Si vous aimez les bonnes nouvelles, si vous trouvez qu’y a pas forcément de quoi se taper le cul par terre en ce moment, il vous faut lire le Figaro. Et je dis pas ça parce que ce sont des copains. Vous me connaissez, je laisse toujours les sentiments de côté. Le quotidien - légèrement à droite, je précise pour ceux qui auraient un doute - annonçait hier le retour de la croissance. D’après l’OCDE, la France devrait atteindre 1% (un pour cent) en 2023. L’explication en fonction de ces indicateurs macron-économiques est limpide, cette belle prévision se fonde sur l’observation d’un deuxième trimestre vigoureux. Je sais pas si vous vous souvenez de votre vigueur au deuxième trimestre - pour rappel c’est celui qui englobe avril, mai et juin –, mais pour ce qui me concerne, je dois reconnaître que cela reste assez diffus. Pareil pour ma croissance. Je ne parle même pas de celle de ma retraite, mais de ma taille. Mes enfants - toujours sympas les enfants ! - ont absolument tenu à me démontrer que je ne mesurai pas 1 m 74 comme le stipule ma carte d’identité, mais deux centimètres de moins ! Si bien qu’alors que je culminais quasiment dans la moyenne nationale, je me retrouvais subitement dégradé. Voilà pourquoi sûrement, je vois de moins en moins de neige et ma bonne grand-mère Cécile - qui mesurait 1 m 55 – avait beau me dire que la bonne taille, c’est lorsqu’on a les pieds qui touchent le sol, cela m’a mis un petit pet de plus au moral. Et je me demande même si ce n’était pas en avril, lors de ce fameux trimestre vigoureux cher à l’OCDE. Alors l’OCDE, manifestement très copine avec la famille Dassault qui vend des chars - comme son nom l’indique – des avions, mais commet aussi des journaux tels que le Figaro, c’est l’Organisation de coopération et de développement économique. Il faut être fort savant ou sympathisant pour deviner à quoi ça sert, mais en résumé comprenez que c’est un truc – ou un lobby international comme vous voulez- qui sert à enfumer les ignares tels que nous, en leur disant que tout va bien dans ce joli monde du capital et que si ça ne va pas mieux, cela pourrait surtout aller bien plus mal. Et il n’y a absolument rien de surprenant à cela, puisque cet organisme sans pouvoir financier réel mais possédant un levier fort de communication, est né du plan Marshall, qui après-guerre a reconstruit l’économie mondiale sur le modèle États-Unien, c’est à dire libéral à l'extrême et auquel une trentaine de pays ont souscrit. Notez que le siège international ne se trouve pas à côté du viviers où nagent les homards bleus de Versailles, mais non loin de là, au château de la Muette - mazette ! - dans le XVIe arrondissement. Et voici donc en grande partie pourquoi l’OCDE et le Figaro se réjouissent : 1 % de croissance en 2023. Petits joueurs quand même ! Mais, comme quand ils mesurent le moral des ménages et qu’ils arrivent à trouver qu’il est bon, ce sont de sacrés farceurs lorsqu’on sait aussi que d’une année sur l’autre l’inflation et je parle de l’inflation calculée sur les produit de consommation courante - l'inflation ressentie comme ils disent avec les températures - et non celle prise sur les boutons de braguette où les pneus de Mercedez – ont bondi de 15 % en un an et que pour nous réconforter on nous annonce qu’ils n'augmenteront de pas plus de 3 % - c’est à dire que vous pouvez encore compter le triple en 2024 – et cela nous ferait du 25 % en deux ans et croyez-moi, lorsque l’inflation cessera, les prix demeureront à ce niveau hallucinant. D’autant plus hallucinant qu’il n’est pas du tout certain que nos salaires, nos pensions, empruntent la même trajectoire vertigineuse. Et alors ce qui me semble complètement fou, c’est que les gilets jaunes demeurent sagement dans les boites à gants de nos vieilles bagnoles à bout de souffle. Il me semble qu’en 2019 il y en avait partout sur les ronds-points et les places de village pour bien moins que ça. C’est que le père Castagneur - mais moins que Dard malin tout de même - et son copain Lallement, ont quand même bien réussi leur tabassage d’intimidation. Bravo à eux ! On peut enfin circuler tranquilles sans être emmerdés par ses va-nus-pieds, édentés et même éborgnés. Na ! Je sais plus trop où je voulais en venirn ni d’ailleurs pourquoi je suis venu entamer cette chronique alors que je suis sorti de table à 17 heures avec un bon mal de crâne – ça doit être Marcel qui parle trop fort, ou Carmen ! - et un gros coup de fatigue. Enfin si, c’est que j’ai encore des remontées acides de tourteau cuisiné par Anne Sophie-Pic, de poularde bressanne et de macaron de Trogneux. Oui et je me disais que si nous n’étions pas étouffés par ces millions de moutons intoxiqués grave à leur putain de consommation de tout et de n’importe quoi ; si nous mangions des pâtes – mais non pas de crabe andouille ! - et que nous prenions un livre - j’en connais un de bon dont je peux vous donner les références – plutôt que d’avaler les pubs au goulot ; si nous allions embrasser la nature plutôt que d’avoir toujours un œil sur les promos d’Amazon et je ne sais quel match à la télé, on la ferait vite disparaître l’inflation. S'écrouler pour de bon leur croissance. On la foulerait au pied leur économie de marché ! Et on serait moins cons. Enfin, me semble-t-il... |
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