Je l'écris souvent, c'est mon côté Schopenhauerien - ou pas grand-chose -, je n'aurais pas aimé vivre cette première fête du XXIe siècle. Ne parlons pas de la deuxième, pour laquelle je suis encore moins candidat et heureusement, probablement pas éligible ! Vous en voyez, vous, des motifs d'optimisme, des ferments d'enthousiasme et de joie ? Remarquez si c'est votre cas, si vous voyez la Vierge, surtout ne vous embêtez pas pour moi, continuez à vous éclater. Parfois il ne faut pas grand-chose. De jolis clapots sur la piscine scintillante au soir tombant, les 150 chevaux d'une audi aux écuries, un énième voyage for-mi-da-ble !, une bonne partie de golf à moins cinq sous le par et derrière, un ciné-resto le samedi soir… Mais de quoi se plaignent-ils ? Aujourd'hui, je vais laisser de côté l'abomination du réchauffement climatique et de ces autoroutes que la droite au pouvoir préfère aux arbres et à leurs écureuils ; faire semblant d'oublier les horreurs en Ukraine et Palestine, au Yémen, en Afghanistan, un peu partout en Afrique, en Asie aussi. Partout où les marchands d'armes jouissent des pleins effets de la croissance mortifère. Non, aujourd'hui, je vais regarder un peu chez nous, ce qu'il s'y passe. Après tout cela faisait un moment, non ? Et pas pour remettre sur l'ouvrage le métier d'avocat pourri. J'en connais même une (d'avocate) qui m'a rendu un gentil service sans me demander le moindre honoraire. Si, si ça existe ! Dumont-Pourriti a donc été blanchi par la Cour de Justice de la République, dont on devine sans peine d'ailleurs, l'indépendance face au ministre de... la Justice. Mais enfin bon, ils ont fait le métier, ils ont fait semblant de s'en occuper. Laissant évidemment les quatre magistrats plaignants, que Dupont avait décidé de se payer en usant de sa position de Garde des sceaux, Gros-Jean comme devant. C'est ça la politique, mes amis. C'est ça la justice de la République. Raison d'État. Toujours la meilleure. Circulez. C'est le pouvoir ! En plus, c'est pas aujourd'hui que j'ai le plus envie de me le payer, ce type que je détestais déjà physiquement, avant de mieux comprendre pourquoi. Non mais depuis hier, quand même, il me va mieux le balourd avec sa grande gueule. Son intervention à l'Assemblée Nationale, qui a d'ailleurs provoqué le départ des députés du Front National - les pauvres étaient choqués ! -, j'aurais aimé pouvoir la tenir devant ce parterre de fachos : « Pour être crédible, chassez de vos rangs les 'Gudards', les identitaires, les nazillons, les racistes, les antisémites" leur a t-il d'abord asséné en réponse à une députée FN qui osait se plaindre de la barbarie qui règne dans notre pays ! Et le ministre de poursuivre : « Vous préférez opposer la France rurale et tranquille, catholique et blanche, à la France des cités, la France des Mohamed, des Mouloud et des Rachid. Je pense aux Français qui vivent dans les cités et qui ne méritent pas de lire sur les murs : 'Mort aux Arabes' (...) Nos frères juifs ont peur. Nos frères musulmans ont peur aussi. Vos propos sont incendiaires et ils amènent dans la rue les militants de l'ultra droite." Ben voilà ! Rien à rajouter Monsieur le ministre. Voilà que je lui donne du Monsieur, maintenant !!! Rien à rajouter, si ce n'est peut-être qu'à toute déclaration publique, il faut relier des calculs politiques et que, à l'heure où la droite macronienne se rapproche de Ciotti et Ciotti du Front National, le gouvernement veut donner des gages de l'humanité à la partie plus centrale des Marcheurs, pour le moins éparpillés dans les contradictions permanentes de leur idole. Mais dans un climat d’hystérie collective du petit peuple lepénisé, tout est bon à prendre pour tenter d’endiguer la vague brune qui menace de nous emporter. Ecoutez Zemmour évoquant un climat de guerre civile ! Et surtout croyez-le ! Car oui, le nationalisme entretenu par une grande partie de l’échiquier politique et que l’on retrouve jusque dans les stades - quand on envoie