mardi 21 avril 2020


Un mur de pierres, un tas de bois, des fleurs, une bergeronnette...
Ça vous inspire quoi ? Le progrès ou le bonheur ?


20.- STOP AU PROGRÈS, PREFERONS LE BONHEUR.
Et allez ! vous allez voir cette pluie de légions d'honneur couvrir nos héros. Pas autant peut-être que de postillons chargés du coronavirus, mais des chevaliers vont déferler par milliers sur nos cours d'hôpitaux transformées en carrés militaires. 
"A nos héros" proclamera l'important de la République qui en a plein la bouche, des héros. Car il le sait, c'est une sale manie. La France s'honore des héros qu'elle se fabrique : Mbapé, Pesquet, Mimie Maty, le docteur Cymes, les soldats de Barkhane. Même les deux pieds dans la merde, comme son emblème sportive le coq, la France pousse obstinément ses cocoricos. Au point que nos voisins nous regardent éberlués, se demandant souvent si nous ne sommes pas un peu tombés sur le melon. 

Car si nous sommes restés suffisants, nous qui n'étions déjà pas grand-chose au temps de de Gaulle et Mitterrand, sommes devenus des... zéros. Et des doubles même dans la gestion des crises, de la santé, de la protection des individus. De l'humain. Il y en a encore qui les applaudissent, qui cornent sur leurs balcons - les cons ! -, mais ces héros-là, médecins, infirmier.e.s, aides soignant.e.s, ils s'en foutent, parce que c'est de circonstance. C'est de l'opportunisme bien dans l'air du temps. Du vent. 
Comme les mobilisés de 14 et de 40, les appelés du contingent d'Indochine et d'Algérie, que l'on envoyait au front, avec si peu de moyens pour combattre, si peu de chances de l'emporter, tels étaient et sont encore nos soignants. Au fait, si c'est une guerre que nous vivons-là, face à l'Allemagne, on l'a encore perdue et il nous faudra bien des Résistants pour rattraper le coup ! -.
Comme durant les vrais guerres, tous ces gens qui se sont sacrifiés - beaucoup trop au prix de leur propre vie - qui ont vu tant de gens souffrir, s'étouffer, mourir, sans qu'ils puissent agir ; tous ces gens qui se sont épuisés et dont certains ne s'en remettront pas moralement, ce ne sont pas des médailles, des hommages qu'ils auraient souhaité. C'était, en amont, de la considération et qu'on les honore en respectant leur mission de service public, avec des moyens et des salaires dignes de leur dévouement qui ne remonte pas au 15 mars. 
Je vais vous proposer en fin de lettre quotidienne, un lien vers la vidéo de Ruffin. Il était sur BFM - vous m'excuserez !, mais enfin pour une fois qu'on le laisse s'exprimer ! - et il pose la question, que je pose moi aussi à longueur de blog et depuis des années, que nous sommes des centaines de milliers à poser : qu'est ce qui est le plus important ? Un.e aide soignant.e ou un.e trader ? Ceux qui soulagent les êtres ou ceux qui font du pognon ?
Vous comprenez - il serait temps !!! - ? On s'en fout des actionnaires, des gens qui jouent leur flouze en bourse, dans les entreprises. Les start up qui nous inventent des conneries et commercialisent n'importe quoi, du luxe, du consommable jusqu'à n'en plus pouvoir, du coworking - nid à microbes - et de la 5G, des Iphone 25 ! On est aphone nous les "cocos", les "socialos" les "anars" que les petits, tout petits bourges et bobos méprisent et ridiculisent parce qu'ils ne veulent rien lâcher eux, de leur bout de gras, leurs minables avantages, leur petit appartement à la montagne et leur grosse bagnole à dégueuler. Il faut le clamer, le réclamer, le proclamer : vos progrès technologiques, vos hommes augmentés, votre intelligence en conserve, on en peut plus, on en veut plus ! Vous en rêvez ? On en crève ! 
Depuis que nous hurlons que c'est l'humain dans toute sa diversité, sa dimension planétaire qu'il faut réhabiliter dans une nature équilibrée, choyée et partagée, que le seul progrès qui vaille c'est le bonheur, seulement le bonheur, mais le bonheur de tous... nous en perdons la voix, le sommeil, la patience. Mais pas le courage !
Relancer l'agriculture paysanne, l'artisanat local, les ballades pédestres et la marine à voile (à la rame à la rigueur, mais pas à vapeur !). Car voyez-vous on a été si loin. Bien trop loin... Face aux virus, aux prédateurs libéraux il faut rebrousser chemin. Vite !
J'entendais hier que des illuminés, sur les zéros socios évidemment, proposaient de faire défiler des soignants sur les Champs Élysées le 14 juillet. Sans doute avec leur masque FFPD et leur surblouses - enfin arrivés - et leurs respirateurs artificiels en bandoulières ! Non mais c'est quoi encore cette connerie ? Ces défilés, ces médailles ? 
Ce qu'il faudra, c'est payer à la fin du mois le personnel de santé comme tous les travailleurs agissant au service de la collectivité, au même niveau que les directeurs commerciaux, les faiseurs dans les bureaux et les ministères, et ces rigolos de start up a qui l'on vient encore d'accorder 4 milliards d'aide compensatoire - contre 0 à l'hôpital public - sous le seul prétexte abominablement partisan, qu'ils sont les portes drapeaux de l'ultra-libéralisme.
A la lumière de tout cela, qui restera encore assis et n'aura pas envie de se grouper pour que demain, la cause internationale - et non nationaliste - soit du genre humain ? 



