mardi 16 juin 2020



15.- MEFIONS-NOUS DES CRIS D'ONFRAY ! Il monte au Front. Et en se rapprochant des thèses et des amis du Front National, il salit le Front Populaire (le vrai celui de Blum et d'un socialisme à visage humain) dont il vient d'exhumer le nom et d'usurper la réputation. Vous l'avez reconnu avec ses lunettes plus carrées que ces idées. 
Cela fait longtemps que nombre de mes amis avec lesquels je partage quelques idées, on va dire franchement de gauche - Michèle, Stéphane, Guy - me font part de leur adhésion et parfois admiration pour ce philosophe disert, éloquent, érudit et vif. 
Je ne prétends pas disposer d'un instinct infaillible et celui qui me guide est souvent animé d'un scepticisme compulsif et d'une esprit critique cultivé durant trente ans cinq années d'un journalisme exigent et sans concession. Enfin, le genre de position qui font chier tout le monde et qui me valent aujourd'hui d'écrire pour une centaine de retraités plus ou moins lucides qui n'ont que ça à faire. 
Serai-je donc en déboulonnant son statut, jaloux de Michel Onfray ? Après tout il y aurait de quoi, lui qui compte des milliers de fidèles, un doctorat de philosophie, une centaine d'ouvrages dont un prix Médicis et je ne parle pas de ses biens personnels, un beau manoir dans le bocage normand et quelques bolides dans le garage ( j'affabule un peu quant à ses biens, mais ça m'amuse car là n'est pas du tout la question). 
Je ne comprends rien à la philosophie et c'est bien légitime puisque je n'ai jamais franchi la troisième (on m'a arrêté dans mon élan sous le prétexte fallacieux que j'avais franchi le mur de ma pension pour aller coller quelques affiches !) Mais enfin pour ce que je connais de Nietzsche (que je n'arrive jamais à écrire sans aller vérifier l'orthographe sur wikipédia), des courants hédonistes et athées, le camarade aurait pourtant dû m'aller comme un gant dans un poing de révolte. 
Réfutant l'existence d'un Dieu ce qui pour un athée est la moindre des choses, il ne se différenciait pas beaucoup de la plupart des gens du peuple sur qui l'église n'avait pas mis la main baladeuse. Mais lorsqu'il osa remettre en cause la fable (qui ressemble à une farce) biblique d'un Jésus prophète, rédempteur et mort sur la croix, alors là il m'intéressa pourtant. 
Et lorsque, abandonnant Mitterrand après l'inéluctable trahison du programme commun en 1983 et la machiavélique entreprise de démolition du Parti Communiste grâce auquel il s'était fait élire ; dénonçant du même coup la nomination de l'affreux Tapie au gouvernement ; créant l'université populaire de Caen - en 2002 en réponse à l'angoissante présence de Le Pen au second tour face à Chirac - dans le but de former dans un approche philosophique et la naissance d'une conscience politique une population exposée aux pires influences, sa trajectoire intellectuelle correspondait en tout point à celle que j'aimais suivre.
Quant à la diatribe déversée sur la petite Thumberg, cette  marionnette suédoise un peu glaçante que l'on érigea en guest star de l'écologie pour aller sermonner au quatre coin du monde : "C'est pas bien, vous êtes des méchants, à cause de vous la planète se meurt et vous condamnez les nouvelles générations !", j'ai beaucoup apprécié qu'à l'encontre de la vox populi et des médias manipulateurs, il dénonce ce discours simpliste et populiste... vert !  
Il n'est pas jusqu'à la radicalisation de ses positions à l'encontre de Macron, qui m'ait à la fois comblé et, je dois le confesser, rasséréné. Au point que pour la première - et je le crains ! dernière - fois, j'ai largement partagé par internet cette hostilité. 
Tout nous déplaît chez Macron, la personnalité autant que la politique, mais je crois par dessus tout, le personnage. Que les femmes le trouvent "mignon" et votent pour lui en rêvant de succéder à Brigitte - qui ne devrait pas tarder à nous quitter - cela se conçoit. Que ses semblables, ceux qui ont du pognon, bourrés d'ambitions, le soutiennent, c'est jusque-là très logique. Or tous les autres à peu près, le vomissent. Cela ne fait pour autant comme le voudrait Onfray, des anti-Maastrichiens, des fans de chloroquine et des anti-musulmans. 
Mais enfin il me semble désormais partager avec le président qu'on nous a collé, une tendance à l'opportunisme et un goût pour la navigation à vue particulièrement repoussant. Le voici à présent et même omniprésent, sur les plateaux de cette télé qui sent des pieds, BFM en tête pour ne pas la citer. se répandant aux côtés de Zemmour, copinant avec Ménard, stigmatisant l'Islam et arrachant l'étendard élevé du patriotisme souverain des mains de De Villiers, Chevènement et Marion Maréchal... nous voilà. 
Je ne comprends rien à la philosophie, guère plus à l'économie et la diplomatie, pas vraiment non plus à la politique, mais enfin avec mes petits yeux de petit proudhonien éprit d'intégrité et de cohérence, Michel Onfray je le vois bien manœuvrer à la jonction entre les populistes de gauche et ceux de droite. En équilibre sur un plafond de verre fissuré ! 
Et ça ne vous effraie pas ? 


Se Fédérer, c'est vraiment le moment
 
Si vous voulez que ça change, plutôt que d'écouter Onfray,
Dans les pas de Proudhon le libertaire,
pour contrer le libéralisme
rejoignez " Se Fédérer ". Je vous en ai déjà porté l'écho et il me semble que nous avons là, enfin par la grâce d'internet, la possibilité de former le plus vaste mouvement populaire, révolutionnaire quoique pacifiste qui se puisse concevoir.
C'est sûrement le moment de saisir la chance inestimable et unique de se rassembler pour peser et pour gagner. Car sinon, si le combat anti-libéral pour une société plus humaine, solidaire, égalitaire et internationaliste échoue, si tous ces idéaux repartent dispersés vers de nouveaux échecs électoraux, il ne faudra plus venir s'en plaindre.
Vous pouvez visiter le site, signer l'appel et même rejoindre le mouvement ici : http://sefederer.mystrikingly.com/

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