En même temps que la dérive climatique qui saute aux yeux, il existe en France une dérive autoritaire qui nous prend à la gorge. Cela nous inquiète tout autant et justifie aussi notre colère. Car si la société capitaliste que l’on dénonce depuis des décennies dans l’indifférence majoritaire, est bien responsable de la détérioration rapide de la planète, la classe politique au pouvoir n’était pas censée être celle qui priverait les citoyens de leur droit à manifester. Bon nombre de nos camarades se sont hélas laissés berner en allant voter pour la peste macronienne, sous prétexte qu’ils redoutaient le choléra Le Péniste. Voici donc qu’un responsable syndicaliste de CGT-énergie est convoqué à la gendarmerie de Montmorency sous le chef d’accusation suivant : «mise en danger d'autrui par personne morale (risque immédiat de mort ou d'infirmité) par violation manifestement délibérée d'une obligation réglementaire de sécurité ou de prudence » En clair, Sébastien Ménesplier est inquiété car il a osé revendiquer au nom des siens, une coupure du jus durant quelques heures. Sans risque aucun pour la sécurité des personnes, puisque tous les centres vitaux sont équipés de moyens énergétiques de substitution. Mais enfin, je veux pas dire Séb ! aller couper le courant à Annonay, chez Dussopt, traître parmi les traîtres de la gauche et fier porteur de la retraite à 64 ans, c’est quand même un peu poussé, non ? Mais enfin, sérieusement, comme à Sainte-Soline et un peu partout ailleurs, on licencie, on réprime, on convoque et si possible on condamne. Voyez, il y des gens à qui ça plaît, qui se sentent en sécurité dans un pays où les friqués dominent et où l’on est fliqué, pour nous dissuader de nous rebeller. Et donc si les salariés se trouvent de plus en plus souvent confrontés à la répression, ceux sont quand même les écolos qui remportent la faveur de ce pouvoir libéral écocide, liberticide et hargneux. Douze militants d’ATAC et d’Extinction-rébellion âgés de 20 à 34 piges, viennent d’être jugés par le tribunal de Bobigny. Dans son réquisitoire, le procureur à requis pour les douze, une peine de « quatre-vingt dix jour à 15 euros » Drôle de condamnation dont on ne voit pas bien en quoi elle consiste. Mais leurs avocats feront tout de même appel, car le fait d’être reconnu coupable revêt, là, une portée symbolique gravissime. Jusqu’ici seules les associations étaient incriminées et jamais les individus qui en sont membres. Là encore, on devine cette volonté d’impressionner et donc de dissuader les manifestants en tant que personnes. Quant à leur fameux crime, il consiste à avoir envahi à une trentaine, le terminal 1 du Bourget et peinturluré les murs de l’aéroport, afin de protester contre le trafic aérien. Comme l’écrit le journal Reporterre, les jets privés sont un caprice de milliardaires qui produit deux tonnes de CO2 par trajet : « Nous avons bien fait car nous avons économisé douze tonnes de CO2 à la planète, en empêchant les gens de prendre leurs avions » stipula l’une des militantes d’ATAC. On pourrait même préciser que si Gérard Leclerc avait été privé de son joujou ce jour-là, il serait encore en vie ! Je ne ferai pas l’injure aux lecteurs éclairés de cette chronique de rappeler ce principe clairement exprimé par le 35e article de la Déclaration des droits de l’homme et du citoyen : « Quand le gouvernement viole les droits du peuple, l'insurrection est pour le peuple, et pour chaque portion du peuple, le plus sacré des droits et le plus indispensable des devoirs » Cette violation est avéré par les crimes écocides commis en masse par une société de consommation aveugle et déchaînée qui défie tous les jours les lois et les droits de la nature et donc de l’homme qui en dépend. Il faudra bien - et le plus rapidement possible – que ces juges qui condamnent les défenseurs de l’humanité partout où le combat s‘impose, soient à leur tour jugés. |
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