J’sais pas vous, mais il m’arrive, de plus en plus souvent, de lire des choses tellement énormes que je suis obligé de revenir en arrière et de décortiquer les mots qui les composent, y compris lorsque a priori ils paraissent d’une extrême simplicité. Mais ajoutés les uns aux autres, ils deviennent ahurissants. Bien, je vais commencer, s’agissant de cette info dont je ne me suis toujours pas remis, par une petite question à vous les privilégiés, abonnés à cette excellente chronique qui ne fait jamais l‘objet d’un débat budgétaire, ni à l’Assemblée, ni même dans les prés d’Aubrac. Est-ce que vous vous souvenez de mars 2020 ? Mais non ! Pas de l’élection de Benjamin Grivaux à la mairie de Paris, il avait finalement dû se contenter d’une pauvre érection envoyée par SMS à quelque fille facile. Et pas non plus d’Anne Hidalgo, qui a bien fait de savourer cette reconduction miraculeuse avant de se prendre une déculottée unique aux présidentielles qui eut - entre autres - l’avantage à mes yeux de redonner le sourire à Benoît Hamon. Non, restez concentrés s’il vous plaît ! Mars 2020 ce fut la COVID, le confinement exclu, les masques inutiles et puis tout à coup le sauve-qui-peut, les TGV vers l’Allemagne, les masques chinois, les masques canards pour rendre les docteurs plus rigolos et des morts de partout… Et, peut-être pour moi qui ai eu la chance de n’être touché ni de près ni de loin par la pandémie, le pire du pire : le duo Salomon-Véran tous le soirs à la téloche et tous les cons - et là soyez certains que j’ai bien pesé le mot – qui applaudissaient après la messe le 20 h de TF1, sur leur balcon. Quelques mois avant, il y avait déjà eu des manifestations massives des personnels médicaux, les infirmiers et infirmières exténués, les aides-soignant(e)s exploités (et vice versa d’ailleurs) et même certains docteurs solidaires, les urgentistes évidemment. Tous réclamaient des moyens supplémentaires pour l’hôpital public. En guise de rallonge budgétaire, ce sont les policiers qui en ont hérité avec un supplément de bombes lacrymogènes, LBD et tout l’arsenal répressif, chérie par la société libérale ! Je me souviens aussi que c’est le moment choisi par Saint-Emmanuel-les-mains-jointes - avec cet art consommé d’emmerder ses opposants en leur chiant dans les bottes - pour rappeler dans le gouvernement de crise sanitaire et de guerre (SIC), Roselyne Bachelot, l’une des principales responsables de l’affaissement du service public. Remarquez, il l’avait chargé cette fois de redresser - non pas les membres ballants – mais la culture, ce en quoi elle était légitime puisqu’elle sortait des Grandes gueules de BFM et des Grosses têtes de RTL ! Entre Sarkozy, Hollande et celui-ci, il n’a pas fallu plus de dix ans pour abattre l’un des piliers de la République française et "en même temps" évidemment, pour engraisser les cliniques privés, leurs patrons et leurs actionnaires. De grands scientifiques, des personnalités du monde médical se sont étouffés en hurlant à cette bande d’apprentis sorciers, d’ignobles rapetous : « plus jamais ça ! » Et j’en viens à l’info qui a provoqué ce énième coup de sang : « L’État demande six cents millions d’économies à l’hôpital en 2024 ! » Ah ! vous aussi vous venez de relire cette phrase. Si, si, ne le niez pas, vous savez bien que je vois tout ! Une annonce faite sans bégayer pour le ministre en exercice de la santé, un beau pignouf de la Macronie (et même ami intime de sa majesté), un certain Rousseau. Et c’est bien sa faute si, le service public qu’ils détestent tous là-haut, a le nez dans le ruisseau. Alors je pourrais certes y re-re-re-re-aller de mon couplet sur l’idéal d'une société où tout le monde serait solidaire, libre et égal en droit, et en l’occurrence celui d’être soigné par les mêmes praticiens et chirurgiens. Refaire l’apologie du « commun » en opposition totale avec « l’individuel » ou seuls ceux qui ont les moyens se portent bien et ne veulent surtout pas que ça change. Je pourrais noircir deux, dix, cent, mille pages d’arguments, sans qu’aucun ne soit contestable ni en tout cas contesté par des gens normaux (que j’évalue à vingt pour cent de la population ce qui donne tout de même à espérer). Hé bien non ! Je me contenterai de ces cinq lignes. Et j’en rajouterais deux ou trois seulement : le budget de la Défense a augmenté pour cette seule année, d’un milliard sept cent mille. Durant les deux quinquennats de Macron, les sommes allouées à l’armée s’élèveront à vingt milliards supplémentaires sur une enveloppe annuelle de 44 milliards… Reste plus qu’à espérer une bonne guerre, plutôt qu’une nouvelle pandémie ! |
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