27.- JOURNÉE DE LA RÉSISTANCE. L'ESCLAVE DIT TOUJOURS "OUI" ! - C'est un jour auquel je suis plus attaché que les autres. Il y a comme ça quelques anniversaires forts. La naissance d'un enfant, la célébration d'un jour de grande joie, de belle union, la perte d'un parent. Celui-ci n'a rien à voir. C'est la date de Création du Conseil National de la Résistance. Résistance, dans mon vocabulaire figure haut placé, aux côtés de santé, bonheur, fraternité.
Depuis que je suis en âge d'ouvrir un livre, d'assimiler ceux qui est important, constitutif d'une existence, contributif à la conscience humaine, je sais que ce mot, Résistance, est celui par lequel l'être humain peut se prévaloir de l'honneur et d'une certaine forme de prestige - ce dernier demeurant toutefois optionnel -. Je l'ai déjà écrit, je me suis toujours demandé si, en ayant eu à vivre cette terrible tragédie de 1940, j'aurais été un Résistant ? Cela m'angoisse, m'obsède, car je crains toujours d'avoir à me mépriser. Je méprise, sans leur accorder la moindre excuse, ceux qui ont collaboré, dénoncé, ou même ce qui se sont tus, planqués et je ne parle même pas de ceux qui en ont profité pour trafiquer et s'enrichir. Les mêmes que ceux qui dominent encore notre société.
C'est du doute, de la crainte et tellement d'admiration. Résister aujourd'hui contre les indifférents (qui sont souvent des pleutres), les ladres, les mesquins, les profiteurs, les égoïstes, les opportunistes, c'est mon petit combat à moi. Je ne prends pas le même risque face à Vichy et au Nazisme, mais je n'espère aussi nulle médaille. Juste parfois j'aimerais me sentir moins seul. Il y a deux mois de cela, j'ai envoyé Macronique à trois ou quatre cents adhérents d'un mouvement à priori sympathique : "Résister aujourd'hui", en espérant recevoir quelques encouragements. Tu parles ! Rien ! Ah si, deux ou trois membres m'ont répondu en m'indiquant qu'ils ne souhaitaient plus que je les importune. J'espère qu'ils ne m'auront pas dénoncé ! Du coup, alors que j'avais prévu d'adhérer à ce mouvement, je m'en suis finalement abstenu.
Mon histoire avec la Résistance est celle aussi d'une passion pour des personnages hors normes, un monument : De Gaulle et un héros : Jean Moulin. C'est à travers leurs actes, leur courage, leur dimension humaine hors norme, que je me suis forgé une personnalité et une exigence. Ce qui eut pour effet de me faire basculer très vite dans l'intransigeance et cette sorte d'insatisfaction récurrente et corrosive, en premier lieu à mon égard

C'est André Malraux - dont on vient de relire un extrait de son discours de 1973 au plateau des Glières - qui par son humanité lyrique m'a définitivement converti à cette cause, dont je persiste à penser qu'elle est fondatrice et matrice de toutes les autres. En écoutant Malraux, en étudiant le CNR, Moulin, ses sacrifices humains, j'ai su que je ne m'éloignerai jamais beaucoup de ces principes.
En 2009, de manière pour le moins fortuite - en ouvrant un restaurant à Toulon - j'eus le bonheur et le privilège de recevoir des militants qui perpétuaient le souvenir, la cause, la lutte pour ces valeurs. Elle nous rassemblent aujourd'hui sur ce blog, comme il y a dix ans autour de ma table. Gérard Estragon, l'un de ces militants, figure toulonnaise des grands combats, aussi bien au PC, qu'à la Ligue des Droits de l'Homme et maintenant aux Anciens Combattants et Résistants, vieux dentiste et toujours jeune écrivain, perpétue et alimente en moi, cette mémoire et cet engagement.
J'ajoute, au rang de l'anecdote que ma profonde sympathie pour Lucie et Raymond Aubrac ne tenaient en rien au merveilleux pseudonyme qu'ils s'étaient choisis. Il n'empêche qu'il y a quelques années à Nasbinals, j'eus le bonheur
d'échanger un long moment avec leur fille Élisabeth Elfer-Aubrac. C'est elle qui m'apprit que ses parents éprouvaient une passion dévorante pour ce plateau d'altitude où ils avaient résidé et aimé pêcher. Cela me combla bien sûr, sans véritablement m'étonner...