des menaces de mort à un arbitre qui « nous à fait perdre ! » - est un poison violent. Le nationalisme, c’est l‘égoïsme poussé au paroxysme, c’est l’intolérance, la jalousie, l’iniquité, la méchanceté. On peut dire que c’est la bêtise, cela soulage, mais cela ne règle rien non plus. Oui le nationalisme, c’est la guerre. Pour des frontières, des couleurs de peau, des monnaies et des privilèges. C’est nier que la terre est à tout le monde. Ceux qui ont eu la chance de naître sur la partie prospère, tempérée, irriguée, dressent des barbelés. On a tout, ils n’auront rien ! Telle est la morale libérale, le credo occidental. Alors oui, entre ceux qui militent pour plus de partage des richesses, d’un peu d’égalité et de justice en faveur des minorités religieuses ou ethniques et les partisans d’une domination sans partage et de l’élimination des plus faibles, il existe un réel danger de conflit violent. Zemmour en parle et chez Le Pen beaucoup en rêvent. Ce qui se dessine en France est la réplique exacte, mais à échelle réduite pour l’instant, de l’horreur que connaît le Proche-Orient. A force d’occupation de leurs terres, de domination inique, de provocation permanente et d’humiliation, les Palestiniens et ceux de Gaza en l'occurrence, ont fini par s’en remettre aux extrémistes du Hamas. Lequel puisa dans la légitimité élective, sa légitimité criminelle. Nous sommes en France et dans le monde prospère, dans une situation moins incandescente mais probablement au début d’une spirale du même ordre. L’immigration des ressortissants des pays pauvres n’est conditionnée que par les injustices économiques d’abord, politique et climatique ensuite, qui font que les gens sont prêts à tout pour boire, manger, s’abriter. Seulement boire, manger, s’abriter ! Non, monsieur le bourgeois et toi Super-Dupont (non là ce n’est pas Moretti !) qu’ils soient noirs ou arabes, ils ne viennent ni pour te piquer ton pain, ta mobylette, ton pognon, ta femme. Il viennent parce qu’au bout d’un moment ça finit par se savoir que vous avez tout – et beaucoup trop – quant eux, n’ont rien. Et au lieu de stigmatiser en les assimilant à une petite bande de voyous - à Romans et ailleurs - fanatisés dans les foyers de misère et de colère, commençons par respecter ces étrangers. Leur donner accès à l’éducation, au travail, aux loisirs, à la dignité. On n'intègrera jamais personne en enfermant dans des ghettos, en affamant, en infâmant. Mettons les délinquants et les assassins en prison certes, mais abordons la question de l’intégration et de l’ouverture des frontières - toutes et en grand - à ceux qui nous valent de par le monde et méritent les mêmes chances. Je n’invente rien, ce sont les règles basiques de l’Internationalisme, les fondements de l’humanisme et même tout simplement, de l’humanité. Si comme hier Dupont - Moretti cette fois -, tout le personnel politique tenait le même langage et appliquait ces principes, nous n’en serions pas là. Mais cela n’intéresse finalement pas le plus grand nombre. Il est évidemment plus facile de faire entendre des idioties à un idiot que des choses argumentées, réfléchies, sensées. Voilà pourquoi les nationalistes trouvent désormais un très large échos. Et pourquoi les audiences de RMC, BFM et Hanouna sont bien supérieures à France Culture, la 5 ou Arte. Voilà pourquoi et de plus en plus, la société se délitera et l‘on verra émerger les agressions raciales, les ratonnades, les règlements de compte haineux. Et que les Nazillons utiliseront les Juifs (qu'ils détestent ô combien !) pour taper sur les Arabes (qu'ils haïssent plus encore). Le nationalisme, c'est la guerre et oui, vraiment, j'aurais préféré ne pas connaître ce monde où l'intelligence ne semble décidément plus… qu'artificielle !
Surtout ne négligez pas de signer cette pétition en faveur du Média - seule potentielle télévision de gauche – et de faire un don, dans la mesure de vos possibilités
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