mardi 19 mai 2020





18.- 50 ANS APRÈS LES CHOSES DE LA VIE, MILOU S'EN VA EN MAI - Êtes vous cinéphiles ? Moi pas ! Justement, je me disais ce matin que le virus, pour aussi emmerdant qu'il soit, nous préservait de toutes ces cérémonies ostentatoires, somptuaires, vaines qui n'ont d'autre objet que de gonfler, bien plus que les égos, certains porte-feuilles. Mare de ce chiqué, cet indécent défilé de "vedettes", de "stars" et de tous ceux qui "se soufflent dans le cul pour devenir autobus", comme le chantait dans un accès de délicatesse, l'exceptionnel acteur qu'était Jacques Brel et que Cannes n'a jamais honoré. Indécentes distributions de paillettes et de starlettes sur tapis rouge, archétype du non événement monté en épingle par les médias qui en croquent et que les français s'approprient en y croyant. Comme ils s'approprient en y croyant, le grand prix de F1, Roland-Garros et la Coupe de France de foot. Si bien que pour certains d'entre-nous, 2020 restera une année faste, un cru exceptionnel et je regrette pour ma part qu'à quinze jours prés, nous n'ayons pas été épargnés par les Césars et l'espèce de furie écervelée qui en assurait la décadente présentation. 
Je n'ai jamais été amoureux d'une actrice, pas même d'un acteur et pourtant y en a des beaux. La mastication des pop-corns par mon voisin et les rires à la con de sa copine, m'indisposent. Je trouve la sono bien trop forte et les effets spéciaux, loin de m'impressionner, me consternent. Si j'ai bien compris je ne suis donc en rien cinéphile ! 
Comme tout un chacun, je fonctionne à l'émotion. Au frisson. Il faut reconnaître que plus que la grande littérature, le bon cinéma porte cela en lui. Et lorsque je m'installais devant mon poste pour regarder un film - il y a donc quelques lunes ! -, je savais que Michel Piccoli m'en procurerait mon comptant.
Parce qu'il était proche de cette Humanité autour d'un communisme que j'ai mal connu et pas du tout fréquenté, parce qu'il s'est battu sans jamais dévier pour les causes que j'approuve et défendrai à mon tour jusqu'au bout, c'est autant l'homme que l'acteur qui est en bonne place et depuis toujours, dans mon cœur. Allez ! autant le concédé - un moment de faiblesse - je suis fan de Piccoli. Et vous savez à quoi cela se reconnaît qu'on est fan ? C'est quand l'acteur a été moyen - Piccoli au pire, était moyen - et qu'on persiste à le juger excellent ! Je ne connais pas sur le bout de l'ongle sa filmographie. J'ai pris six œuvres qui me rapprochent de lui alors qu'il vient d'entamer un long périple vers l'éternité. 
Le Mépris. 1963. Que fit-il avant ? Rien ne parle au cinéphile que je ne suis pas. Il arrive, il prend la première vague, la nouvelle, celle de Godart. La classe parle déjà. Il est Paul, un scénariste sans aura qui, à brûle-pourpoint, doit retravailler le scénario de "Ulysse" d'après Homère. Il présente sa femme,
Camille, à Jerry l'opulent producteur (Jack Palance). Camille est une déesse de beauté, pas forcément de vertu. Brigitte Bardot, quoi ! Paul le sait, et par jeu peut-être, par une sorte de hantise et de désespoir, d'une énigmatique mélancolie, favorisera l'inéluctable et torride rapprochement de la divine et du dévoreur. Paul s'en ira en lambeaux... 
Les choses de la vie. 1970. Pour Sautet bien sûr et "sa" Romy, pardi. Pour la vie. A la mort. Celle dont il emprunte le fil ténu, dans un coma dont il ne reviendra jamais. L'accident de la route effroyable l'emmène, à rebours de l'existence, dans un dédale de sentiments amoureux, forts et fous d'où surgissent bouillonnants, des regrets insoupçonnés. Il avait quitté son épouse Catherine (Léa Massari). L'intense, l'ultime passion avec Hélène (Romy Schneider) vacillait comme une flamme sur laquelle on se serait amusé à trop souffler. Dans son lointain, ce passé une dernière fois recomposé, Pierre subit encore l'inconfort d'un tourment. Une lettre, la sienne, traîne quelque part. Peut-être dans le sac à main d'Hélène. Elle comporte tant de mots qui ont perdu leur sens, dont il renie le fond. Que deviendront-elles ? Ses femmes. La lettre... 
La grande bouffe. 1973. Marco Ferreri. L’œuvre iconoclaste. La provoc. Satire du consumérisme. Énorme. Comme les acteurs qui n'en finissent plus de bouffer jusqu'à en péter. Mastroianni, Noiret, Tognazzi avec Michel. Et l'appétissante Andréa Ferréol dont ils ne viendront pas à bout... 
 
