Directement des grosses têtes au ministère de la Culture |
25.- ÇA SE GÂTE DANS LE TREIZIEME ! (17e épisode, suite du 18 juillet) - L'hôtel, située rue Dalloz perpendiculaire au boulevard Masséna, avait beau s'appuyer sur un joli nom d'esprit "Nuit maline", il ne soutenait aucune comparaison avec le majestueux Louvre Impérial de la rue de Rivoli. Nous étions là plutôt, rue des raviolis chinois mais nous y reviendrons. Sous un lampadaire bancal et encrassé, dans la lumière incertaine, chancelante, un petit tourbillon de fumée s'échappait par saccades de la clope d'une asiatique mature cherchant son équilibre sur des talons interminables. Elle parlait fort et lorsqu'elle rejoignait la chambre voisine, ce sont toutes sortes de rumeurs et clameurs enchevêtrées, de chocs, de claquements, de cliquetis mal orchestrés qui se chevauchaient, franchissant allègrement les cloisons et planchers environnants.
La tête surélevée sur ses deux poings serrés, Liang allongé, abattu aux côtés de Jiao qui avait trouvé le sommeil d'épuisement, se désespérait d'en être arrivé là. Sorte de déchéance dont le couple portait une grande part de responsabilité, ce qui n'allégeait pas sa conscience, bien au contraire.
Avoir choppé le tromarranvirus au marché de gros de Wuhan, ce n'était pas de chance. Aimer à ce point le ragoût de chauve-souris et le pangolin frit ce n'était pas un crime. Même le choix de la France ne constituait pas en soi et à la base, une destination tellement incongrue. Liang mesurait par contre (je sais on ne dit pas "par contre", mais c'est comme "autant pour moi", je préfère cette locution et vu ce que vous payez pour partager ce haletant rode mouvi il me semble que vous n'avez rien à réclamer !), Liang mesurait donc l'absurdité du choix des festivités. C'est bien ce que je m'étais dit aussi au moment où j'écrivais ce programme, mais ils n'avaient rien voulu savoir.
Un match de foot cela ne présente aucun intérêt. Ce sport est gangrené par le pognon, le spectacle est affligeant, mais pas tant tout de même que les supporters. Un stade figure parfaitement l'asile d'aliénés, mais enfin le jeune chinois en a réchappé. Certes de justesse, entre les vols de boulons, de canettes de bières et les charges policières, mais il est rentré de Bergame sain et sauf, heureux de retrouver sa dulcinée, même perchée dans les bras de Jésus. Mais l'état dans laquelle il la récupéra dépassait l'entendement. Comment ces gamins, même dans une Chine lointaine à tous égards, pouvaient ignorer ou douter que les fous de Dieu étaient réellement fous ? Jamais il n'aurait dû laisser Jiao entrer dans ce jeu sombre et abscons. Toujours allongé, la tête sur ses deux poings, subissant les chocs et les éclats sonores ardemment dispensés par sa vieille et néanmoins active compatriote, Liang ne risquait pas de trouver le sommeil. Il prit sa tablette pour tenter un hypothétique dérivatif.
该死!没有 ! (M... pas de wifi !)
Trois coups violents frappèrent à la porte. Il sursauta, alors qu'il avait fini par s'endormir une paire d'heures, puis s'apaisa pensant à la tonitruante voisine. Trois nouveaux coups firent trembler la porte, suivi d'un mot : police.
Jiao éclata en sanglot, le cauchemar se prolongeait bien au delà de ses modestes capacités. Liang demanda des explications.
- Depuis votre évasion de l'hôpital de Mulhouse vous êtes recherchés. Vous n'avez pas vu le journal ? Nous avons eu votre signalement par un passant qui vous a reconnu alors que vous rentriez hier soir dans cet hôtel...
- Mais nous n'avons rien fait !
- Vous êtes en train de diffuser le comic 19 partout où vous passez et vous appelez ceci ne rien faire ?
- Nous avons quitté un hôpital où l'on nous retenait sans raison. Nous ne sommes plus contagieux, nous portons un masque et nous ne parlons à personne...
- C'est ce que nous verrons. En attendant habillez - vous et suivez-nous au commissariat où vous serez en garde à vue.
