5.- UN SUPPLICE QUE NE RENIERAIT NULLE DICTATURE - Ce matin j'ai failli proposer à mon épouse de nous débarrasser de la télé. Enfin de nos trois postes. Car au fil de nos déménagements et de la sophistication de l'outil, nous fûmes amenés à les renouveler. Mais dans un vieux réflexe de paysan chrétien, nous ne les avons pas jetés, dès fois que l'un viendrait à tomber en panne. Quoi qu'ici le risque demeure relatif, car nous avons un copain - Gilbert - qui du tube cathodique à la plus infime diode, dispose de tout ce qui est nécessaire depuis Léon Zitrone et Michel Drucker jusqu'à... Michel Drucker.
J'ai failli, mais je ne l'ai pas fait. Je ne me voyais pas la priver subitement de ces moments d'intimités qu'elle passe le soir avec Yann Barthés et Stéphane Plazza. Qui sait si elle n'en aurait pas conclu que je voulais m'en débarrasser par pure jalousie ? Ce qui entre nous soit dit eut constitué une sorte d'hommage à son grand âge et nos quarante ans et quelques de mariage ! Mais enfin, c'est surtout que ceux-là m'exaspèrent. L'un est un petit ambitieux puant qui réunit autour de lui des gamins de la même trempe. D'abord faussement anticonformistes et légèrement plus incisifs, voire insolents que la moyenne, ils sont vite rentrés dans le rang en même temps qu'ils ne crachaient pas dans la soupe de TF1. Quant au second, il me dérange bien plus encore, me débecte et avec ses scénarios à deux balles de vente d'appartements et autre, représente à mon estime l'incarnation de tous les maux qui rongent notre civilisation.
Mais si j'aurais bien voulu amener mon écran samsung 55 pouces à la décharge, c'est d'avoir connu l'horreur. Rien qui se puisse imaginer de plus terrible. C'était juste cette nuit. Aucun autre meuble que cette chaise dans une vaste pièce froide où j'étais attaché en petite tenue, mes pieds fixés avec du gros scotch noir à ceux de la chaise. Moi qui croise sans cesse les jambes, ce qui est d'ailleurs très mauvais pour ce que j'ai, vous imaginez l'inconfort de la situation. Anne Sophie Lapix entra dans la pièce obscure, elle aussi en petite tenue. Ça y est que je me suis dit, encore un truc dégueulasse qui vous écœure vous même. Je pensais ne pas pouvoir y échapper d'autant qu'elle avait l'air remonté Lapix et je m'attendais à un bonne flagellation, suivi de toute ces choses que je réprouve ardemment comme j'ai déjà pu l'exprimer ici, en esquissant un signe de croix.
Mais non, pas du tout, vous pouvez ramener les enfants même si l'on n'est pas sur la chaîne #àlamaison. Elle vérifia que mes mains jointes derrière le dossier n'était pas trop desserrées afin que je ne me libérasse point avant le terme du supplice. Elle prit alors sa télécommande et comme mise en bouche elle me proposa un journal entier de son mari, son amant, son collègue enfin ce con de Delahousse. Dans mes madeleines de tête à claque du PAF, à part évidemment Nagui, Tapie et Echtebeste, il est au sommet Lolo. Là ce n'est pas ma femme, mais la pauvre Léa qui m'objecterait : "Tu dis ça parce que c'est un bel homme et que tu es jaloux, voilà tout..." Ça c'est bien un truc de femme, de penser que parce qu'elle trouve un brushing encostumé qui les fait fantasmer, on en est forcément jaloux. Tenez si j'étais ce type, je n'oserai même pas sortir de chez moi et surtout pas pour m'exhiber à la télé !
Presque une heure son journal, à multiplier risettes débiles, tortillages de cul et ronds de jambes... Et surtout, toujours brosser dans le sens du brushing. Puis au lieu de me chatouiller sous les bras où je ne sais quel autre supplice, inhérent à ma position victimaire, la coquine me brancha sur la 6 qui diffusait Le gendarme de Saint-Tropez et les gendarmettes. Avant d'enchaîner avec des séries affligeantes, de la merde comme s'il en pleuvait. Puis de la même averse, un spectacle d'Alex Lutz. Encore un préféré de ma femme(ben oui elle a un gros appétit télévisuel !)
A défaut de rire, j'aurais au moins pu m'endormir. Mais entre les cafés qu'elle me forçait à ingurgiter, le son au maximum et les lueurs agressives de l'écran, impossible de fermer l’œil. Pour la suite de la nuit on me bascula sur l’Équipe TV où il me fallut revoir la 12e étape du Tour de France 2011, les sixième journée du championnat de foot 1996 entre Laval et Caen, puis un vieux France-Ecosse commenté par Galthié ... Elle fut longue de plusieurs semaines la nuit, d'autant que toutes les demi-heures, elle revenait vérifier que je ne dormais pas. Sauf que ce n'était plus Lapix mais Bern, oui, oui Stéphane Bern qui malencontreusement était de garde cette nuit-là. Je me suis alors pensé : "Reste bien assis, mon Jaco, pourvu qu'il ne vienne pas te détacher..." Un moment j'ai eu peur qu'il me rejoigne avec son copain Bénalla et qu'il ne me passe un DVD des discours de Macron. Mais non, jusque-là ma fois, il a été correct. Il m'a branché sur W9 qui diffusait en 12 épisodes " Les éclats de la Couronne " une saga documentaire de famille royale britannique. De Zitrone à Bern.
