lundi 8 juin 2020

Graulhet, citée en souffrance, environnement en magnificence...


7 .- LA SOIXANTAINE EXCITANTE ET FLIPPANTE - Graulhet. Tandis que je fais le tour de la propriété qui resplendit de plantes renaissantes, odorantes, colorés, chlorophyllées, je vois à travers la vitre mon pauvre papa se rabougrir indéfiniment, se recroqueviller dans son fauteuil ; s’aigrir tranquillement. Et je me dis que je traverse, à l’entrée de la soixantaine sonnée depuis bientôt deux ans, une phase étrange.  Aussi bien excitante que flippante. C’est l’âge où les soucis matériels sont en principe derrière. Je dis bien en principe, parce qu’il y a un peu partout autour de nous, à plus forte raison dans le monde, une majorité de gens que l’inconfort d’un manque de nourriture et de toit, accompagnera jusqu’au trépas. J’ai dit matériels aussi et pas existentiels, car ces tourments-là menacent également le plus grand nombre des consciencieux. 
Hier, j’écrivais que cette pauvre ville de Graulhet subissait un désastre économique, un phénomène de société accablant, imputable aussi bien aux industriels sans scrupule qui prirent tout ce qu’ils pouvaient avant de s’en aller, mais plus encore aux élus locaux souvent peu compétents, à la politique de la ville au plus haut niveau. De l’état en passant par les intermédiaires régionaux, départementaux. Les pire étant ceux des préfectures dont on se demande qu’elle est leur utilité ? Ils ont laissé faire, disparaître les médecins spécialistes, la maternité, les services publics, ils ont laissé les transports s’évader vers des lieux plus rentables, les commerces se murer, les rues se déserter, avant de se lancer dans je ne sais quel plan désespéré. 
Ville sinistrée mais pas dans un cadre de vie forcément sinistre. La preuve c’est qu’autour de la cité dévastés, se lovent dans les écrins de verdure, bâtisses bourgeoises et coquettes métairies de briques, de magnifiques propriétés. De tout le Tarn et sans conteste, Graulhet est la ville qui jouit de la plus belle campagne…. Coteaux habilement sillonnées de labours, collines boisées aux essences variées, champ joliment cultivés de blés en tournesols, élevages de bovins ajoutant de la vie, parfois même de la vigueur, étangs et lacs disséminés sur ce tableau agreste, tâches bleues pointées dans toutes les déclinaisons de vert évoluant vers le jaune estival. 
Dans les taillis épais, les beaux merles s’esbaudissent en petits bonds et longues vocalises flûtées, les hirondelles osent des rase-mottes acrobatiques, les lièvres bondissent d’amour et d’insouciance à flanc de collines, orchestrant un ballet giboyeux que complètent faisans, palombes et perdrix. 
Ici la nature est généreuse, joyeuse, sereine, contrastée et la ville pourrait probablement mieux s’en inspirer, s’en nourrir, s’en réjouir. Je lance l’idée... 
Et je comprends papa qui malgré l’âge accablant, refusa de se laisser arracher de cet environnement privilégier. Mais l’observe t-il seulement et s’il prend la peine de l’observer, le voit-il ? Car tout lui est devenu infiniment pénible, contrariant, amer. 
Il a voulu vivre longtemps et il me semble qu’il doit déjà un peu le regretter. Il s’ennuie et, perdant l’appétit ne se nourrit plus que d’états d’âmes. Il a oublié le sens du beau. Jusqu’à quel point ne le renie-t-il pas ? Sa mine est triste, ses forces l’abandonnent, son sourire est terne, désolant et s’il vit encore, s’est moins pour vivre que pour ne point mourir. 
La soixantaine est excitante aussi bien que flippante. On ne doit plus rien à personne - pas même aux banques – on peut dire « merde » à son patron - vu qu’on n’en a plus - à part sa femme, mais on peut lui dire merde... enfin pas tous !!! -. Tu pars quand tu veux et tu peux te prélasser dans ton jardin, te foutre à poil devant tes tomates – dans l’Aubrac cela s’impose si on veut qu’elles rougissent ! - dialoguer avec les pinsons qui ne sont jamais à bout d’arguments… On bouffe encore, on picole pas mal – surtout si l’on a su se préserver des docteurs ( ça tombe bien il n’y en a quasiment plus ! ) et de leurs putains d’analyses médicales. 
Las nous avons devant nos yeux la promesse de notre proche et probable déchéance. Encore dix, quinze, vingt ans pour les plus chanceux et hop, nous y voici. Perdant le nord, les clés, la force, les souvenirs… l’espoir ! 
Mon papa, je l’aime et le respecte. Tout le monde aime son père, même celui qui croit l’avoir définitivement éliminé ! (et je vous parle même pas du sanctuaire qu’est la mère). Mais en aucun cas, je ne voudrais connaître une telle vie. Prolongée, interminable, désespérante. Et lorsqu’il sera passé - si je ne passe pas devant ! - je militerai pour que nos comités d’éthique, nos chercheurs, gérontologues distingués et marchands de vieillesse, ne nous imposent plus de si terribles baux avec des vues si laides. Cauchemardesques. 
Et plutôt que de chercher la pilule de « l’éternité », de l’homme « augmenté » et je ne sais qu’elle foutaise futuriste, commencez par trouver le moyens de permettre à chaque homme de vivre son temps dans les meilleures conditions. 
Car si l’on s’ennuie démesurément à 100 ans, on avait encore quelques plans avant le cancer à 50 ... 