Déjà confronté à quelques situations délicates avec la police et notamment lors de leur interpellation sans fondement parmi les Gilets Jaunes sur les Champs, Liang fit preuve de sang froid. Il demanda s'il pouvait contacter un avocat, ce qui lui fut généreusement accordé. Après le traitement infligé à sa femme par les Joyeux Chrétiens, il avait grâce à un compatriote ami sur les résosocios, obtenu les coordonnées de maître Dumont-Pourriti, un avocat très en vogue au barreau de Paris.

" Cet honorable établissement - plaida-t-il - a fait l'objet de moult contrôles à la demande même du gérant et jamais n'a fait l'objet de la moindre réserve, de la plus infime infraction. Et vous voudriez que le noble renard, l'insigne blaireau se voient substitués à de l'ignoble rat ? Nous sommes, monsieur le président, madame et messieurs les jurés, bien au-dessus de ces basses et sordides tambouilles.
Ah ! vous me diriez que par le plus grand des hasards et dans un contexte totalement exceptionnel, l'un de ces rongeurs serait malencontreusement tombé dans la marmite de mon client, Anti Muong, nous entrons là, monsieur le président, madame et messieurs les jurés, dans l’hypothèse improbable pouvant néanmoins nous conduire sereinement sur les chemins de la vérité. Mais enfin quoi, après quatre heures de mijoté, allez distinguer, vous, une chair de rat ou de renard. Sans l'os de la tragédie, nous ne nous en porterions pas plus mal..."
Ayant sauvé et la liberté du chef et la réputation du restaurant, le fameux Dumont-Pourriti, devint une sorte d'icône du quartier chinois. On l'y voyait souvent, non pas attablé - rapport à ses intestins délicats - mais de passage, lorsqu'il embarquait une ravissante personne, bien sous tous rapports, y compris sexuels. D'après ce qui se dit ! On prétend aussi que ce serait l'épouse du chef de la Pagode. Allez savoir...
Toujours est-il que c'est sans doute la raison principale qui fit que l'avocat déboula en un temps record au commissariat du XIIIe. Les flics sont peu portés sur les hommes de robe qu'ils considèrent souvent comme des empêcheurs d'emprisonner en masse. Cependant l'entrée théâtrale de ce primate grommelant, impressionna les fonctionnaires, non pas tant par son physique que par le fait qu'ils l'avaient vu maintes fois sur TF1 et BFM. Lorsque Dumont put mettre fin à la garde à vue des jeunes époux, une fliquette prit une porte dérobée dans l'espoir de recroiser le plaideur et de lui extirper un autographe "pour sa maman"...
Attendu au palais à onze heures il s'en alla sans prendre le temps de discuter plus avant avec les tourtereaux qu'il venait de libérer.
- Je vous transmettrai mes honoraires à l'hôtel, mais je tâcherai de passer demain lança-t-il alors que son coupé mercedez trépignait des quatre roues. Il avait adressé un clin d’œil à destination de Jiao qui ne l'avait pas laissé indifférant...
Bon, ça ira pour cette fois. Vous êtes nombreux (au moins deux) à vous demander comment je vais m'en sortir avec ses deux embarrassants ambassadeurs du comic 19 en France. Il faudrait bien les renvoyer chez eux, mais je suis désolé, je ne trouve encore aucun vol pour la Chine et l'agence Douce France n'a toujours pas rouvert.
Alors sans doute à un de ces quatre...
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Dans le rouge
avec mon Béo
Voici une nouvelle rubrique assez particulière où je vous propose de relire un texte récent - terrible épreuve - heureusement contesté, raturée et rehaussée par la plume rubiconde, rubescente, parfois même flamboyante de mon Béo.
Note liminaire
D'un trait de plume à l'encre verte accompagnant mon petit commentaire sur Mme Nyzub, notre Jaco a porté atteinte à un principe, non écrit, du Droit, selon lequel la défense a le dernier mot. Aux assises aucun avocat général ne s'aventurerait à intervenir après les avocats du justiciable contre lequel il aura auparavant requis. Cela ne se fait pas ! Je me demande si je ne vais pas saisir le garde des sceaux.
