De toute façon, je vous aurais présenté mes vœux. Je ne m'imagine pas passer l'année sans envoyer un petit mot, le premier jour de l'année, à ceux qui me portente et souvent me supportent tout le reste du temps avec ces chroniques, chronophages, déprimantes et décriantes. Je n'en suis plus, cependant, à passer une bonne partie de ma nuit Sylvestre, au pied de mon sapin qui se déplume mais encore s'éclaire, à tapoter sur un portable même pas tactile, de grandes phrases pleines de petites attentions. D'autant qu'en ce temps-là où j'avais une vie sociale, mais aussi le grand besoin de me reposer, il fallait se tartiner les envois à l'unité, ce qui pouvait effectivement vous entraîner loin dans l'ennui. Et même si dans le rôle du donneur de leçon je ne me connais qu'infiniment peu de rivaux, j'admets sans peine que ce soir-là, je comptais un certain nombre d'estimables concurrents dans l'ordre de la rhétorique incantatoire, des virtuoses de l'anaphore, du poncif, de la redondance, voire de l'hyperhypotaxe. Je pense entre autres, à mes amis présents ou disparus : Eric, Paul, Henri, Marc et même mon fils Jean-Baptiste ! Non, je n'aurais pas laissé passer cette année catastrophique sans vous en souhaiter une qui, soyons lucides et courageux, ne s'annonce pas vraiment, mais alors vraiment pas meilleure du tout ! Parce que pour changer les choses, les améliorer ne serait-ce que d'un iota, j'allais écrire d'un atome (!), il devrait changer les hommes. Enfin, pour parler clair, les supprimer ! A commencer par Poutine qui va re-re-re-re-venir pour foutre un sacré merdier ! Trump dont je crains - sans même pouvoir l'imaginer - le retour, venant ainsi accentuer les preuves de la dégénérescence d'un pays qui, comble du ridicule, se prétend au-dessus des autres. Netanyahu ce monstre capable d'opérer sur d'autres, cette extermination dont sa « race » a été atrocement victime au siècle précédent. Et le Hamas, la Chine, l'Argentine, les risques partout de terrorisme, attisés par ceux qui les manipulent, comme les marchands d'armes entretiennent les guerres. Alors, vous me direz que l'on peut être heureux de vivre en France. Si vous voulez ! Mais si je mets de côté la menace nucléaire (je parle des centrales mais aussi des humeurs changeantes du chat Vladimir - et de la souris Volodimir -), il n'en reste pas moins qu'il devient de plus en plus compliqué de vivre ensemble. On le doit d'abord à notre tempérament, c'est vrai. A une gouvernance aussi qui, à force de vouloir ménager tout le monde, excite, déçoit et radicalise. Et je préfère ne pas m'étendre sur ceux qu'elle néglige, méprise, exclut… Je suis un indigné et je n'en conçois évidemment aucun embarras, surtout lorsque cela fait directement écho au cri de Stéphane Hessel. Lorsqu'on sait qui est Stéphane Hessel (le savez-vous ?) ! Contre la dictature des marchés financiers et les égoïsmes d'une bourgeoisie qui n'a rien appris du passé et jamais ne se respecte, en injuriant l'avenir par son comportement présent. Je suis un indigné et lorsque je consulte la liste des personnalités préférées des Français, je réalise que ce n'est pas fini, au point de me demander ce que je fous encore ici. Cette liste, je la redoute au même titre qu'une conversation au Café du commerce et l'ennui, c'est que malgré tous mes efforts, je tombe immanquablement dessus à chaque fin d'année. Alors, comme depuis les lustres, de manière inexplicable à mes yeux, le premier, c'est JJ Goldman ! Rien, je n'aime rien chez cet « artiste ». C'est de la guimauve et c'est pauvre à se trémousser encore quarante ans après dans la moisissure des boîtes de nuit. Il est premier alors qu'il a disparu et n'a plus rien fait depuis vingt ans. C'est un envoûteur ce type, aux contours vaguement christique ! Le deuxième, c'est Florent Pagny. Le même que le précédent. En pire ! Sa seule excuse, c'est qu'il souffre d'un cancer des poumons. Mais c'est quand même trop largement surévalué! Le troisième, c'est Pesquet. Alors lui, c'est quasiment le seul qui ne chante pas. Il vend du rêve et du vide. S'envoie en l'air. Et photographie Le Havre de l'ISS. C'est vous dire s'il n'a pas volé sa troisième place dans le cœur spacieux des Français ! Puis, je vous la fais rapide, pour le quota de négritude, Omar Sy - qui ne chante pas, mais ne m'enchante pas non plus – a remplacé Noah ; ensuite viennent Vianey - connaît pas ! - Soprano, Cabrel (bon !), Grand Corps Malade (si fait !) et je veux à tout prix éviter d'évoquer le dixième cette espèce d'abruti en tablier blanc (Echtebête) ! Alors vous me direz que c'est un classement typiquement effectué auprès des beaufs pour les beaufs. Certes, mais là où je me demande bien si j'ai encore ma place - non dans ce classement mais dans ce pays qui a arrêté d'être affreusement antisémite pour devenir doublement raciste – c'est lorsqu'en trentième position des «préférés » je vois apparaître le chef de la Kommandantur, Bardella ! Trentième ce ne serait pas choquant en soi, si l'inquiétant Nationaliste ne pointait, d'après le JDD -ce qui est à relativiser depuis que l('hebdo est devenu l'organe fascisant du dimanche – très loin en tête des politiciens. Quant à son deuxième, c'est à peine moins inquiétant, il s'agit à la 57e place, de l'insupportable Gabriel Attal. C'est ainsi qu’en parcourant cette liste désespérante où chanteurs à deux balles côtoient footballeurs à trois neurones, je me suis dis que je souhaiterais quand même à tous et à chacun une bonne année. Mais que, personnellement, je n'y compterai guère. |
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