Il n'aura donc fallu qu'une semaine au lobby agricole de la FNSEA et ses quelques milliers de tracteurs sur nos routes, pour avoir gain de cause, là où les millions de manifestants pour la retraite, pour le respect de l'environnement , la sauvegarde du service public (hôpital et éducation notamment), n'ont obtenu que du mépris et du gaz lacrymogène, quand ce n'est pas de la matraque. De quoi pleurer dans tous les cas ! Ainsi la nouvelle droite incarnée par le Macronisme – décidément bien trop décomplexé – a clairement choisi son camp, celui de l'agriculture intensive et des pollueurs. Que ce soit bien clair. Tous les paysans ne sont pas des pollueurs loin s'en faut. Et moins encore des intensifs. Si, comme le souhaitait la Confédération paysanne, la question consistait en un revenu minimum par foyer agricole ; pour que chacun puisse vivre décemment de ce travail exigeant et essentiel de la terre ; pour la régulation des marchés, avec une nette préférence aux produits français, de qualité et de bonne pratique ; pour la limitation des profits des négociants et de la grande distribution, nous aurions tous applaudi à leur combat et certains d'entre-nous l'auraient rejoint. Non mais rien de cela. Rien du tout ! Les revendications auxquelles l'État français, -incarné par Saint-Emmanuel-les-mains-jointes , condamné pour son inaction climatique et multirécidiviste - vient d'accéder sans barguigner, sont quasiment et outrancièrement des mesures écocides. Et parmi toutes, la plus spectaculaire et la plus scandaleuse, consiste en la suspension du plan Écophyto qui visait à ralentir à court terme l'usage des pesticides de 50 %. Les organismes indépendants de contrôle des bonnes pratiques agricoles et notamment l'Office français de la biodiversité - qui semble tant déranger certains agriculteurs - seront eux aussi mis sous le boisseau et en l'occurrence sous le contrôle des préfets dont il n'est point besoin de préciser qu'ils sont aux ordres. Ainsi, la France en figure de proue de l'Europe, va pouvoir à nouveau faire n'importe quoi avec la nature – qui n'appartient décidément pas à tout le monde, contrairement à ce que l'on pourrait naïvement croire ! - surexploiter les terres, les transformer à la guise de l'avidité de certains exploitants, déverser des produits chimiques ainsi que du lisier à proximité des cours d'eau. Exit ces poissons, ces oiseaux et ces vers de terre qui se croyaient chez eux, non et puis quoi encore ! Bousiller tranquillement l'écosystème, pourvu que ça rapporte ! Que ça rapporte gros et... aux gros. Aux amis du président de la FNSEA, l'un de ces céréaliers qui font tant de mal à la nature, à l'agriculture et notamment aux petits paysans. Le nommé Arnaud Rousseau qui a été choisi pour représenter le monde agricole, est à la tête d'une exploitation de 700 hectares sur lesquels il fait travailler ses larbins sans trop s'épuiser à la tâche ; il dirige plusieurs entreprises d'agrobusiness et préside notamment le conseil d'administration du groupe Avril , un méga-consortium qui prospère dans l'alimentation humaine et animale, l'énergie et la chimie renouvelable. Allez voir sur wikipedia, ça vaut l'os, il est partout et dans tous les coups. Et c'est donc ce monsieur multimillionnaire qui a envoyé certes, les gros exploitants friqués avec leurs énormes machines sur nos routes - pour se venger des "écolos"-, mais également de bien plus petits qui se sont peut-être soulagés de leurs frustrations, mais qui ne retireront rien de cette démonstration de forces quasiment factieuses. On ne voit pas bien en tout cas, ce que le fait de saloper un peu plus nos campagnes déjà bien endommagées, va leur apporter. Et l'on ne voit pas bien non plus à quoi sert un ministre de la transition écologique qui lorsqu'il s'agit de sauver ce qui pourrait encore l'être, dénonce lui ce qu'ils appellent à droite et en chœur : l'écologie punitive. Tu parles d'une connerie ! Comme si le fait de moins consommer pour moins produire, de moins polluer et de moins voyager, avait quelque chose de punitif ! On comprend mieux aussi pourquoi depuis le fameux Hulot qui a pris la tangente, ce ministère n'a accueilli que des lavettes aux ordres de l'Élysée. Ce n'est pas que l'écologie ne les intéresse pas, c'est qu'elle n'est pas du tout dans leur plan et que, idéologiquement, ils la détestent... Vous pouvez consulter le Hérisson, l'excellent bulletin de mes amis écologistes Varois (France Nature Environnement) ici : https://www.fne83.fr/category/le-herisson-varois/ |
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