Ceux qui se demandaient pourquoi et comment je pouvais entretenir un blog quotidien, avec cette hargne tempérée de sollicitude et de foi ingénue, en percevrons mieux la teneur et l'éventuelle profondeur. Les autres, les plus nombreux, presque tous, sont déjà repartis ou ne sont jamais venus...
Résister aujourd'hui, ce n'est guère s'éloigner du programme du Conseil National de La Résistance qui vit donc le jour le 27 mai 1943 (Jean Moulin aura eu juste le temps de le mettre en place avant d'être capturé vingt-cinq jours plus tard, torturé et d'en mourir à Lyon). C'est combattre évidemment tous les totalitarismes, le nationalisme, c'est s'engager pour la dignité humaine à travers le partage, l'égalité, la justice sociale, la solidarité, la fraternité. Ce ne sont pas des vains mots, lorsqu'on sait que c'est le CNR qui a établi, la réduction du temps de travail (40 au lieu de 48 à l'époque), l'allongement des congés payés, les allocations familiales, les comités d'entreprise, la sécurité sociale, la retraite des travailleurs, les nationalisations de toutes les ressources naturelles, des assurances, des grandes industries, de tout ce qui doit rester le bien commun et non un moyen d'enrichissement pour quelques privilégiés, patrons et actionnaires.
Ce programme n'a pas pris une ride et s'il a connu un bref coup de lifting en 1981 avec le programme commun, il a depuis était battu en brèche, démantelé par les présidents successifs, le dernier en date pratiquant évidemment la politique la plus hostile - et assumée - à l'esprit et aux valeurs de la Résistance.
Drôles de nouvelles
- Bigard me semble d'une lourdeur inouïe et pour tout dire inégalée. Mais qu'il se fasse le défenseur du peuple, de ses admirateurs, ne me gêne en rien. Il en faut pour tout le monde. C'est l'idée que celui-ci puisse se lancer en politique qui m'effraie ! D'autant qu'en s'adressant au peuple, il dissiperait un peu plus les chances d'une grande et véritable gauche populaire où les ouvriers et les "petits" auraient toute leur place, puisqu'un programme de justice sociale face au pouvoir de l'argent, les concernerait au premier chef. Mais c'est a croire qu'une telle éventualité arrangerait M. Macron. C'est ce que l'on pourrait en déduire, s'il est vrai que le président s'est abaissé à appeler le comique pour lui dire qu'il avait raison et qu'il trouvait ça génial (au sujet de la réouverture des bars-restaurants) ! Décidément entre Hanouna et Bigard, Macron a des goûts très sûrs... et pas populistes pour un sou !
- Les Samoa, le Vanuatu, les Iles Salomon, la Micronésie - au large des Philippines -, la République de Nauru -dans l'océan Pacifique -, les îles Palaos - entre les Philippines et l'Indonésie - les îles Marshall, la république insulaire de Kiribati ou bien encore les îles Mariannes ont été épargnées par le Coronavirus. Il faut dire que ces "pays" sont depuis toujours confinés.
- Donald Trump prêt à fermer les réseaux sociaux. Lui qui en fait son miel depuis bien longtemps se retrouve pourtant en concurrence directe avec ses amis Xi Jimping, kim Jong-Un et Hassan Rohani. La cause de ce nouveau courroux est extraordinaire. Il se plaint que plusieurs de ces tweets aient été signalés, comme porteur de contre-vérités, les fameuses "fake-news" mot inventé, faut-il le rappeler, par Trump lui -même ? Mais enfin un président des États-Unis, mis en cause sur les réseaux sociaux pour propagation de fausses nouvelles, c'est là qu'on voit combien notre monde va bien !
- Agnès Buzin revient. Elle sera bel et bien présente au second tour malgré la dérouillée du premier et surtout la "mascarade" des municipales qu'elle avait osée dénoncer. Personne n'aurait imaginé sérieusement qu'elle ait le front de revenir dans un combat dont elle a été pratiquement exclue - même si ses 17 % l'autorise à y aller -. Et comme la République en Marche ce n'est pas l'ancien monde, elle ne va évidemment pas tenter de tisser des alliances avec les uns et les autres, tout en essayant de déstabiliser ses concurrents.
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