28.- JIAO DÉCOUVRE L'AMPLEUR DU PROBLÈME EN LISANT LE WUHAN POST (neuvième
épisode
– suite du 21
mai) - La Chine en délire. On aurait pas dit comme ça en circulant dans ces vastes contrées contrastée entre villes grouillantes, désincarnées, hérissées d'immeubles immenses, immondes et ces campagnes dévastées, inanimées, moyenâgeuses. Et pourtant la Chine rit aux éclats. Même le président Ji Pimxing, n'arbore plus ce sourire figée et cynique dissimulant une réelle froideur inhumaine, inflexible. Tandis que depuis un mois maintenant les autorités médicales et politiques s'évertuaient à dissimuler l'impensable évolution du mal, l'héritier de l'Empire et du Grand Timonier n'apparut toutefois pas à la télévision. En accord avec la RTC1, un communiqué du président fut lu, sur des images d'archives alternant visite pateline aux ouvriers d'une chaîne de montage, revue des forces terrestres et congrès du parti communiste chinois.
"Un virus d'un nouveau genre circule dans le pays, Il déclenche des manifestations inhabituelles de rire qui peuvent s'avérer dangereuse. Si vous riez et avez envie de faire pipi, restés chez vous ! Mais la situation est sous contrôle et la grande Chine saura mettre un terme à cette épidémie, comme elle a toujours, avec calme et détermination, dominé tous les problèmes qui ne manquèrent pas de se présenter. Soyez confiants, volontaires et fiers."
Pendant que le peuple recevait l'onction présidentielle, Ji Pimxing rigolait franchement chez lui, à Zhongnanhai à l'entrée de la Cité Interdite, la bien nommée. "Hihihi, hahaha, oh le con ! Hihihi, hahaha, que c'est bon..." Le président qui avait visité le marché de Pékin deux semaines auparavant, à l'occasion de la fête traditionnelle du "Pangolin farci" avait rencontré auparavant les représentants des marchés de Chine. Celui de Wuhan était évidemment porteur, mais d'autres avaient probablement contracté le tromaranvirus et depuis quelques semaines déjà, il y avait là-bas plus d'éclats de rire, de faconde, de thym et de garrigue qu'au marché de Provence.
Dans un poignant aveu de responsabilité, Mme Cian, tête chercheuse de l'Institut de virologie de Wuhan, avait alerté la population. Ayant contacté, en vain, la télé locale Wuhan Chanel (LVMH ayant massivement investi dans le Hubei), c'est dans le propre journal de Jiao et Liang - le Wuhan Post - ainsi que le sur les réseaux sociaux, notamment Pilechèvre et Touit-touit qu'elle poussa son cri d'alarme : " Nous étions sur le point de finaliser un nouveau vaccin grâce à un séquençage ARN, en isolant les cellules du tromaranvirus et en les injectant sur une source neutre, permettant de stopper les effets de maladie telles que les SRAS et les MERS. Une évasion de pangolin et chauve-souris infectés afin de se servir de support aux premiers tests, est à l'origine de cette diffusion virale et j'en assume seule la responsabilité. Je demande aux dirigeants de ce pays de prendre toutes les mesures nécessaires pour lutter contre la propagation de ce virus, qui ferait des ravages dans la population s'il se diffusait à grande échelle..."
Ayant su se protéger, Mme Cian n'était sûrement pas infectée. Pourtant son compagnon, M. Ping ne la voyant pas arriver le soir après son intervention, se mit en quête de la retrouver. Il se rendit tout d'abord à Jiangxia, mais les collègues de la virologue ne l'avaient plus vue depuis sa démission. L'homme qui ne trouva d'ailleurs personne à qui parler car il était fort tard, voulut examiner le parking des deux roues où il ne restait qu'une vieille bécane, sans doute celle de l'agent d'entretien. Il fila alors vers le centre au siège du "Post" où le chef d'édition lui assura qu'elle avait déposé son texte sans que personne ne l'aperçoive, avant de répondre à un journaliste par téléphone...
Le lendemain à l'aube, il se rendit à la police. La déposition, l'interrogatoire et les dispositions légales lui prirent une partie de la journée, alors qu'il aurait tant aimé rentrer à Zuhankou, avec l'espoir encore intact de la retrouver et de la serrer dans ses bras...
C'est donc dans son propre journal que Jiao,qui avait retrouvé ses esprits, son souffle, mais qui à présent s'inquiétait vraiment des conséquences prévisibles de cette épidémie, prit connaissance de l'alerte lancée par la virologue. Dans un couple, surtout en plein élan d'amour et de bonheur consommé sans modération, il y en a toujours un pour rassurer si l'autre venait à flancher. Liang ne voulait rien savoir. Ou si, plus exactement il tenait à vérifier que le l’Étoile de Bergame, son club préféré (même s'il avait été déçu d'apprendre que ce n'était pas un club français) était vraiment à la hauteur de ses espérances. Découvrir aussi cette région d'Alsace connue elle aussi pour son ballon et ses bons petits coups de blanc, dont les deux étaient friands.
