Jaco...brac - Macronique

Il me semble que genêt rien à rajouter !

22.- L'AIR DE RIEN, C'EST PRESQUE TOUT, L'AIR PUR ! - On s'émerveille encore. Les sensibles, les émotifs, - les " fiotes " comme diraient Sylvester de la Trump compagnie - savourent forcément plus les effets de la pandémie que n'importe quels autres. Sans compter évidemment les malheureux qui ont chopé ce virus. Vous arrive t'il de seulement lever la tête, autrement que pour vénérer cette saloperie de soleil qui finira par avoir tous notre peau, soit par mélanome, soit par soif ou famine ! Lorsque le ciel est pur, dégagé de nuages, que voyez-vous ? Du gris quand il pleut et du bleu. Bleu gris aussi. Bleu roi - ça c'est en regardant vers l'Elysée et Versailles -, bleu Marine - ça c'est lorsqu'on lorgne du côté de l'enfer -, bleu outre-mer - ça c'est vers le paradis et pour Francis, l'un de mes compagnons de blog - . Du bleu et plus une seule de ces putes (ou traînées) de bandes blanches (ou jaunâtres) qui quadrillent, saucissonnent et supplicient ce plafond universel, notre bien commun que quelques privilégiés et voyous s'approprient. 

Au fait, vous qui êtes sûrement plus calés que moi aussi bien en aéronautique qu'en physique, vous savez forcément à quoi l'on doit ces énormes chiures d'avion ! Ceux qui n'en savent rien ne sont pas obligés de le confesser, il leur suffit de le laisser dire aux affranchis tout en opinant du chef, avec un léger hochement signifiant que c'est une évidence. Donc, comme vous le saviez, il s'agit de la condensation des moteurs par contraste de la chaleur émise au contact de l'air avoisinant généralement les - 80 °. Et plus les avions sont hauts plus les traces sont marquées. Les Anglais qui ont une expression pour tout et aimeraient bien nous les imposer, appellent ce phénomène, les contrails. Sinon on peut parler de cirrus homogenitus, c'est déjà plus poétique !  Mais la couleur alors, blanche parfois colorée par le soleil ? Eh bien ce sont les particules de glaces qui se forment à la sortie des réacteurs. Si bien qu'en somme, alors que les avions participent énergiquement à la fonte des glaciers et banquises sur terre (enfin sur mer), ils s'amusent à fabriquer des glaçons à 10 000 mètres. Sans doute pour l'apéro des voyageurs en classe affaire ! 

En bas, sur mon plancher des vaches. Plénitude totale. Troublante. J'en serais presque gêné. Ce matin encore, en cheminant sous ce ciel immaculé d'où ne voyageaient de loin en loin que quelques cumulonimbus, annonciateurs d'éventuels orages. L'Aubrac est somptueux à cette époque. A part en hiver, il ne peut l' être plus qu'entre mars et juin. C'est sûrement pourquoi tous les corniauds débarquent entre juillet et septembre, lorsque leur astre divin à tout ratatiné, dévasté, incendié sur son passage. Enfin, c'est leur problème, n'est-ce pas ? En ce moment aussi - et c'est pour cela que je suis bien d'accord pour que les touristes et leurs morpions restent où ils sont - il est un phénomène étrange, une autre offrande majuscule de notre bonne vieille terre en péril. Le silence. Le cri, la vérité, l'intensité, la solennité, la puissance du silence capable ainsi d'envelopper une vaste contrée comme dans un cocon, une alcôve, le coeur de la terre, le ventre d'une mère. Sous les hêtraies, dans les taillis de genêts, sorbiers et églantiers, parcourant les prairies embaumées, piaillent, grisolent, turlutent et frigottent toute une confrérie d'oiseaux dont ont jurerait qu'ils se gobergent  du retour de l'humanité à la raison d'une nature préservée et privilégiée. 

Sans doute ne pressentent-ils pas, ces piafs célébrant l'hymne à l'amour, que dans les ministères, les hautes sphères et les banques, la race humaine dans tout ce qu'elle a de plus abject, prépare sa vengeance. La réouverture des usines de voiture, des puits de pétrole, les ateliers de confection où s'entassent enfants et pauvres gens... Et des sacro-saints aéroports... 

