûté ? Seuls Closer et Purepeople le savent ! Mais une légende court, soutenant qu’un habitué des podiums, un maillot jaune s’il le faut, plaisait tant aux jeunes filles qu’il leur donnait tous les soirs le numéro de sa piaule. Ainsi de Fleury Nichon à La Redoutable, en passant par Belle des Champs et Cochonou, il les aurait toutes essayées les ambassadrices, filles de pub néanmoins très présentables. 
Voici désormais que les pauvres coureurs qui donnent tant sur leur selle inconfortable pour toucher à ces moments de grâce, vont devoir se coltiner une bonne femme aux allures de none et pire que tout, un mec ! N’y aurait-il pas là une petite confusion avec l’usage de la pédale ! Je vous laisse réfléchir à cette proposition. Il est vrai que l’heure que j’ai passée ce matin avec Finkie sur Culture et le thème de la contingence et de la finitude m’ont ouvert aux plus hautes aspirations philosophiques…
Enfin, jusque-là je le concède, je prenais les collapsologues pour des illuminées, purs héritiers des fatigués du Temple solaire et les agités du Mandarom. Sauf que là, il faut bien le reconnaître, le Tour de France qui renonce à ses hôtesses c’est pire que de contourner le Galibier et le Tourmalet. C'est la fin avancée de notre civilisation vélocipédique, comme il y eut celle des dinosaures vélociraptor.   

Heureusement il nous reste les courses de  F1 sur TF1. Moi je n'en rate pas une !

On crierait vite fait à la misogynie de la pire espèce si, dans le même temps, d’autres femmes qui ne rentreraient sûrement pas dans la robe légère à pois rouge, n’étaient autorisées, voire même fortement incitées à se substituer aux forçats de la route. Ainsi voit-on désormais des hordes de filles dégoulinant de sueur et remuant un popotin considérable, se mettre en danseuse sur la petite reine. Certes, pareilles terminologies  n’était pas sans préfigurer l'inéluctable féminisation du vélo, mais si le féminisme s’y retrouve, ce ne sera nullement le cas de la .. féminité. Oups ! Un gros mot qui peut me valoir une campagne de dénigrement chez mitou et balanstonporc (pas Cochonou j’espère!) nos chères hashtagueuses...
Le vélo c’est en somme comme avec le sexe. Se sont toujours celles qui n’y ont pas accès, qui en rêvent (et encore ! ) qui y sont le plus farouchement hostiles. Là, c’est pareil, il m’étonnerait fort que celles qui ont fait supprimer les miss aient la moindre chance d’embrasser un jour un champion.
Pas de podium pour les hôtesses donc, mais un micro pour une consultante, elle même ancienne coureuse, ce qui peut expliquer pas mal de choses ! Physiquement, ça va. On la verrait bien en jupette verte. Mais micro en main, elle n’atteint pas les sommets. Voix nasillarde et nunuche, intervention creuse, souvent redondante et déplacée, j’ai cru au début qu’elle s’était trompée d’étage, qu’elle avait confondu le micro avec un pommeau de douche. Ah ben oui ! alors là je vous attends râler : « C’est pas gentil… gna-gna-gna, faut respecter tout le monde, gna-gna-gna, si c’était un homme tu dirais pas ça… » Stop ! Si vous voulez que je vous cite le nombre de journalistes – les sportifs sont mes préférés – que j’ai traité de niais, d’abrutis, de zéros, vous n’avez pas fini. 
Et comme le vélo ne semble pas compatible avec l’usage d’un cerveau - avez vous déjà tenté de gravir l’Envalira et de réfléchir ? - ceux qui en rendent compte sont à l’avenant. Il y en avait un, voici quelques temps, qui était tellement catastrophique que même ses semblables ont fini par s’en apercevoir. Il paraît que depuis il commente la fin de course sur une moto et que les autres scrutent la moindre descente dans l’espoir qu’il sortira de route. Pas très confraternel tout de même ! 
Enfin pour trouver une autre chute (que la moto)  à mon désappointement, j’en conclurai qu’il vaut quand même mieux  deux potiches sur un podium qu’une cruche... allo. Allo, allo ! 
Bon y a plus personne. Ils ont dû couper... 



Allez Martin ! 



Je ne vais pas regarder le tour, pourtant comme au bon vieux temps de Poupou, j’ai mon chouchou. Mais autant j’ai lu les œuvres complètes de Raymond Poulidor, autant je ne suis pas sûr d’aller au bout de celles de Guillaume Martin. 
D’abord parce que ce coureur trimbale déjà dans sa musette un master de philosophie, ensuite parce qu’il est encore jeune et publiera sûrement bien après que j’aie ouvert mon dernier livre…
Ce bon petit coureur de banlieue a déjà publié une pièce de théâtre : Platon contre Platoche et un bouquin : Socrate à vélo. C’est dire si ça mouline dur sous le casque !
Mais ne me demandez pas, alors qu’il n’a jamais rien gagné, pourquoi Cofidis en a fait son chef de file. Peut-être parce que l’organisme de prêt à des vues sur les Presses Universitaires de France ! 
Qu’importe, moi qui ne suis pas obsédé par les Français qui gagnent, ni même par ceux qui gagnent tout court, celui-là me va bien. Et tandis que le « peuple » sera à fond derrière Pinot, Bardet, Alaphilippe et je ne sais quel autre as du jarret, je serais ravi de crier « Allez Martin ! » 
A condition qu’il ne se mette pas à gagner et que les Pinoteurs, Bardetiers et compagnie ne viennent pas philosopher dans mon dos. 

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