Drôles de nouvelles



  • Le baril de 159 litres de pétrole brut coté à New York, qui s'échangeait encore à 60 dollars en début d'année et à 18,27 dollars vendredi soir, a finalement terminé à -37,63 dollars. Il n'était jamais tombé en dessous de 10 dollars depuis la création de ce contrat en 1983. On en lit beaucoup par les temps qui courent des infos à se tordre de rire, à cause de cette saloperie de virus qui met pourtant beaucoup de gens dans la peine, mais là nous sommes dans le subtil, le délectable, le magnificent.Vous avez bien compris que pour les cours d'économie, ce n'était pas ici. J'y comprends rien. Mais apparemment il y a tant de pétrole dans le monde que les producteurs ne savent plus où le mettre et doivent offrir de l'argent pour que l'on daigne bien les en débarrasser. Je vais donc vérifier s'il y a une case dans l'attestation dérogatoire pour aller s'approvisionner en essence aux Etats-Unis. Car être payé pour faire le plein, c'est tout de même une sacrée revanche sur le pillage dont on fait l'objet depuis des décennies.
  • "Airbus et Décathlon collaborent pour créer un masque révolutionnaire". Et c'est reparti. Dans les étages où les pontes du marketing sont payés très chers pour trouver les bonnes idées qui rapportent gros, il y a eu du brainstorming pas confiné du tout. Au contraire on était invité à faire circuler et s'aérer les neurones. L'alliance de ces deux grosses boites spécialisés dans l'hyper-consommation superfétatoire pour ne pas dire nuisible, ont compris que les ventes d'avion et de combinaison de plongée avaient du plomb dans l'aile, voire même dans le cockpit.Du coup saine réaction, la diversification a déjà commencé. Fort de leur expertise dans la circulation extrême aussi bien dans l'atmosphère que dans les abysses, l'avionneur et le sportif mettent déjà au point un masque qui est un compromis, entre les airs et la mer. Sauf que là on le portera sur terre. Avec un tuba. On ne sait pas encore si décathlon prévoit d'offrir les palmes pour l'achat de trois masques. Mais airbus pourrait bien offrir un A-360 !
  • L'écrasante majorité des cas mortels du coronavirus touche les personnes âgées, notamment au delà de 80 ans. Et plus on avance dans l'âge plus les cas sont fatals. On vient donc de découvrir que la vieillesse présentait quelques risques !


RUFFIN, ÇA FAIT DU BIEN !




Allez, si vous en foutez que votre frigo soit connecté et si vous préférez que votre voisin et tous les autres aient quelque chose dedans pour bouffer, écoutez-ça et bougez-vous ! https://www.youtube.com/watch?v=qfQV-I7RiHg

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