BO
22.- CIGALE M’ÉTAIT CONTÉE.- Il faut toujours disposer de tous les éléments avant de se prononcer. C'est le principe cardinal de l’enquête journalistique quoi que rarement appliqué, mais aussi et surtout de la justice, heureusement, mieux en cour…. Dis Jaco, si les journalistes attendaient d'avoir réuni tous les éléments nécessaires à leurs enquêtes, ils ne publieraient que tous les 29 février…
Je ne suis pas encore revenu du Var et, quel qu’en soit le dénouement, mes oreilles devront observer une longue, très longue convalescence avant de redevenir opérationnelles. Un repos complet, un silence de mort, je tiens à en prévenir les petits gueuleurs et les pétoires insolentes qui s’immiscent imperceptiblement, sournoisement dans ma vie d'ascète et sur mes cimes aubraciennes. Ce silence dont tout être mentalement équilibré ou aspirant à y tendre, à l’entendre, devrait s'alimenter. manger du silence pourrait mettre un terme au fléau de la faim dans le monde. A l'ONU, on s'écrierait : "Chut ! Ils dînent."
Je n’étais pas le dernier à critiquer, que dis-je à vilipender, ce pauvre type qui dans une commune du Gard ou de l’Hérault - enfin un endroit invivable ! - s’était rendu en mairie pour se renseigner et savoir où il serait possible de se procurer un produit radical destiné à se débarrasser des cigales. il aurait dû aller vivre sur un bateau : les cigales de mer n’émettent pas le moindre son Vous vous souvenez de ça ? Les plus belliqueux demandaient la peau du « Parisien », les plus résignés préféraient en rire, de peur d’avoir un jour à en pleurer…
Mon indignation a pris fin cette semaine. Et s’il me lit - je ne vois absolument pas ce qui empêcherait ce génocideur de cicadidae (d’après wikipedia : insecte de l’ordre des hémiptères - sud ! -) - je tiens humblement, mais solennellement, à lui présenter mes excuses les plus stridentes.
Ce ne sont rien d’autre après examen, que d’horribles petites bestioles dédaigneuses mais fortes en gueule, envoyées sur les les bord de la Méditerranée par le démon en personne pour ronger le tympan des braves gens et vider le cerveau des autres. D’ailleurs, là aussi j'aurai été trop sévère envers les peuplades autochtones colonisant la « colline », du terrain le plus vaste à la plus minable restanque. toute restanque, si humble soit-elle, a droit au respect !
J’imaginais de bonne foi que cette insondable vacuité qui accable les varois dans leur ensemble était une tare endémique, provoquée par une faille géologique, une composition chimique complexe, voire indéterminée, comme le saturnisme qui frappe les riverains des salines de Maras au Pérou. Autant pour moi !
Après 35 ans à subir cette lente érosion de matière grise, il m’a fallu m’éloigner radicalement pour m’épargner un anéantissement total des neurones et saisir enfin la cause réelle de cette misère intellectuelle et culturelle : tout vient de ces cigales videuses de crânes… Ce chauvinisme accablant, cette morgue outrageuse, cette démarche en canard, ce verbe haut, incessant, inintéressant, cette absence de fidélité, d’honneur, de sincérité…, les grosses cylindrées ( 4 X 4, décapotables...) et cette passion pour l’Allemagne, la contagion de piscines, les scooters à trois roues… c’était la cigale ! il est vrai qu'il y a quelque chose d'assez guttural dans le chant de la Zikade comme on dit outre-Rhin
Maintenant que le diagnostic est clairement posé, la grande question, je dirais la seule, consiste à savoir si la chose est récupérable. D’un tempérament pessimiste, je crains que même en passant un partenariat d’envergure avec Monsanto la situation ne soit, si ce n’est désespérée à tout le moins compromise. Car la bête à de la suite dans les idées. Cela fait plus de 240 millions d’années qu’elle sature l’atmosphère varoise. personne, ici, au pied du Faron ou entre Maures et Estérel, n'a oublié leur assourdissante arrivée. Je m'en souviens comme si c'était hier , Sa représentation serait de plusieurs millions aussi rien que sur l’arc méditerranéen et tandis que leurs aînés nous mangent les oreilles sans indulgence, il y en a qui depuis sept ans, enfouies en larve sous terre, préparent leur émergence aux prochains étés. Une pulvérisation sans faille, radicale devrait être organisée dans chaque jardins et propriétés pour ceux qui en possèdent (avec une possibilité de crédit d’impôt - cela fonctionne toujours !-), le reste de l’espace étant pris en charge par les pouvoirs publics qui grâce au renfort des sapeurs-pompiers, hélicoptères et canadairs, traiteraient la forêt et les lieux public… Cela tombe d’ailleurs très bien car, depuis que les derniers pyromanes, dont on n’a pas assez salué l’héroïque combat contre la cigale, ont bizarrement disparus, nos soldats du feu, peinent à s’occuper chaque été ! malgré les louables efforts du clergé qui leur a offert successivement l'incendie de Notre Dame et celui de la cathédrale de Nantes
