La journée ne s’est pas trop mal passée ma foi. Ce matin j’ai pu voir que vous aviez été un certain nombre à approuver cette chronique où je remettais un peu les choses en ordre s’agissant de l’antisémitisme et de l’islamophobie. Ces deux fléaux de la société qui parcourent le monde avec la bénédiction des gouvernants, qui s’en servent de levier de manipulation, comme avec tant d’autres thèmes où se jouent les peurs et l’incompréhension. Ensuite, d’un point de vue nettement plus léger, j’ai vu tomber les premiers flocons sur l’Aubrac - j’avais raté ceux du début novembre – ce qui me réjouit toujours, mais soulève aussi la nostalgie du temps ou au lieu de la pluie, il serait déjà tombé deux mètres de neige. Merci Total, Airbus, (véni, vidi) et Vinci... Et en parlant climat, ce fut une bonne nouvelle aussi ce jour, que d’apprendre que le Conseil d’État avait retoqué la dissolution des Soulèvements de la terre. Sous un régime de Macronie toujours plus totalitaire qui voudrait bien dissoudre toute forme d’opposition, nous suggérons à Darmanin et tous les coquins gouvernementaux pour ne plus être enquiquinés, de dissoudre directement le Conseil d’État. Et en parlant de coquin, quelle gaufre aussi de bon matin que de lire le camouflet infligé par l’ancien procureur François Molins au prévenu Dumont-Pourriti. Difficile pour des petits de notre espèce d’atteindre ces grandes gueules du pouvoir qui nous asservissent de leur morgue et de leur mépris. Alors c’est un plaisir de les voir là, de l’autre côté de la barre, recevoir enfin les claques dont on rêve. Et en parlant de barre, j’ai vu ce soir que Saint-Emmanuel-les-mains-jointes annonçait la construction du « Michel Rocard » un bateau pour sauver… La phrase était incomplète et j’ai cru que le navire serait destiné à recueillir les malheureux perdus en Méditerranée. Mais non, c’est pour sauver les pôles et les glaciers ! Alors, que Macron s’intéresse davantage aux pingouins qu’aux pauvres gens, c'était déjà perceptible et d’ailleurs il y a une certaine cohérence jusque dans le choix du nom. C’est bien Michel Rocard, encore un qui avait fait semblant d’être de gauche, qui proclamait « On ne peut accueillir toute la misère du monde... » Depuis Jaurés, on n’avait jamais prononcé de sentence aussi imprégnée d’humanité ! Et c’est donc le président des petits riches, des riches tout court, des très riches et des ultra-riches (pour un total de 20 % de la population française, j’aime à le redire), ceux qui salopent la planète avec leurs armes, leurs avions, leurs bagnoles et leurs autoroutes qui vont dessus, qui construit un bateau pour aller sauver la banquise. Quand on le dit qu’il nous prend pour des cons, on est tout de même bien en deçà de la réalité ! Par contre, dans l’info suivante, j’ai lu que le Sénat renforçait les leviers d’expulsion des étrangers. Bon ça va, tout est en ordre... Mais au départ je devais répondre à d’autres amis de ma chronique qui me demandaient quel était donc ce film que j’avais été voir ? J’avoue que la question méritait d’être posée, car ma présence dans une salle de cinéma est déjà un pur événement. Ceux qui me lisent depuis des années le savent, j’abhorre les écrans et ce qu’ils véhiculent. L’écran est l’incarnation même de la manipulation des peuplades dégénérées et des consommateurs bêlants. A la maison, je m’éloigne du poste de télévision même lorsqu’il est éteint, c’est presque devenu une source de cauchemar, la perspective que BFM ou TF1 s’allument accidentellement et vomissent sur moi leur flot d’insanités. Au cinoche, c’est pire car il y a souvent foule et parmi elle, un nombre insupportable de gens et pas forcément que de jeunes idiots, qui se goinfrent de pop-corns. Cela devait faire deux bonnes années que je n’avais pas foutu les pieds dans le Pathé, mais ce qui m’a le plus frappé c’est la taille des boîtes de pop-corns. Il faut les deux bras pour les porter ! Bientôt on pourra y mettre celle ou celui qui les mange ! Bon c’est n’importe quoi et même si l’on pourrait trouver bien d’autres symptômes, c’est aussi à la quantité de bouffeurs de pop-corns et à la somme ingurgitée que l’on mesure l’effondrement d’une civilisation. Alors voilà, vous saurez tout. Le film que nous avons été voir - avec la Marie - car vous vous doutez bien que ce n’est pas pour moi que j’ai plongé dans ce noir sidéral, s’appelle Second tour. On aurait pu aller gober n’importe quel navet, car si nous étions partis initialement pour voir du pays, le temps était tellement