Et l'air pareil ! Quelle pureté. L'air de rien, c'est presque tout, l'air pur... Faut-il devenir déficient respiratoire, atteint de la Covid ou enfermés dans les geôles d'un quartier populaire d'inhumaines cités, pour en imaginer le prix ? Ne suffirait-il pas d'un peu d'âme, de conscience, d'intelligence pour bien mesurer que l'air, comme le silence, est d'or. Qu'aucun investissement, aucune extraction du sol, aucun billet de banque ne vaut une millième de cet air purifié le temps d'un virus... Pas plus qu'un voyage en Grèce ou aux Caraïbes où chaque kilomètre parcouru dans les airs, rogne la glace et fait monter les océans. 

Je dis de l'Aubrac qu'il est merveilleux, mais je sais qu'ailleurs, chez vous en Corréze, dans le Tarn, l'Isère, la Loire-Atlantique, Saint-Denis - mais non pas de la Seine, de la Réunion ! - et même le Var - non je déconne, je pourrais dire surtout le Var ! -, c'est le même enchantement quand la nature à enfin et à ce point repris ses droits. D'où cette évidence, lorsque l'on dispose de tels décors, d'un tel répit, il devient loisible et utile de rester chez soi. De se reconfiner en quelque sorte ! 

Car comme le proclameront toujours les beaufs à l'heure de l'apéro : " Partout, la France est belle..."

Si vous choisissez la plage, même à distance garder les gestes barrière !

Et pendant ce temps là...

• Quelques secteurs semblent devoir rester durablement sinistrés. Celui de l'automobile qui a chuté de 70% notamment. 400.000 véhicules n'auraient toujours pas trouvé preneur. On pourra toujours les échanger pour le franc symbolique avec de vieux véhicules polluants envoyés directement en recyclage.

• La Nasa a annoncé avoir accordé son feu vert au lancement mercredi prochain de deux astronautes américains à bord d'une fusée SpaceX, ce qui sera le premier vol habité américain depuis 2011. Robert Behnken et Douglas Hurley décolleront le 27 mai à 16H33 (20H33 GMT) à bord d'une capsule Crew Dragon, en direction de la Station spatiale internationale (ISS), où ils s'amarreront le lendemain. Sous le couvert d'expérimentations, les promeneurs de l'espace ont été mandatés pour ne pas laisser le monopole aux Russes. Noble motivation ! En espérant qu'ils ne laisseront pas de "contrails" dans notre ciel.

• Un airbus A 320 de Pakistan International Airlines s'est écrasé vendredi sur un quartier résidentiel de Karachi, la capitale du Sud, a indiqué l'autorité de l'aviation pakistanaise. ll comptait 98 personnes à bord. L'AFP indiquait hier qu'il y avait au moins 40 morts. En effet, au moins ! Car vu que le zingue s'est scratché sur une grande ville, il pourrait aussi y en avoir 140 et même beaucoup plus. Toujours est-il que le déconfinement n'a pas été un succès au Pakistan. S'il le faut c'est le pilote qui ne savait plus, ou l'avion qui ne voulait plus voler.

• Depuis le début du déconfinement, les Français ont principalement acheté de l'alcool. +68% pour le gin, +31% pour la vodka et le rhum, +23% pour le Pastis. Viennent ensuite les vins blancs et rosés. Ce n'est pas qu'ils se soient remis à boire, c'est plutôt qu'ils reconstituent les stocks éclusés durant les deux mois de réclusion. Et comme ils n'avaient pas à conduire, ils ont pu enfin choisi de boire. En sorte qu'il y aira moins de monde sur les routes, mais plus de cirrhoses.  Il se sont également rués sur les surgelés avec l'achat de plats préparés qui ne demandent qu'à être passés au micro-onde. Il faut dire que lorsque ça sort du congélateur, c'est tellement  meilleur !  Quant au papier toilette, aucune info. Mais vu ce qui a été écoulé au mois de mars, il est possible que les plus prudents, n'aient plus jamais a en acheter de leur vie.