Ma chronique n’étant ni la tribune du tribun Mélenchon, ni de LFI, ni de feu la NUPES d’ailleurs, je voudrais m’excuser auprès des gens qui n’ont pas de sensibilité de gauche - je parle bien de gauche et non des imposteurs qui s’en réclament –, de m’attarder sur la question qui nous taraude : l’état de nos forces et la quantité de nos faiblesses. Et il est évidemment inévitable de remettre Mélenchon au cœur du débat, vu que même s’il s’est déclaré partant pour l’Institut La Boétie, il reste bougrement présent... ici ! Chacun de ceux qui me lisent depuis quelques temps déjà, connaissent ma position, à savoir que le camarade fut et reste pour notre courant de pensée, le meilleur et le pire. Je ne vais pas redéfinir en quoi il fut l’un et pourquoi hélas, il est devenu l’autre. Ce que je vois c’est que l’auteur de ce livre que l’on espérait prémonitoire « Faites mieux !» (Robert Laffont) semble prêt à relever le défi qu’il semblait vouloir adresser à ses successeurs. La question, je vous la pose aussi, est quasiment philosophique, presque métaphysique. Peut-on éprouver l'envie de voir disparaître un être cher ? C’est dur, hein ! Tellement d’ailleurs que je n’ai pas le début d’une réponse et encore moins d’un positionnement personnel. Et si j’étais un tantinet lâche ou sournois – loin de ce que je suis donc – j’écrirais que oui, se serait bien qu’il disparaisse, mais uniquement dans son propre intérêt. Parce qu'il me semble que l’acharnement de la classe politique et des médias à l’égard d’un seul homme, lui en l’occurrence, est probablement sans égal dans la vie politique française, j'avais presque envie d’écrire, dans l’histoire de France ! A part son camp - et encore -, à part les vingt pour cent de Français qui votent pour lui aux présidentielles – c’est-à-dire presque autant que pour Macron ou Le Pen, mais tout est hélas dans le presque ! - on constate, car ce n’est plus seulement une impression, que tous les autres lui sont follement hostiles. Les raisons en sont simples, je les ai déjà maintes fois répertoriées : il est le plus brillant intellectuellement, le plus cultivé, le meilleurs orateur, il représente le seul courant humaniste structuré en France, il est enfin le seul susceptible de se confronter – presque physiquement – avec la finance, laquelle constitue le pire ennemi de notre société depuis la seconde guerre mondiale et l’hégémonie capitaliste États-Uniène. Toute la question est de savoir si, avec tant de légitimités et d’hostilités accumulées, Méluche a raison d’insister. De se laisser emporter par son égo qui prend trop souvent le pas sur sa raison. Et que même lorsqu’il semble envisager sérieusement son repli, il lui faut irrépressiblement – et là coupablement – mettre son grain de sel en cherchant à adouber sa garde rapprochée, Bompart qui me semble bien parti pour être le repoussoir absolu, le couple Chikirou – Quatennens qui, chaque fois qu’il bouge, commet un tintamarre de casseroles bien peu compatible avec la sérénité des débats, même si on les apprécie toujours au coeur des manifs. Je n’avais pas prévu de reparler de Mélenchon et plus encore de l’acharnement médiatique de premier choix dont il fait l’objet, jusqu’à ce que je découvre sur Médiapart himself, cette lettre que lui a adressé Mouloud Akkouche. Un écrivain dont je découvrais l’existence et par là même, l'œuvre littéraire. Sa lettre - je la mettrai en lien - raconte une nuit d’insomnie après qu’il ait passé une soirée à bien manger et boire, mais aussi à beaucoup deviser sur les troubles de notre temps et de notre gauche. Son long monologue, exégèse de la pensée, du malaise et même parfois de la détresse d’un militant mélenchonien est bien torché, pas si désobligeant et ne méritait sûrement pas la volée de bois rouge, qu’il suscita. Mais il est un point sur lequel je rejoins les comptenteurs de Mouloud, c’est que sa lettre ne mène à rien. Et là, je vous demande à tous de bien vouloir m’excuser, mais je ne recule jamais devant la facilité : il Akkouche d’une souris. Tant pis, c’est fait ! Et lorsque j’écris ça, c’est en mesurant qu’à la fin de cette lecture, on pourra aisément me renvoyer le compliment. Pourtant, même ce jeu de mot facile et tout ce qu’il y a derrière un texte beaucoup moins léger, ne m’auraient pas incité à remélenchoniser - joli verbe du premier groupe – ma chronique, si je n’avais entendu l’insupportable Dard malin, proclamer qu’il allait mettre une protection au service de Ruth Elkrief. Alors là, c’est fort ! Parce que les fichés S, je pense bien qu’ils ignoraient tout de cette femme. Comme elle, il y en a tant et tant... Finalement pour lui mettre une cible dans le dos, le ministre de l’intérieur n’est pas mal non plus. Je ne sais si vous voyez de qui il s’agit, c’est l’une de ces thuriféraires zélées de tous les pouvoirs – à condition qu’ils soient de droite – qui sévit sur les chaînes de TF1 et BFM depuis bientôt quarante ans toujours avec la même hargne contre tout ce qui peut penser autrement qu’en faveur du capitalisme et de l’impérialisme occidental. C’est à cause – ou grâce – à ce genre de personnes que j’évite de dire que j’ai été journaliste ! Elle fut tellement odieuse avec Bompart – ben oui, là il faut que je vole à son secours - que Mélenchon a fini par lâcher le morceau. Et sans parler de sa proximité avec le camp qu’elle estime être celui du bien, le leader Insoumis à clairement évoqué sa « haine des Musulmans ». Sauf qu’il ne fallait pas le dire ! Il ne faut d’ailleurs rien dire, rien écrire qui puisse aller à l’encontre de ce que Mme Elkrief et ses congénères sont grassement payés pour imposer sans limite, ni réserve, à l’opinion. Laquelle étant déjà largement formatée pour lui interdire de penser et même ne serait-ce que réfléchir autrement. Tous ces événements se précipitent et eux, sont véritablement effrayants. Car même sans Mélenchon la haine se répand à travers la cité, les gens se fragmentent à vue d’oeil et se radicalisent à leur manière. Lorsqu’il y avait le "13 heures" et puis le "20 heures" cela durait, allez, disons deux heures. Désormais c’est jour et nuit que les chaînes d’information - la police de la pensée -, matraquent et déversent l’encens sur les uns, l‘opprobre sur les autres. Sans nuance, sans bienveillance, sans intel-ligence ! Alors oui, en toute humanité sincère, ce que je demande à tous ceux qui ont accès à ce texte, est de se rendre compte à quel point, pour combattre une gauche radicale qui effraie les grands financiers de l’État et de la télé, on instrumentalise et on radicalise. Nous avons tous des enfants, des petits, des gens vulnérables et pour eux, oui, la peur s’installe. Et la peur en elle-même, ne présage jamais rien de bon ! Et c’est exactement ce qu’il s’est passé en Palestine où le colonisateur à tellement humilié le peuple autochtone, que celui-ci est tombé aux mains d’autres fanatiques terroristes. Un mot qu’employait d’ailleurs les Nazis et la Milice de Vichy à l’égard des Résistants. Mais enfin oui, le Hamas et ceux qui fomentent des crimes à travers le monde, tapis dans l’ombre, sont des terroristes. Et il me semble urgent de se demander à qui profite la terreur ? https://blogs.mediapart.fr/mouloud-akkouche/blog/021223/lettre-jean-luc-melenchon |
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