La visite de Saint-Emmanuel-les-mains-jointes à Marseille ne méritait nullement que l’on en fasse seulement cas, tant elle entre dans le cadre du vaste plan de communication qui permet au patron de la Startup Néchion d’exister et de dominer ses sujets, électeurs vénaux et méprisables, depuis sept ans. Je ne sais en réalité ce qui peut bien l’attirer à Marseille, sûrement pas la présence de quelques lecteurs de ma chronique tels Martine, Claude, Manu, Robert, pour ceux que je connais. Certains ont suggéré que le président accro, raffolait des opérations anti-drogue, car cela lui permettait de bénéficier d'un large choix de marchandise. Des médisances auxquelles je ne veux apporter aucun crédit et que je me garderai bien de colporter, tenez-vous-le pour dit ! Car un président, comme une rock-star ou un blogueur minable à le droit de préserver sa vie privée et ce qu’il peut bien faire après le boulot, avec ses petits copains de cordée ne regarde personne ! Claude justement, le Marseillais qui connaît bien son sujet, a aussi remarqué que la foule avec laquelle Macron partageait le bain à la Castellane, était surtout hérissée de képis et autres casques intégraux. Peut-être une nouvelle mode lancée par ses supporters dans cette ville traditionnellement innovante. A quelques mois des élections Européennes, annoncée désastreuse pour son camp, le jeune monarque mène sa barque jusqu’au vieux port, histoire de ramer un peu et de s’entraîner peut-être pour les JO, où il formerait un couple d’aviron avec son collègue Estanguet. Tout ceci relevant je l’admets, du domaine anticipatif. Quant aux rumeurs qu'il serait venu lui-même négocier le transfert de son idole M'Papé dans son club préféré, l'OM, elles n'ont pu être formellement vérifiées et nous les tiendrons pour fantaisistes. Ce qui est bien réel et qui a davantage attiré mon attention, c’est la mise à pied immédiatement prononcée par les actionnaires de La Provence à l’encontre d’Aurélien Viers, directeur de la rédaction du grand journal marseillais. Grand et pauvre journal créé, après-guerre, par Gastounet Defferre puis racheté par Hachette, sacrifié par Hersant, laminé par Tapie et repris comme une figue molle juste avant qu’elle ne s’écrase, par Rodolphe Saadé. Cet armateur franco-libannais et milliardaire comme il se doit, s’est mis en tête de se partager le gâteau médiatique avec les Arnault, Bolloré, Niel et canailles, pour verrouiller et museler l’information. Après l’achat ou la participation dans un tas de chaînes et journaux, il vient de se porter acquéreur du groupe Altice Médias,couvrant notamment les très subversifs BFM et RMC ! Mais qu’à donc fait cet Aurélien Viers dont la carrière semblait sur les meilleurs rails possibles, pour se retrouver à pied ? Quelle ire a t-il pu provoquer dans les rangs du conseil d’administration et du directeur de publication, un dénommé Gabriel d’Harcourt ? Voici l’affaire. Le lendemain de la visite de sa majesté Emmanuel, La Provence titré, entre guillemets : « Il est parti et nous on est toujours là !» Une version revisitée par des jeunes des quartiers ciblés par la police macronisée de « Le chien aboie et la caravane passe... » Pas de quoi toutefois casser trois pattes à un canard déjà boiteux depuis des lustres. Bien sûr, ce que voulait signifier le jeune interviewé, c’est qu’après cette vaste opération médiatique, rien ne changerait dans le Marseille dévasté aussi bien par la misère sociale que par le trafic endémique, quasiment consubstantiel à la réalité de ces quartiers. Quant au unier de La Provence, il a bien voulu marquer avec toute l’ironie que cette situation imposait, l’énormité -et la stérilité – de cette énième opération de communication et de manipulation de l’opinion. Du Macron pur jus ! Et à moins d’être aux ordres, c’était bien effectivement la seule façon acceptable d’aborder les faits. Mais ce que ne semblait justement pas savoir le directeur de la rédaction, c’est qu’il l’était bien, effectivement, aux ordres. Maintenant la question reste posée de savoir s’il y a une relation entre cette mise à pied pour un titre qui aurait soi-disant choqué des lecteurs et le fait que l’actionnaire principal de La Provence, Rodolphe Saadé, se trouve être l’un des amis et soutiens les plus fortunés d’Emmanuel Macron ? La réponse se trouvant évidemment dans la question... |
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