13 .- REMETTRE L'HUMAIN SUR SON PIEDESTAL - Il y avait plusieurs moyens de lutter contre le racisme. J'ai en mémoire deux célèbres noirs ayant adopté des solutions radicales. Michael Jackson se badigeonnait matin et soir avec de l'eau oxygénée pour se blanchir la peau. Ray Charles s'était rendu aveugle pour ne pas voir sa misère. Parce que, apparemment, être noir ça pose un problème...
Je n'en ai pas fait l'expérience, mais il semble que le port d'une peau non blanche, soit sinon illicite, tout au moins hautement suspecte. Pour les rouquins ça passe. Pour l'odeur il semblerait que cela soit tout de même très limite, je veux dire à peine mieux que pour les noirs. Mais la couleur, c'est bon ! Vous pouvez circuler. D'ailleurs aux États-Unis, on ne l'a pas assez noté car c'est la preuve d'un grand esprit d'ouverture, Donald Trump a été le premier président "rouquin" à accéder à la présidence. Phénomène un peu moins incongru toute de même que huit et quatre ans auparavant où avec Obama, c'était carrément un noir qui s'était retrouvé à la Maison blanche. Belle exemple de réussite sociale et de discrimination positive pour ce descendant d'esclaves kényans.
Y a aussi le gris. Vous savez les "gris" ! Cette manière fort élégante qu'ont les bons français de désigner les arabes. Ce sont nos "envahisseurs" comme on les défini dans les banlieues pavillonnaires où les Le Pen tournent à quarante pour cent d'électeurs au premier tour ! Espérons que les petits-enfants d'émigrés algériens feront néanmoins sur notre sol, moins de morts que les amis de Le Pen durant les dix ans qui précédèrent l'indépendance de 1962 !
On peut tirer de notre histoire toutes les interprétations qui nous arrangent. Pour se battre il faut toujours être deux et quelque soit le belligérant, rien n'est jamais bien propre et joli dans un guerre. Lorsque ce sont des professionnels, des militaires qui aiment ça, le bruit du canon, l'odeur du sang, ce n'est pas très grave, mais y a toujours des couillons qui prennent des balles perdues et offre leurs tripailles aux vautours.
Néanmoins, il me semble important de distinguer deux choses bien plus différentes qu'il n'y parait. L'histoire que l'on supporte et la réalité du moment que l'on porte. J'étais un très mauvais élève. Mais lorsque René Azémar, en classes de collège évoquait ces époques épiques, ces conquêtes abstraites, ces épopées improbables, j'étais tout ouïe... Et c'était mieux l'histoire racontée par un professeur agrégé que par deux touits d'un abruti désagrégé. Ferdinand de Lesseps, Léon Faidherbe, Joseph Galliéni portaient tous une moustache aussi épaisse que le mystère de leurs expéditions exploratoires et colonialistes.
Lorsque leur statues vacillent et sont souillées c'est une partie de mon enfance et du récit rigoureux de mon prof d'histoire, qui le sont aussi. Je ne dis pas que tous les Attila, César, Jeanne d'Arc, Rois de France et compagnie étaient mes idoles, mais enfin il ne me semble pas scandaleux qu'on leur foute la paix. Tout comme aux gardiens du même nom, aux braves - ou pas !- pandores qui font des métiers difficiles. Des cibles souvent bien faciles dans une société qui aime ça, la facilité... Il me semble avoir lu que plus de la moitié des policiers et gendarmes votaient pour les candidats d'extrême droite, ce qui laisse effectivement peu de marge de manoeuvre pour les autres courants de pensée bien mieux représentés dansle reste de la société française. C'est ainsi, c'est moche, mais faut faire avec...
Avec un ministre de l'intérieur, notamment, qui se la raconte. Donne des coups de menton et d'ailes, prend des grands airs et qui après avoir encouragé les policiers à tirer à vue sur les anti-macronistes avec son pote Lallement, se mêle de redéfinir les prérogatives des intervenants et des modalités d'arrestations. Plus question de "prise par le cou" par exemple, qui semblait un moyen efficace d'interpellation, l'un des seuls possibles lorsque la personne arrêtée se montre réticente et agressive. De loin, de très loin même, il me semble qu'un agent procédant à une arrestation, doit aussi pouvoir disposer des moyens de neutraliser un délinquant en puissance.
En face, chez les "victimes" , la couleur de peau est redevenue un argument de combat, une arme de destruction possible des liens que chaque être humain à su créer sur la majeure partie de notre territoire et une bonne partie de la terre, une harmonie. Les féministes reprennent leur souffle, mais elles reviendront elles aussi en remettre quelques couches, réglant leur compte avec l'homo erectus !
Conflit racial, sexuel, binaire et primaire. Voici que notre société est bien mal en point. Elle l'est d'autant plus fortement qu'il a suffit qu'un flic débile - oui parce que ça existe tout de même, pas autant que des électeurs lepénistes, mais...- martyrise et tue de la pire façon un noir innocent (ou pas) pour que toutes les ligues de vertus humanistes s'emparent de l'aubaine. Omar Sy et d'autre là, soufflant sur les braises, comme Florence Foresti sur "atchoum" !
Il est bon je crois, plutôt que de se lancer dans une vaste opération de récupération politique pour les uns, de racolage en vue d'une réélection dont nous ne voulons pas, pour les autres, que l'on apprenne à vivre ensemble dans un souci strict et sourcilleux d'égalité entre les hommes - oui et les femmes... si vous voulez !!!- . Qu'on arrête d'entasser ce que l'on ne veut pas dans les cités, qu'on leur offre un revenu suffisant non pas certes pour acheter une audi noire customisée mais pour ne plus avoir besoin de dealer de coke en bas de son immeuble. Que l'on combatte les inégalités et ses amplitudes de salaire entre un ouvrier et un cadre supérieur, entre une femme de ménage noire et un Pdg blanc, mais aussi entre une Pdg noire et un manoeuvre blanc ! Au delà des races et des sexes, c'est l'être humain qu'il convient de remettre sur son piédestal ! Qu'on laisse les statues incarner l'histoire par sa réalité plus que par ses interprétations. Et d'ailleurs quand vous déboulonnez un cavalier, dites-moi ce que vous a fait le pauvre cheval qui tombe avec !
IDIR... QUE C'ETAIT HIER !
Je n'avais pas rendu hommage à Idir, l'adorable et immense chanteur, musicien algérien et kabyle. Je savais que l'occasion se présenterait ainsi du même coup que l'occasion de faire plaisir à ma copine Danielle P. de Nevers qui l'aimait tant.
Idir est mort à soixante dix ans, en plein confinement et le Coronavirus n'était pas en cause. Vous savez combien j'étais opposé à ces réunions sur le balcon à 20 heures. Là où comme sur les zéros-socios il n'y avait pas forcément que des cons, mais où tous les cons étaient ! Pour aider et remercier les soignants il ne suffit pas d'applaudir ou de faire du bruit bêtement tous les soirs. Il faut exiger qu'ils soient payés correctement. Manifester, descendre dans la rue. Aller voter et voter "comme il faut", pas comme des moutons toujours pour les même libéraux injustes et vénaux.
Pourtant là, ils sont sortis en plein confinement en bas de chez eux, sur le balcon, pour dire adieu à Idir de la plus belle des manières. C'était à Marseille, dans les "quartiers"...
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