Il m’arrive bien souvent de me demander pourquoi c’est tant le bordel à gauche ? Alors qu’avec un bon leader et un peu de discipline, ce sont tout de même des idées qui pourraient finir par séduire tous ceux qui, travailleurs pauvres, étrangers, intellectuels et humanistes réunis, pourraient se retrouver majoritaires même par le fait d’un malentendu - comme en 1981 par exemple -. Sauf qu'évidemment, la gauche c’est plus complexe, pour ne pas dire compliqué ! A droite, je les envie, car au moins c'est limpide et lisible. Il y a ceux qui sont obsédés par le pognon et qui, bien souvent, en ont plein et ceux qui ne jurent que par la nation, à la Superdupont de Fluide glacial. Mais à gauche, chacun connaît à peu près le but : l’altérité (plus de partage et d’ouverture sur les autres, moins de consommation), de justice (égalité entre sexe et entre les catégories sociales ), de fraternité ( la terre appartient à ceux qui l’aiment et la protégent, elle est ouverte à tous ). Mais chacun à son propre chemin pour y parvenir. On a vu ce que donnait l’expérience socialiste conduite par un modéré, c’est-à-dire un opportuniste sans grandes convictions. Hollande a liquidé la gauche pour des années, peut-être des décennies (mais combien ?) et le pire c’est qu’au PS, les Rossignol, Delga, Geoffroy et maintenant Glucksmann, malgré le désaveu électoral essuyé par Hidalgo, prétendent encore imposer leur "centralité" à la gauche. Chez les « cocos » une poignée de fidèles au vieux PC n’ont d’yeux que pour Roussel qui, entre deux séances de maquillage et de brushing, prêche pour le nucléaire, le barbecue et la police. Quant à LFI, la tentative de verrouillage du parti par Mélenchon et ceux qui le supportent encore, tourne à la pantalonnade puisque visiblement il y a bien davantage d'opposants à la ligne tenue par Bompart que de partisans. Chez eux ce n’est pas bien grave, il y a juste une absence de... démocratie ! Ruffin attend son heure dans son coin, souhaitons qu’il ne se sera pas endormi d’ici-là, on en a vu d’autres ! Chez les Nouveaux anti-capitalistes, Besancenot et Poutou jugés trop modérés, ont été abandonnés par les « radicaux » éclatés en groupuscules invisibless, tout comme à Lutte Ouvrière, mais avec toujours cette capacité de nuisance qui les fait bien jouir tout de même... Enfin chez les Écologistes, nous sommes toujours dans un environnement gazeux, avec ces courants fluctuants qui vous promettent un joli temps bien dégagé, jusqu’à ce que ça se couvre subitement et vire à l’orage, voire à la tornade. Pour l’instant, ils sont contents d’eux et s’apprêtent à tomber de haut en juin aux Européennes, avec le résultat de Marie Toussaint qui a dû être choisi en congrès un 1e novembre. Et puis il y règne toujours une curieuse - et furieuse - bataille d'égos - mais ça c’est tout de même un peu partout ! -. C’est sur les écolos que je voudrais justement m’arrêter sans trop m’attarder tout de même. Je ne suis encarté nulle part, mais le chemin qu'ils prirent ces dernières années - malgré le contretemps Jadot – me convenait plutôt. Pour une radicalité dans les combats environnementaux, mais également sociaux et même sociétaux. Stop au consumérisme mondialisé et au productivisme, retour à la nature, au temps de vivre et d’aimer. Peace and love ! Eh oui ! pourquoi vous rigoler d’ailleurs ? Vous préférez les canons en salade Caesar de Macron, les tueries d’Ukraine et de Gaza ? Chez les Verts, l’utopie n’est nullement un droit, elle est un devoir… Mais enfin, j’avais bien déjà quelques copines et copains à gauche, qui balançaient cher, affirmant qu’ils ne pensaient qu’à eux, qu’ils étaient illuminés, parfois même haineux. Et c’est vrai que si Sandrine Rousseau me fait parfois peur - mais je partage toutefois beaucoup de son exaltation -, sa collègue Alice Coffin fout carrément la frousse. A mon âge on ne craint plus grand-chose pour ses couilles, mais je me mets à la place des hommes plus jeunes, elle est quand même flippante avec son couteau entre les dents... Ce n'est plus du féminisme, c'est de l'homicide... J’en étais là, un peu plus que sympathisant à l’égard des héritiers de René Dumont et Noël Mamère et en cours de réflexion, dubitatif tout de même sur le rejet d’une frange de la gauche prolétarienne, les accusant d’être des bobos déguisés en vert, genre bonhomme de Cetelem (bonjour la pub !). Quant on voit comment Conh-Bendit et Bové ont tourné, ça fait réfléchir non ? Alors, je viens d’en prendre un sérieux coup dans l' aile verte, en découvrant deux messages sur mon espace du club Médiapart sur lequel je diffuse également mes chroniques. Vous vous souvenez de celle publiée il y a quelques jours et qui s’alarmait du possible retour de Trump à la tête des États-Unis. C’est à mon sens une tragédie pour le monde, un revers dramatique pour l’Humanité. Et dans le chapô (petit texte introductif de notre cher journal en ligne) j'écrivais : J'ai fait cette nuit un cauchemar dystopique. Un porc arborant une casquette rouge sur une crinière rousse filoche, se représentait à l'élection présidentielle des États-Unis avec de bonnes chances d'être élu... Ainsi le scénario était exposé en termes simples mais forts et aussi fort clairs. J’attendais alors des remarques sur le fond, un contrepoint géopolitique, une expertise constructive, une perspective moins pessimiste. Las, celle qui retint mon attention n’était pas de cet ordre là. Voilà ce qui préoccupait l’une de celles et ceux qui m'adressèrent un commentaire : « Ce serait bien de laisser en paix les animaux, tels que le cochon, qui est infiniment plus respectable et intelligent que bon nombre d'humains. Cette manie de toujours mêler les animaux à NOS défauts d'humains est fatigante ! » Comme vous, j’imagine, j’ai d’abord cru à un canular. Sauf qu’en retournant le propos dans tous les sens, je n’ai trouvé aucune subtilité, ni la moindre trace de second degré. Le sens profond du propos, résidait dans ce message puissant et novateur : touchez pas aux animaux !!! Pour faire bonne mesure dans la niaiserie aigrelette, une autre a même cru bon d'ajouter : « Oui décidément y'en a qui ont encore beaucoup de choses à apprendre. Même des retraités journalistes. » Et comme c’est bien tourné! Enfin bref, cela confirme qu’un certain nombre d’antispécistes, secte qui infiltre la mouvance verte, en tient tout de même une sacrée couche ! Impossible de répondre à cela si ce n’est que par la dérision. J’ai donc voulu les rassurer toutes les deux en leur jurant qu’elles se trompaient, que j’adorais au contraire le cochon, que je le vénérais en jarret dans les lentilles, en boudin avec des pommes et naturellement toute la farandole de charcuteries. Voici qui est certes un peu facile, mais que voulez-vous, ça soulage, surtout lorsqu’on se dit qu’avec des boulets pareils, on n'est pas encore à l’Élysée... |
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