Le jeune ours abattu par balles dans le Couserans, non loin de Guzet-neige. Photo AFP |
19.– L’HOMME QUI N'A PAS VU L'HOMME QUI MASSACRAIT LES OURS ! - Les éleveurs l’on ainsi décrété : l’espace naturel, la montagne, la terre en somme, leur appartiennent. Et comme lorsqu’ils le proclament ils ne sont pas toujours entendu - ou pris au sérieux ! - , maintenant ils tirent. Mais pas en l’air, par sur les panneaux de l’ONF, non sur des cibles vivantes. Un ours. Et même deux. Car avant ce jeune et beau mâle qui aurait sans doute semé tant de bonheur parmi la gent oursine, il y avait eu le prometteur Cachou, abattu sur cette terre devenue maudite des Pyrénées, mais côté espagnol. Comme quoi, n’en déplaise à mes copains de Bigorre qui s’obstine à faire passer les Ariégeois pour des dégénérés, il y a aussi de gros abrutis, sur et à côté de l’ensemble de ce massif.
A 16 heures ce vendredi 19 juin, la préfecture n’était toujours pas revenue sur sa stupéfiante décision d’interdire la "marche blanche" que les associations écologistes et de protection des animaux et de la nature se proposaient d’organiser ce samedi à Foix. Il faut lire l’arrêté de la préfète de l’Ariège Mme Chantal Mauchet, prononçant cette interdiction. Cela commence par une longue tirade d’extraits de lois accommodés à la sauce covid-19, la dangerosité, la protection des individus, l’état d’urgence sanitaire et patin et couffin… Et puis l’on en arrive aux faits :
« Considérant que l’appel à manifester dans le cadre d’une « marche blanche pour l’ours » le samedi 20 juin 2020 à Foix, soit 11 jours après le braconnage d’un ours dans le Couserans sur la commune d’Ustou, est susceptible de créer des tensions entre les partisans de la réintroduction de l’ours et des acteurs du monde rural du massif pyrénéen ; Considérant les projets d’organisation d’une contre-manifestation et les vives tensions entre les deux parties observées sur plusieurs canaux de diffusion, dont les réseaux sociaux ; Considérant que dans ces circonstances, seule l’interdiction de rassemblement est de nature à prévenir efficacement d’une part les troubles à l’ordre public susceptibles d’intervenir, et d’autre part le risque de propagation du virus covid-19 ; Sur proposition du directeur des services du cabinet de la préfète de l'Ariège :... La manifestation « marche blanche pour l’ours » est interdite le samedi 20 juin 2020 à Foix... »
Et le tour est joué. Considérant le « en même temps » du Président, les serviteurs zélés de la République pleins de considérations, considèrent que les manifestants n’ont pas tort, mais qu’en restant chez eux ils auront encore plus raison. Et sous un monceau d’arguties sémantiques et de considérations spécieuses, l’on interdit purement et simplement les manifestations… En l’espèce on donne raison aux tueurs, aux violents qui se sont accaparés la montagne et la légitimité de leurs actes, leur vérité - c’est à dire l’exploitation de l’espace public et naturel – doit s’imposer. Alors que pour la préfète, nous avions un solutions toute prête. Il s’agissait au lieu de l’interdire, de la protéger et de tenir éloignés les fauteurs de troubles, les tueurs d’ours. Libre à eux d’aller manifester ailleurs ou à une autre heure…
En voilà un de débat que je n’aime pas. Car il vient nous distraire à un moment crucial du seul qui importe à mon sens : doit on entamer une décroissance raisonné et une transition vers une société de justice, ou poursuivre cette course effrénée à la consommation et au profit ? Remarquez le clivage existe aussi, de manière plus métaphorique à travers cette chasse à l’ours. Certes Il y a plus de fachos et de libéraux associés, mais ne finiront-ils pas aussi par se retrouver dans un combat en faveur des privilèges ? Que veulent-ils ces criminels courant en liberté dans la nature ? Nous priver de cet équilibre extraordinaire qui nous vaut le bonheur de savoir que plantigrades et isards, gypaètes et marmottes, grand tétras et loup gris, ajoutent de la vie et du mystère à l’âme solennelle de ces montagnes.
Ce dont ils rêvent, c’est d’un territoire d'altitude colonisé par moutons (un peu comme dans les bureaux de vote) où ils feraient beaucoup d’argent, vu que tout leur appartiendrait. Le partage chez ces gens là n’est qu’une notion très relative, quand elle n’est pas inconnue.
Nous avons le même cas dans les Alpes et le Massif Central avec les loups. Et c’est insupportable, d’autant que – et c’est plus particulièrement le cas dans les Pyrénées – l’ours était là bien avant le paysan et son con de patou – Je dis con de patou, bien que je n’ai rien contre les chiens, parce que je me suis fait coursé il n’y a pas si longtemps alors que j’étais en vélo et que je m’en suis sorti comme par miracle ! -. Les Pyrénées ont toujours été le pays de l’ours et ce même de façon légendaire, traditionnelle, on pourrait aller jusqu’à dire institutionnelle. Il y avait un culte de l’ours dans ces montagnes et l’on relève même la trace de montreur d’ours et autres manifestations d’une cohabitation allant parfois jusqu’à la domestication. Bref ils font partie du paysage et du patrimoine.
Ceux qui nient cela arguent du fait que les ours ont été réintroduits et ne seraient pas nés au pied du Vignemale. Sûr ! Alors qu’on les comptait par milliers il ne furent plus qu’une centaine au début du XXe siècle. Décimés par les chasseurs. Ce sont eux et leurs congénères qui ont tiré dessus jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un ours de souche pyrénéenne ! Cannellito survit encore à sa mère, Cannelle, qui fut abattue par un chasseur en 2004.
Et depuis en effet, aussi bien sous l’impulsion des gouvernements Mitterrand que Chirac, le plantigrade a pu retrouver son territoire, sa population atteignant jusqu’à 40 individus - ce qui reste hélas insuffisant pour en garantir l'implantation durable - . Quarante, jusqu'à ce que des voyous n’en refassent leur cible privilégiée, sous le prétexte fort contestable qu’ils seraient mieux eux, que les autres !
Allez, on ne saurait trop leur suggérer de continuer à prendre leurs belles subventions et indemnités et de laisser la nature tranquille !
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Quand les "ouah-ouah" font la loi aux oies
Tiens coïncidence l'ami Francis B de la R. m'a faits parvenir une jolie vidéo de chiens bergers (borders collies je crois). Rien avoir avec ces brutes de patou ou d'allemands.
Et le ballet est très beau en prime...
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L'Instant Meurice, du délire au délice
Je n'écoute plus guère France Inter, c'est à cause des animateurs de la matinale devenus insupportables de suffisance et de caisse de résonance Macroniste. Bref c'est pas mon truc. Mais qu'est-ce que je regrette de n'être jamais en situation d'écoute vers 17 heures, de " Par Jupiter" avec le couple Charline - Alex, des Belges venus manger notre pain et critiquer nos compatriotes, mais qui le font avec un humour et une impertinence qui autrement, ont déserté nos ondes. Et l'instant Meurice est le moment de grâce de l'émission. En voici la dernière mouture, toute fraiche et piquante à souhait...
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