Vincent, François, Paul et autres..1974. Revoilà Sautet. Allez savoir pourquoi c'est ce film auquel je rattache en premier l'image de l'acteur. Sans doute parce que Piccoli ne faisait pas que jouer. Il était ce docteur hanté par les maux d'une société qui le dégoûtait. Le mal des autres, la maladie, le mal de vivre. Autour d'une table où l'amitié se dégustait comme un gigot rosé et un vin rouge épais, il y avait Montand et Reggiani. Repas de princes du cinéma. On y essuyait avec violence et volupté la crise de la cinquantaine... 
Milou en mai. 1990. Épaissi par l'âge. Pas rassasié. Il vit avec maman dans un manoir cossu du Périgord. On partage le cynisme délicat, d'un vieil épicurien même pas aigri, mais revenu de tout. Maman meurt et tout la famille bourgeoise se retrouve sous un même toit, alors que souffle un vent de panique sur le possédant. On est en mai 68. La fuite et la suite sont extravagantes, mais que la province est délicieusement parfumée, tendrement colorée ! L'âme de Milou profonde, la musique de Grappelli, Mozart et Debussy, envoûtante. 
Abemus Papam ! 2011. Nanni Moretti. Terminer cet immense
parcours par une telle farce, ne pouvait être pour l'anticlérical qu'il était qu'une petite jouissance. Sans outrance, ni vengeance. C'est tout en finesse qu'il incarne ce cardinal Melville qui se rendait en conclave comme on part au bureau, sûrement pas pour saisir la férule. Pourtant les luttes d'influence, les coups fourrés et autres bassesses, conduisent ceux qui tirent réellement les ficelles à pousser le consensuel Melville vers les plus hautes destinées. Il a beau prendre sur lui, il ne peut se résoudre à apparaître aux côtés de Saint-Pierre pour sa succession. Psychothérapie, persuasion, évasion, c'est un véritable polard évangélique dans lequel Piccoli excelle de truculence. 
Et ce fut le pape de fin. La caméra s'est éteinte à jamais. Il remonta sur scène pour les Fleurs du mal. Et c'était beau de lire Baudelaire. Pour s'en aller...



Drôles de nouvelles




  • La France pourra recourir au plan de relance européen de 500 milliards d'euros, proposé par Emmanuel Macron et Angela Merkel, pour "rénover l'hôpital" et soutenir les secteurs frappés par la crise. Et voilà que l'on se préoccupe de l'hôpital. Des visionnaires !
    Quant à vous si vous estimez être "frappés par la crise", vous pouvez toujours adresser votre demande à Bruno Le Maire. Il ne pourra pas vous refuser un petit milliard. Peut-être même non remboursable ! Depuis qu'ils les trouvent si facilement...

  • Au total ce sont 1000 milliards qui seront débloqués pour relancer l'économie européenne. En tout cas celle de l'Allemagne et de la France puisque visiblement il s'agit d'un accord bilatéral. Voici donc du travail assuré pour les usines de papiers et d'impression, car on va faire tourner la planche à billets. Je vous rappelle toutefois qu'il ne faut pas essayer d'en faire de même  sur votre imprimante HP. C'est passible de 30 ans de prison. Saut évidemment si vous dirigez un état.

  • Et au fait vous savez quoi ? Tous ces milliards c'est pour soutenir la croissance. La croissance de quoi ? Des portes feuilles des gros actionnaires, qui financeront bientôt la campagne du candidat "Juju". Il y en aura aussi et même beaucoup pour l’industrie automobile et les avions a indiqué M. Le Maire. Et nous qui pensions qu'on allait se diriger gentiment vers moins de consommation, de dépenses et de pollution... Sniff.
  • Le laboratoire américain Moderna annonce des "données intérimaires positives" de la phase initiale des essais cliniques de son projet de vaccin sur un petit nombre de volontaires. Le vaccin, nommé mRNA-1273, a semblé susciter une réponse immunitaire chez huit personnes à qui il avait été administré, de la même ampleur que ce qu'on observe chez ceux qui ont été naturellement contaminés par le virus. Et c'est Trump qui doit jubiler lui qui annonce au culot qu'un vaccin va arriver. Si c'est le cas et que cet ahuri est réélu, on demandera aux petits malins de Moderna de trouver d'urgence un vaccin anti-Trump. Quatre de plus, on va tous crever !


Chacun pourra se reconnaître 





Vous connaissiez Saidou Abatcha ? Moi pareil ! Mais enfin ce n'est pas une raison pour refuser une petite leçon de réalisme. Même venant du Cameroun ! On la doit à mon "correspondant" nantais, Alain B.

https://www.youtube.com/watch?v=66fmhE-zvXQ


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