Je ne sais ce qu'il lui a pris, alors que la princesse Diana allait se faire attraper par son 12e amant à bord d'un yacht battant pavillon panaméen, sur le coup des six heures, il me rebascula sur la 6, où cette bande d'escrocs en cuisine se débattaient à coup de crème et de tarte, autour d'un snobinard ahuri du nom de François Régis Gaudry, d'une certaine Darroze, espèce de Maïté nettement moins rigolote et toujours cet Echtebeste, véritable poison de la cuisine télévisée.
Je me demandais bien ce qui pouvait m'attendre et si quelque chose pourrait encore m'atteindre. A part l'envie de pisser qui commençait à monter, surtout que le café a cette tendance assez étrange et cavalière à vous appuyer sur la vessie tout autant que si vous aviez absorbé un tonneau de bière. J'avais enfin dû m'assoupir malgré cette indigestion de connards, lorsqu'on retapa sur ma chaise sans ménagement. Le réveil fut violent. Bourdin ! Je poussai un cri d'horreur. Imaginez une poissonnière du Vieux Port, animant une émission politique. Ne bougez plus, vous y êtes, c'est exactement ça ! Ma deuxième journée fut pire que tout le reste. Car les salauds m'y laissèrent crever sur BFM, avec mon envie de pisser. J'avais faim aussi. Mais en pensant à Top Chef et Gaudry, ça se transformait aussitôt en envie de dégueuler.
Barbier, Zemmour, Sotto, Fogiel, Toussaint, Lévy, il ne m'ont rien épargné ! A part Nagui. Mais c'était pas sa chaîne... Ouf ! Et pourtant, j'ai fini par m'endormir pour de bon. Ils avaient beau me secouer, je regardé 3 minutes le Général Duneux expertiser l'opération Résilience, puis le professeur Tournevire nous donner la recette du gel hydro-alcoolique de sa grand-mère, je retombais aussitôt dans le bras d'Anne-Sophie Morphée. Lorsque dans un grand fracas de porte qui claque, elle m'apparut tout la-bas dans mes yeux embrumés. Elle portait une tenue de cuir et des bas haut perchés comme le chantait Ferré. Maintenant le fouet claquait et je me demandais bien pourquoi elle avait mis un corsage si large et une guépiére immense. Ahhhh ! me mis-je à crier assis sur mon lit en pissant. C'était Laurence Boccolini !
Voilà pourquoi je les aurais bien liquidés mes écrans. Pas que je sois jaloux, mais que j'ai pris conscience à quel point la télé était réellement effrayante !
- D'aprés BFM et ça ce sont des bonnes sources, plusieurs sportifs ayant participé au jeux militaires en octobre à Wuhan aurait été frappés par le coronavirus. Et ce sont eux qui auraient ramené le virus jusque dans nos draps ! Ah bravo ! Mais bon en pleine opération "Résilience" on ne va quand même pas leur jeter la pierre...
- Thierry Breton, le teckel européen de M. Macron annonce l'éventualité " d’un fonds de l'Union qui devrait s’élever à plus de 1000 milliards d’euros" pour relancer l'économie européenne. De quoi rassurer les petits commerces de proximité, les agriculteurs bios en circuits courts et les artisans locaux.
- A chaque jour son nouvel épisode. Aprés "Juju à la caserne", "Juju à l'hôpital", "Juju dans la rue avec les confinés", "Juju chez Raoult", "Juju dans les tomates", "Juju et le futur déconfinement", c'était hier "Juju à l'école ", aujourd'hui "Juju et le monde de la culture". Et tous les jours aussi, surtout, c'est "Juju à la télé". Et toujours ces sondages qui ne décollent pas, c'est à n'y rien comprendre !
Un homme debout de maître Capéo et Jean-Noël
Vous ai-je parlé de mon camarade des Pyrénées, qui chante tout au long de l'année avec une bande de "haricots tarbais", en choeur et avec le coeur. Oui, vous l'avez peut-être même vu ici, au milieu des belles passantes alors que le confinement avait pourtant débuté. Il nous a lâché Brassens cette fois, pour adapter ses paroles sur Un homme debout, bel ouvrage d'un dénommé Claudio Capéo. Et depuis le temps que je n'en avais pas eu, je suis heureux d'avoir des nouvelles de maître Capéo....
Vas-y Jean-No...
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