Il enroba si bien l'affaire, rabattit le portable de sa jeune épouse, l'embrassa dans le cou, la fit basculer sur le lit et il se mirent à rire en se roulant nu sur les plumes d'oies du Louvre Impérial. 如果你抽了一点我的烟! et les rires redoublèrent, mais cette fois, il m'est impossible de traduire cette locution mandarine, car l'un de vos enfants pourraient tomber sur ce blog. Mais, en résumé, ces jeunes mariés passèrent une bonne nuit, la santé retrouvée amplifiant l'extrême volupté des ébats.
Le matin pointait d'un seul rai à travers la porte de la salle de bain. Jiao se mit à hurler, le réveil n'avait pas sonné et l'intercité pour Mulhouse ne les attendrait sûrement pas. Ils avalèrent ce qu'ils avaient sous la main, s'habillèrent après une toilette sommaire - autant que nécessaire - et se précipitèrent vers la gare de l'est, toute proche mais bondée. Il se frayèrent un passage non sans quelques protestations légitimes de victimes de coups de sac et valise. Mais ouf ! le train était bien à quai. Et ne semblait pas sur le point de s'en aller. D'ailleurs il ne partiraient pas aujourd'hui. Ni demain d'ailleurs... La grève était générale et déterminée.
Dépités, il rentrèrent à l'hôtel. Posèrent leurs bagages avant de se rendre à l'agence qui suivait leur voyage de prés. Une nouvelle réservation fut effectuée sans la moindre difficulté et après avoir déjeuné d'une assiette de nems à l'Hippotamus des Halles, ils décidèrent de profiter de ce contre-temps pour mieux apprécier une déambulation sur la plus belle " avenue du monde". Sortis du métro Roosevelt, ils furent pris dans un impressionnant mouvement de foule. "Courrez, courrez" leur dit l'un de ses personnages qui vêtu de jaune, suivait une foule compacte d'autres gens également en jaune. Liang avait à peine réalisé qu'ils étaient tous les deux vêtus d'un tee shirt jaune, qu'il ressentit un violent coup dans le dos, qui lui coupa le souffle...
Dans une semaine, si vous êtes encore là pour suivre le dixième épisode de cette saga sino-dramatique, vous comprendrez pourquoi Liang à mal aux côtes. A moins que vous ayez déjà deviné !
"Drôles" de nouvelles
- Après Piccoli, c'est un autre libre penseur, un esprit indépendant, contestataire et militant qui vient de nous quitter. Sale temps pour les artistes engagés à gauche et pour l'humanité en généra. On espère que Vincent Lindon ou Juliette Binoche (mais non ils ne sont pas ensemble, enfin j'en sais rien et surtout je m'en fous !) n'ont mal nulle part !Leur meilleur atout est qu'ils ont trente cinq ans de moins ! Bon voilà, je n'étais pas un inconditionnel de Bedos, mais je trouvais bien, rassurant qu'il soit là.
- Je suppose qu'il a dû être question de la phase 2 du déconfinement sur ces télés-poison. Avec des phrases toutes faites, le nouveau chouchou des français, ce joyeux drille de Philippe - presque aussi drôle que ces nouvelles ou que Bedos - a dû se féliciter de la discipline de nos concitoyens, du net recul de la pandémie et donc de la possibilité d'alléger les mesure. Tout en maintenant les gestes barrières, les distances sociales -ça il s'y connait ! - et une nécessaire vigilance... Vous avez vu si j'aurais fait un bon premier ministre ! Dommage, malgré votre insistance, je suis trop attaché à la vérité, le respect de la parole et d'autrui pour m'y aventurer. Je vous laisse ma place...
- Décidément la Covid 19 ne réussit guère aux membres du parti Les Républicains. Après Alain Devedjian c'est Claude Goasguen qui en est victime. Le fait qu'ils étaient tout deux des militants d'extrême droite, ayant même appartenu au groupuscule fasciste "Occident" n'a sûrement aucun rapport... Partisan de l'Algérie Française, soutien de Tixier-Vignancour ami intime de Benyamin Netanyahou, ce monsieur va beaucoup manquer à la République et même à l'Humanité !
- A Lyon, pour faire barrage aux Verts et à la gauche, Gérard Collomb a décidé de rallier le sarkozyste François-Noël Buffet lui laissant la mairie, afin que son protégé Yann Cucherat obtienne la présidence de la métropole. A Albi, c'est plus petit mais c'est pas mieux. Là, Muriel Roque-Etienne de La REM se désiste en faveur de la candidate de droite. Pour faire barrage à l'alliance Vert-Rouge ! Avec "En-Marche" pas de cuisine électorale comme au temps des politiciens de l'ancien monde, cela paraît clair. Quant aux gens qui se disent de gauche et ont voté Macron, encore bravo !
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