épouvantable - la faute à Ciaran – que l’on s’est engouffré dans le premier multiplex venu. Tout ça c’est quand même la faute à mon ami Hervé de la Valette. Un type bien. Nuancé. De droite, mais pas trop. Qui se pose des questions. Peut-être même parfois ce qu’il y fait, à droite. Je l’admire, moi aussi j’aimerais bien me demander ce que je fous à gauche, non à l’extrême-gauche, comme dit la Pivet sur son perchoir. L’ennui, c’est que je ne le sais que trop… C’est lui, c’est pas beau mais tant pis je le dénonce, Hervé, qui m’a envoyé cette interview de Dupontel que je vous transmets à mon tour, en pièce jointe. Albert - vous permettez que je l’appelle Albert ? – je ne le connaissais que de nom, si ce n’est de renommée. Étant l’exact contraire d’un cinéphile, je ne suis pas certain de l’avoir vu jouer dans quoi que ce soit. Mais contrairement aux autres, il avait quelque chose de sain, en tout cas de simple, d’humble et d’humain qui me touchait. A la Daroussin. Tenez, je l’aurais bien vu avec sa chevelure en désordre, son allure détachée et sa veste en velours gris usée, accoudé non loin de moi au comptoir de chez Bastide, en train de siffler un café, le regard perdu dans d’insondables pensées. Dans cette interview, je ne sais même pas s’il y a une seule phrase que je n’aurais pas pu prononcer, une seule idée que je puisse rejeter. De l’impéritie des gouvernants à l’impérative nécessité d’en finir avec le consumérisme, de l’état du monde à la détérioration de notre propre société, ses injustices, ses dénis, ses péchés capitaux, tout sonne juste. Marie m’ayant orienté vers Second tour, sachant que cela m’irait mieux que Inestimable, Monsieur le maire, Complètement cramé, Soumission ou la Pat’patrouille, j’entrai avec confiance et j’en sortit sans déception. Est-ce un grand film ? De toute façon on s’en fout, parce que je crains qu’au bout de trois semaines, il disparaisse sans tarder de l’affiche, si ce n’est déjà le cas. Alors que je me mets doucement à écrire des romans, dans lesquels je m’efforce de tout inventer sans jamais m’éloigner du vraisemblable, je suis toujours étonné de ce don qu’ont les scénaristes pour écrire de trames de films parfaitement loufoques. Là, voyez-vous, Dupontel - scénariste, réalisateur, acteur, producteur – est en réalité l’enfant d’une immigrée roumaine qui est élevé par une famille de la haute bourgeoisie. Il tourne mal lui-même, devenant un éminent économiste. Il est coopté par le monde de la finance (suivez mon regard et vous le suivrez souvent dans ce film) qui a toute confiance en lui pour mener une politique ultra-libérale, à l’exact opposé des préoccupations environnementales, sociales et humaines. Seulement, au fond de lui ce candidat vomi ces idées et se prépare à trahir son camp pour, une fois élu, pratiquer une politique totalement contraire aux idées qu’il est censé porter. Son cabinet noir est composé d’éminents scientifiques, économistes, sociologues, tous penchant très à gauche. Ses propos deviennent forts ambigus et ceux qui le soutiennent comprennent vite qu’il les trahira. Las pour eux, inconnu des médias il y a peu, il grimpe puis culmine dans les sondages. La finance décide qu’il faut l’éliminer. Une charge explose dans sa voiture. Mais il s’en sort. Pour continuer sa campagne triomphale mais agitée, il va trouver le renfort d’une journaliste politique de premier plan sortie du placard (où elle avait été placée pour cause d’indocilité). Il s’agit de Cécile de France, que j’ai d’ailleurs trouvé très performante, un peu clonée sur le modèle Elise Ducet - ce qui n’est pas une injure - ! C’est elle qui va débusquer le frère jumeau de Dupontel, qui élève des abeilles dans le sud. Celui-là, il ne semble pas vraiment fini. Mais lorsque le vrai candidat est à nouveau agressé, dans l’incapacité de poursuivre sa campagne, c’est au frangin autiste que l’on fait appel pour débattre avec son concurrent du second tour. Passons sur toutes les subtilités – ou pas – qui font la trame d’un film qui oscille sans cesse entre comédie et tragédie. A la fin, le vrai candidat est assassiné pour de bon, mais il est hospitalisé et personne ne connaît son véritable état. Et c’est le jumeau, métamorphosé depuis son débat, qui en ressort avec une canne et un bras en écharpe, pour accéder à la fonction suprême. Ainsi, avons nous enfin un spécialiste des abeilles qui entre à l’Élysée. Fasse que le fantasme de Dupontel devienne un jour réalité ! |
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