L’écologie étant au cœur de tous les projets de société, l’économie demeurant l’obsession d’une population française obsédée par le pognon, je vois poindre une autre option. Il suffirait que Jean-Pierre Pernaud multiplie les reportages sur l’espèce, que Michel Cymes en glorifie les effets prodigieux sur la santé et la peau des femmes de cinquante ans, que Etchebeste (comme ses pieds) et Lignac proposent quelques recettes - ils appellent ça des tueries ! - pour que la cigale - à l'instar de sa collègue de mer, beaucoup plus discrète voir plus haut - devienne la cible de tous les chercheurs-ramasseurs. Outre les effets appréciables pour le cèpe et l’escargot qui pourraient enfin respirer, le génocide s’organiserait autour du profit et de la rentabilité. Cigalus - filière de Findus - finirait coté en bourse, grâce à son concept de paquet de cent insectes à frire sans préparation. Un bonheur pour les apéros au rosé et les dîner probiotique d’hiver. Cela sortirait, par le même effet d’aubaine, des milliers de personnes du chômage, devenant autoentrepreneurs spécialisés dans la capture, le conditionnement et la friture...
En résumé et en conclusion une éradication prochaine s’impose, sans quoi c’est la sous-espèce humaine méditerranéenne qui finira pas disparaître à mesure que l’organe central se rétrécira. Jusqu’à une dégénérescence hélas déjà bien avancée... Il faudra aussi songer à détruire les grillons, les courtilières et même la patrouille de France ! Mais quid des tonitruants Ruffin, Mélenchon et consorts ?
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ET ENCORE CELA...
Voici que les profs s'en mêlent et me tombent dessus à leur tour. A lire, ci-dessous, les observations acerbes d'une ancienne copine de gauche, Gabrielle M. qui semble plus sensible aux charmes épistolaires de mon Béo, qu'à mes efforts pour rédiger une lettre à déguster à des degrés divers, suivant la température préférée. A condition toutefois d'avoir le gaz à tous les étages...
Alors là, mon Jaco, mon « sang » de prof de français n’a fait qu’un tour !! Cela fait un moment que le stylo rouge que m’a offert Gérard Estg.( Pour corriger ses manuscrits) me démange ! D’ailleurs je félicite B.O. de se plonger dans ta prose, chose que je n’osais pas faire, pour ne pas faire la prof ! Mais là, « autant pour moi », non ! bien que ce soit une erreur très courante, c’est « au temps pour moi » qu’il faut écrire, le temps militaire ou gymnique pour revenir à la mesure, en somme.. Encore toute ma considération pour le « bô travail » de remédiation auquel se livre B.O.
Gabrielle
PS : relis-toi un peu avant de balancer ta prose !
Gabrielle
PS : relis-toi un peu avant de balancer ta prose !
Fort rares pour saluer un style, approuver une idée (la plupart manquent cruellement des deux), ils vous tombent
dessus, hurlant à la mort - et à l'assassin tant qu'ils y sont - dès qu'ils perçoivent la moindre fote d'hortograve. Dites-vous, mme le professeur, chère amie, qu'il vous faut partager l'espace écrit avec ceux qui ne dédaignent pas à l'occasion, prendre un peu d'indépendance à l'égard du code orthographique. Et j'admets, en la matière, manifester une indépendance hors norme !!!
Dans le cas qui vous préoccupe et sans remettre en cause votre infinie culture étymologique, sachez que de nombreux auteurs et grammairiens ont définitivement tranché en faveur " d'autant pour moi ". J'ai choisi cette voie - me semble-t-il raisonnable - d'autant plus naturellement que je ne comprends rien au sens de "au temps pour moi", même si depuis ma retraite, j'en dispose beaucoup plus.
Jaco
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