                                                  ___________________

" Drôles " de nouvelles

  • Coronavirus : 13 morts en 24 h, plus faible bilan depuis mi-mars à l'hôpital en France. Après avoir mis les français sous cloche - les rendant aussi un peu plus cloches qu’ils ne l’étaient, ce qui représente un bel exploit ! - après les avoir apeuré comme un troupeau de moutons apercevant le loup - on en voit même qui portent le masque seuls chez eux ou dans leur voiture ! Après tout ça on peut s’étonner qu’il y en ait qui osent encore mourir de la Covid 19. Combien de temps va – t-on encore nous infliger ce décompte macabre ? Jusqu’au dernier, je le crains. Celui-ci aura sans doute droit à un hommage national et jupitérien. Surtout s’il a la chance de mourir avant le 14 juillet ! Après, entamera – t – on le décompte des victimes du cancer ? 149 000, 149 335, 149 622, 149 985, 151 237… Parce que c’est peut-être pas contagieux, mais ça monte vite et haut !
  • « Je suis monté dans un train dont je n’arrive plus à descendre... » raconte Mélenchon pour justifier sa probable candidature à la présidentielle de 2022. Eh bien on a intérêt à l’aider à descendre du train, si l’on veut éviter que la gauche anti-libérale ne déraille une nouvelle fois !
  • Elle aussi pourrait adhérer au parti des opportunistes En Marche. Rachida Dati lance un appel aux électeurs d’Agnès Buzyn. Encore faudrait-il qu’il en existe encore !
  • Argentine : 403 journalistes ont été fichés sous la présidence Macri (2015-2019). Ce n’est pas en France qu’un truc pourrait arriver sous la présidence Macron !
Pour se détendre un peu, petite série trumpienne et un intrus -que vous voudrez bien me pardonner ! Merci à mon fournisseur breton, Alain B.   





Bastide, du neuf à Nasbinals 

Bien qu'ayant pris avec soulagement ma retraire de médiocre vidéaste, il m'arrive encore de ressortir, caméra au poing, pour donner un petit coup de main -ou de coeur- à un copain. La réouverture après Covid et travaux de mes amis Bastide à Nasbinals était incontournable. De même qu'un petit hommage au conducteur toulonnais de ces travaux : Philippe Fuoco.
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire