Oui, tout tend à démontrer que l’état délétère - et en français de base, lamentable - de notre pays, est la conséquence de l’éducation. J’entends par là, celle de nos classes dirigeantes. Il y a encore vingt ou trente ans, avant que la technocratie libérale ne fasse main-basse sur l’ensemble de la société, il nous été loisible de trouver au hasard de quelques ministères (y compris le premier) et encore bien davantage à l’Assemblée nationale, des hommes politiques de terrain, d’anciens ouvriers, cadres et paysans, dont le bon sens et la connaissance du terrain et des êtres humains, avait plus de valeur que les lignes interminables d’un CV sur deux pages. Mais, lorsque nous n’avons plus, de l’Élysée au palais Bourbon en passant par Matignon et Grenelle, que des femmes et des hommes issus de la grande bourgeoisie, nés déjà bien coiffés et le petit doigt en l’air - cours de piano et de golf, l’hiver à Megève, l’été au Touquet, école privée, cours particuliers, grandes écoles et haute administration - nous retombons dans un système ultra-élitiste et féodal, digne des grande heures de la Monarchie. Voici la réalité, la peinture fidèle, le constat accablant d'une pseudo République qui empeste l’Ancien Régime. Incapables de s’extraire de l’entre-soi dans lequel ils ne peuvent certes que se complaire, les gouvernants creusent tous les jours le gouffre qui les sépare d’une France dont ils ignorent quasiment tout. Celle qu’ils méprisent, celle qui d’ailleurs ne fait plus réellement partie de la citoyenneté, vu qu’elle ne vote pas et surtout pas pour eux ! Les dirigeants en ont de la chance - ou de la malice –, car ce peuple délaissé, humilié, ignoré est tenu, par quelques allocations, dans un confort minimal et illusoire de survie : un peu de sport à la télé, des jeux à gratter, du pain et un smartphone... Juste ce qu‘il faut en somme pour le maintenir en léthargie inoffensive. Il y aurait bien aussi ceux que la politique de Saint-Emmanuel-les-mains-jointes a carrément jeté à la rue, mais ceux-là sont trop faibles et malades pour se révolter en quoi que ce soit... Dès lors, le problème ce ne sont pas les banlieues, l’immigration et l’abaya de Monsieur Attal, non le problème ce sont eux. Ceux de la caste dominante, du mépris absolu, de la vulgarité suprême. Cette obsession à maltraiter aussi les professeurs du service public, comme ils maltraitent du reste, tous les fonctionnaires qui les empêchent de faire leur business dans le privé. La dernière trouvaille de la Macronie pour les stigmatiser un peu plus, fut de leur imposer le fameux pacte enseignant pour la coquette somme de 1130 balles par an ! Pacte selon lequel un professeur de maths irait remplacer son collègue en cours de dessin ou de chinois. Tellement évident ! L’idée étant toujours la même, consistant à faire passer les enseignants pour des feignasses, n'ayant rien d'autre à faire que d'aller suppléer un malade probablement imaginaire. De quoi alimenter les conversations de beaufs au café du Commerce « Ah je vous l’avais bien dit ! Même C .niouse et Bêêêêh FM le disent ! » Le problème de la France, c’est leur éducation. A l’image de ce morveux qui leur parle de haut comme si c’était lui qui avait inventé l’école et détenait seul la vérité. Après sa sortie lamentable de démagogie et de bêtise sur l’abaya ; cette ode misérable au panurgisme - dont il est vrai ils se nourrissent – avec l’uniforme ; cette nomination aberrante d’une ministre affairiste, manipulatrice et ouvertement engagée en faveur de l’école privée, c’est-à-dire contre la laïcité, voilà qu’il vient battre en brèche le concept de collège unique. Pour reproduire à l’intérieur de l’enseignement public, l'apartheid qui se pratique depuis toujours chez les cathos. Des classes d’élites - et sans racaille -, où l’on est fier de nos enfants doués qui nous préparent la France bien comme il faut de demain et puis d’autres, avec les ânes, les fils d’ouvriers et les gauchistes, ce qui est un peu la même chose ! Ceux qui font les devoirs, leur petit cul sur un fauteuil moelleux, dans un bureau climatisé et silencieux, ne seront plus troublés par les cancres forcés de travailler sur un coin de table, dans le bruit - et les odeurs ! -, le froid ou l’extrême chaleur. Les uns entreront dans les grandes écoles et capteront toutes les richesses, les autres ramasseront leurs poubelles et poursuivront leur vie de misère. Ai-je résumé à gros traits ? Peut-être. Mais en y mettant plus de finesse, en prenant le temps de mieux comparer, recouper et analyser, nous arriverions inexorablement aux mêmes conclusions. Ce qu’il manque le plus à ce pays, c’est l’altérité, la solidarité, la générosité des cœurs et des esprits. On en revient toujours à l’essentiel : le manque d’éducation !
Un peu de lecture
https://linsoumission.fr/
https://blogs.mediapart.fr/jean-pierre-anselme/blog/050224/450-militant-es-de-lfi-appellent-une-revolution-democratique-de-leur-parti
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