Ah ça y est ! Vous êtes déjà sur ma chronique ! C’est gentil, mais vous aviez le temps. Il n’est que cinq heures trente ce matin. Remarquez, je peux comprendre que vous n’ayez pas fait attention au changement d’heure. Il arrive, les années post COVID, pré-guerre en Ukraine, que les télés, déjà vides de sens par définition, manquent en prime d’essence pour alimenter la leur, de chronique. C’est alors qu’ils vous étouffent sous l’abaya et vous vomissent dessus à travers les propos d’Eric Ciotti ou de Gabriel Attal. Tandis que là, youpi c’est la fête, ça tire dans tous les coins de Marioupol à Ramallah et si vous avez la moindre compétence en balistique ou en exploration souterraine, vous avez toutes vos chances en candidatant (c’est beau ce nouveau vocable : candidater) à Béeffème ou Cniouze. Tenez y en aurait dix, de chaînes en continu, qu’elles auraient toutes de la poudre - à canon - à vous jeter aux yeux.
Alors tu parles, le changement d’heure ! C’est sûr qu’il y a deux ans, ils avaient dû en faire trente sujets en amont et encore peut-être après, avec Halloween et le futur calendrier de l’avent, les idées cadeaux pour Noël et les plans par chers pour des voyages de rêve un peu partout. Bon cette année on va éviter l’Europe de l’est et le Proche-orient, la Cisjordanie et la bande de Gaza, itou. Vous allez voir que ce sont encore les fjords de Norvège et le sud du Portugal qui vont faire le plein.
Même sur la Coupe du monde de rugby ils n’ont finalement pas autant tartiné que ce qu’envisagé et redouté. Alors qu’avec notre coq imbattable, son entraîneur aux discrètes lunettes extra-lucides infaillibles et Super-Dupont dans sa combinaison bleue survolant les défenses, nous ne pouvions pas douter du triomphe Tricolore. Pourtant ce matin, rien dans les journaux ! Il a dû se passer quelque chose...
Bon, mais enfin l’essentiel, c’est que nous ayons une heure de plus pour traîner au lit. Après cette chronique, je vous propose même qu’on se rendorme en rêvant à la prochaine heure d’été. Enfin je dis ça, mais j’admets le côté démagogique de la proposition. Car moi, je l’aime cette heure d’hiver ! Comme c’était avant ce con de Giscard. Vous permettez que je traite Giscard de con ? De toute façon il est mort. Et puis tout le monde le savait…
Avant lui et son Europe, qui nous a valu de nous aligner un peu plus sur tous les lobbies malfaisants et américains (ce sont les mêmes), l’heure, elle était comme ça. On s’est aperçu que cette jonglerie semestrielle avec les aiguilles de la grande horloge, n’avait quasiment aucun effet sur les économies qu’elle était censée produire. Un gadget supplémentaire qui nous éloignait un peu plus des bases de l’écologie consistant à respecter le temps comme la nature et ses cycles, puisque de la sorte, nous vivons en décalage de deux heures avec le soleil.
Et tout ça pour que les cons (et là croyez-moi, y a pas que le seul Giscard !) qui ne peuvent pas se passer de soleil, puisse « faire l’apéro » sur la terrasse jusqu’à vingt-deux heures en profitant de la lumière du jour. En voilà une affaire ! Et s’il n’y avait que les parents ! C’est pas que ce soit facile de négocier avec les adultes, surtout lorsque c'est de la viande saoule activée par un cerveau peu efficient. Quand je parle de cerveau, il faut bien souvent rassembler toute la famille – y compris éloignée - pour alimenter à minima une boîte crânienne. Mais il y a les gosses ! Tenez les miens – enfin, je veux dire ceux du voisinage – m’ont non seulement gâché mes soirées, mais la totalité de l’été. C’est pas compliqué, je suis venu en Aubrac pour goûter au silence, toucher au Graal, atteindre l’extase et je me retrouve à peu près dans les mêmes conditions que si je vivais au sixième étage d’une tour des quartiers nord. Ne me demandez pas de quelle ville : de Nîmes à Lille, en passant par Marseille et Lyon, ce sont les mêmes. Dès qu'ils mettent le nez dehors, c’est pas compliqué, ils gueulent. C’est à croire qu’à défaut de pouvoir leur inculquer la moindre bribe de réflexion, le plus petit atome de correction, ce qui leur sert de parents leur ont donné une consigne : dans la vie, tu gueules et tu auras toujours raison ! Remarquez ça marche, puisque après avoir longtemps essayé de réclamer la paix, j’ai fini par abdiquer… en attendant de déménager.
Mais enfin bon, là, aujourd’hui je vais boire un petit coup à leur bêtise, car pour environ six mois, entre la nuit qui tombe à la sortie de l’école et la pluie, la neige qui tombent n’importe quand, je vais pouvoir faire mon jardin sans me faire agresser par les hurlements hystériques.
Et tenez, tant que j’y suis je voudrais vous faire partager les fruits, non pas de mon jardin, mais de mon intense réflexion et de ma plus profonde appréhension. Car dans ces familles où les gamins intempérants s’entassent dans des logements si petits que les parents les envoient se défouler sur les oreilles du voisin, je vois chaque année les mamans avec le ventre gonflé ; promesse d’une nouvelle portée. Et c’est là où j’ai envie de proposer à notre gouvernement bien aimé de modifier la loi sur les familles. Cela consisterait par exemple à donner plus d’allocation familiale aux couples qui arrêteraient de faitre des enfants en série.
Ainsi vivraient-ils sans doute beaucoup plus à l’aise. Ils disposeraient également de plus de temps pour consulter le planning familial et apprendre les règles de bienséance et de vie en société... |
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