jeudi 30 juillet 2020



29 .– LES HOMMES DE MACROGNON – J ’écrivais de mon épouse hier, qu’elle ne consentait jamais le moindre commentaire. Ce n’était pas un reproche, ni surtout une exhortation à changer de mode de silence complice ou faisant office. Ou fi… Cela fait si longtemps, quasiment depuis le départ, qu’elle m’entend marmonner, maugréer, maudire. A sa place, il y a beau temps que je me serais évadé, cloîtré, peut-être même enterré. Alors ce matin, j’ignore qu’elle araignée, quelle fourmi rouge, quel dard l’a piquée pour quelle transgresse ainsi cette glaçante indifférence quotidienne. Très vite, j’ai compris que j’allais la regretter. Pour me faire mentir elle émit donc un avis. Et de m’expliquer sans exorde, ni ménagement, qu’il était utopique d'imaginer que ce monde accepterait d’en finir avec les vols d'exploration, l’exploitation des sols, le tourisme de masse et la consommation à la con. Illusoire de croire ou simplement de vouloir que l’humanité se remette à marcher - j’ai pas dit En Marche - à pédaler -sans forcément se marier – à refuser la consommation programmée, la consumation de la planète.
C’est pas compliqué, si ce n’est pas promus par le FMI, Bruxelles, le gouvernement, le pape et la télévision, ce que l’on soutient n’est pas sérieux. On dénonce, on se gosse toujours des utopistes, surtout quand on a eu une éducation catholique fondée sur l'illusion et la mythomanie. 
Mais ce ne sont pas ces théoriciens de la bien-pensance hypocrite et de la malfaisance libérale qui me dérangent. Ils sont irrécupérables et bien trop nombreux... 
Ceux qui m'agacent, m’irritent, me désolent, m’insupportent, ce sont ceux qui ont renoncé justement à ce dont ils se sont nourris et dont ils se débarrassent en chemin, sans vergogne, parce qu'ils ont prospéré, ne rentrent plus dans les jeans de leurs combats délavés, parce qu'ils ont grossi, vieilli, se sont horriblement embourgeoisés ou terriblement aigris. De tout et de tous. Quand l’opulence ou le désespoir conduisent aux mêmes trahisons... 
Au départ de cette utopie, comme dirait mon épouse, de cette colère, de cette indignation – une de plus et j’espère contrairement à mes chers collègues, que ce n'est pas la dernière - je lisais que l'on s'apprêtait à explorer et exploiter les océans pour retrouver le cobalt, le manganèse, l'uranium et je ne sais quels minerais essentiels, puisque sur la terre ce sont encore les mers que l'on a le moins martyrisées. Je m'étonnais donc qu’en dépit de la déroute climatique, des menaces directes sur des générations à qui l’on ne laisse pas le choix, on envisage encore de telles aberrations criminelles. Je croyais que les profiteurs, les promoteurs, les actionnaires, les entrepreneurs, les avionneurs n’osaient plus regarder leurs enfants en face et qu’ils s’excusaient enfin de l’état désastreux dans lequel ils laissaient une planète condamnée à suffoquer, à s’enliser et à s’enflammer d’ici 50 ans... 
Mais non, pour en finir avec le pétrole ils vont saturer la planète de batteries et lui ouvrir le ventre pour en extraire les matériaux nécessaires à leur fonctionnement. En d’autre terme, c’est toujours le marché, le profit, le salopard qui mène le monde. Le coronavirus passe, les connards demeurent.
Et c'est aussi bien parti chez nous avec Barbara Pompili, l’une des fameuses soupeuses de la macronie, ex-écolo, qui nous parle de croissance verte. Car la voici la nouvelle grande escroquerie, je dirais même l'enculerie - si je ne craignais d'être un tantinet grossier – qui se profile à l’horizon 2022. Ils vont tous se parer de vert, les hommes de Macrognon, pour promouvoir un tas de saloperies estampillées bios et renouvelables. Tout ce qui se vend et qui fait ventre.
Vous savez, il y a deux choses qu’ils tiennent à tout prix à rendre renouvelable : c’est leur réélection et leur pognon de dingue.
Quant aux utopistes, à leurs yeux, ils resteront à jamais des trous du cul…

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