Un grand merci au site Urtikan.net a qui j'emprunte pas mal de ces dessins... sans le lui demander. Mais je ne doute pas qu'il serait d'accord, puisque ici, l'argent n'est pas une raison... |
6.- CE NE SONT PAS LES MASQUES QUI MANQUENT MAIS LES DOCTEURS ! – Graulhet. Pour moi aussi le « monde d’après » ne se différencie guère de celui d’avant ! C’est un peu comme l’ancien monde dénoncé par le populiste Macron qui promettait un nouveau monde formidable. Puis il y eut les emplois fictifs de la bande à Bayrou, le voyou Benalla, la violence, les flashballs, Castaner, la braguette de Griveaux et la désertion de Buzin, les masques - bas les masques -, Sibeth N’Dyaye, les tripatouillages électoraux, Collomb... et tout cela n’a rien, mais alors rien d’exhaustif… C’est le monde d’avant en somme, mais en pire ! Et il y en a qui viennent me dire que non. Macron il est différent. Et mieux !
Monde d’avant, d’après, ancien, nouveau… pauvre monde, pauvres de nous !
Graulhet donc. Après deux mois de confinement nous avons repris nos rotations bimensuelles, afin de veiller d’un peu plus près, quelques jours, sur nos parents. La mère de Marie, mon père. Deux veufs presque nonagénaire pour l’une, sur le chemin de la centaine pour l’autre. Le mien. Un battant. Frappé d’un lourd handicap lors de son adolescence en pleine occupation allemande, mal soigné, papa droit traîner depuis, une jambe droite bloquée de la hanche au pied. Lorsqu’il s’agit malgré ce, d’aller travailler en solex, de conduire plus souvent qu’à son tour, de tenir un rang social et professionnel, de garder aussi autorité sur sa famille, il faut avoir du cran et de la ressource.
Je l’ai vu tranquillement basculer vers le grand âge, avec une une grande résilience, doublée d’une volonté assumée d’aller le plus loin qu’il puisse, dépasser sa maman (Cécile, partie à 93 ans) et aller défier au plus près sa cousine Suzanne qui ne céda qu’à la veille de ses 104 ans. Faire un bon centenaire, requiert une envie farouche – il l’a -, une santé exemplaire – il n’en est pas si loin – et un moral à toute épreuve. Il me semble que la longue et difficile fin de vie de maman a, de ce côté – là, beaucoup altéré ce paramètre.
Il est si maigre que la balance refuse désormais de s’exprimer quant à son poids ! Anémié, constipé, il va du fauteuil au lit et du lit au fauteuil en pétant tout ce qu’il sait. Il ne manque plus que la pendule en argent, qui ronronne au salon, qui dit « oui » ; qui dit « non », qui dit « je t’attends » !
C’est beau Brel, mais il ne l’écoute jamais. Ne sait plus qui il est. Ne s’intéresse plus qu’aux jeux télévisés ; s’est pris de passion pour une tête à PAF - l’insupportable Naguy - retrouve tous les soirs les drogués, les pervers, les illuminés marseillais de « Plus belle la vie » et zappe de LCI à BFM en vénérant Eric Zemmour. Bref, si ce n’était mon père, je dirais qu’il est parti en couille !
Pour le moment, il vit un drame. Pas de sport à la télé ! Et ça va durer jusqu’en août ! Je ne suis pas forcément - comme avec Macron – d’une objectivité incontestable. Mais un type qui zappe de la F1 à Rolland Garros, en passant par le foot et le vélo, ce n’est pas loin d’être un gros con - sauf papa, ça va de soi ! - . Y a pas pire à mes yeux, sauf si éventuellement ils sont plusieurs. Mais papa, Dieu merci - God me pénètre – il est seul ! Et franchement ce n’est pas gai, de revivre tous les jours l’arrivée du Tour de France 1995 et la victoire de Mats Vilander sur Mickael Chang. Ça vous file un coup de vieux !. Sans compter que le résultat, même vingt ans plus tard, est toujours le même. De ce côté-là, faut admettre, dans le sport, ils sont très cons mais, incorruptibles.
On a laissé papa à la maison. Parce que l’EHPAD il a jugé
que ce n’était pas pour lui. Et il n’a pas tort. Mais comment être soigné correctement chez soi en ce pays sinistré, sacrifié, humilié par un état aveugle et sourd à la détérioration économique et sociale d’anciens territoires industriels, tel que le nôtre ? Graulhet fut la troisième commune du Tarn, petite certes (15 000 h) mais costaude. Lorsque le cuir français fut concurrencé par les italiens et le Maghreb, puis anéanti par la Turquie et la Chine, qui s’est soucié du sort de ces milliers de gens, humbles pour la plus part, émigrés souvent ? Aujourd’hui c’est une ville fantôme, paupérisée, méprisée et que toutes ses anciennes rivales un peu jalouses alors (Gaillac et Lavaur) se sont empressées de déchiqueter en récupérant richesses et services.
C’est dans un Graulhet clochardisé que je vais aller faire mes courses au marché tenu par des arabes. Je garderai la tête droite ( ni haute, ni fière, je laisse ça à tout ceux que je combats ) et bien que n’y habitant plus, je la défendrais autant que je le pourrai, à commencer bien sûr par son équipe de rugby, désargentée mais préservant encore son âme.
Il n’empêche que papa n’a plus de docteur. Le bon Victor Abboud, met les bouts… Et pas pas que lui ! Il va en partir cinq dans l’année et par comble, c’est dans un village éloigné de 16 kilomètres qu’il va falloir aller supplier un jeune fraîchement installé de se taper 30 bornes pour lui rendre visite ! Et s’il accepte , je prends le pari que trop sollicité, il ne tiendra pas cinq ans !
Nous allons militer, avec « Se Fédérer », avec Ruffin ou avec un troisième, je ne sais pas encore faire le tri dans ce bouillonnement qui de toute manière traduit bien une rébellion en gestation de ceux qui rejettent le libéralisme de droite et de Macron. Et tous ceux qui n’accepteront pas de convenir qu’il y a urgence à rétablir une société plus juste, un sens commun, une conscience humaine, seront les ennemis de la justice, de l’égalité, de la fraternité. Ils seront de fait , nos ennemis…
Et comme la Résistance avait décrété les grandes nationalisations des entreprises de gain et de production, il faudra renationaliser - outre les banques, les autoroutes et les grandes entreprises, l’ensemble du secteur de la santé et répartir des docteurs de la République, non plus où ils ont envie d’être (Paris, Bordeaux, Nantes, la Côte d’Azur et le Pays Basque) mais là où il y en a besoin !
Et chacun y gagnera équitablement et largement son pain.
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Pourquoi les gens qui meurent ...
Evidemment incontournable notre quatuor des "Goguettes" avec une prime bien méritée au parolier que l'on ne voit pas mais qui s'est décarcassé... Et que cette chanson puisse donner à réfléchir. Je sais qu'elle tourne beaucoup sur fessebouc ! Pour eux ça va devoir être difficile...
Allez, faites suivre...
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