Vous la connaissez, vous, Julia Faure ? Moi non plus ! Je parle de la présidente du MIF, pas de l’actrice. Remarquez j'allais jusqu’à ignorer aussi, qu’il existât une actrice de ce nom-là. Cela m'interpella tant, que je pris le parti d'en faire ma chronique. Je n’avais pas beaucoup de temps hier à ma disposition, mais j’étais résolu à ne pas déjà m’interrompre dans ce marathon épistolaire, certes non chronométré, ce qui n’est pas une raison pour rêvasser en route au premier tournant. Et puis découvrir qu’il y avait deux Julia Faure dès midi, alors que le matin en soulevant sa masse endormie, on ignorait jusqu’à ce nom, c’est tout de même un signe qui ne laisse pas indifférent. Je passe sur la comédienne. Un engeance qui ne me fait plus fantasmer depuis qu’il est clairement établie qu’elle refuse de coucher pour tourner… Ceci tombant sous le coup de la plus ennuyeuse moralité. Quant à l’autre Julia, c’est une patronne. Ben oui, j’admets que vous puissiez marquer le coup. « Voilà-t-y pas que Jaco chronique une patronne ! » Et elle ne l’est pas qu’un peu, patronne. C’est même la co-présidente du syndicat. Mais non, pas le MEDEF, le MIF. Si vous étiez plus attentifs vous auriez enregistré cet acronyme apparaissant dès la deuxième ligne de la présente. Mouvement Impact France, c’est ce que cela signifie. Enfin ! Il m’a quand même fallu aller voir ce qu’était une "économie à impact". Et bien réjouissons nous, cela consiste à diriger une entreprise en tenant compte de son capital humain et de son incidence sur l’environnement. Des patrons soucieux du sort de leur personnel, vous imaginez un peu la révolution ! En principe ils laissent ce soin à leur DRH, à condition toutefois qu’il soit près de la direction, attaché aux ressources et donc éventuellement à l’humain (pas vrai Zaza ?). Alors naturellement comme d’habitude, je force le trait - et m'en régale - car il y a de tout, même chez les patrons. Comme chez les ouvriers d’ailleurs. On en connaît même - des ouvriers – qui sont plus proches des patrons que de leurs semblables. Des patrons qui ne méprisent par le personnel, qui ne le traite pas comme un moins que rien, qui ne pense pas qu’à accroître leur rentabilité, leurs bénéfices, leurs dividendes pour garder un équilibre dans leur vie professionnelle et privée : un quart pour les parcours de golf, un quart pour les caprices de madame, un quart pour l’entretien de la grosse allemande (non pas sa maîtresse, sa bagnole), un quart pour ses voyages d’études dans le triangle d’or et un quart pour le chalet savoyard. Vous me direz qu’il y a au moins un quart de trop. Oui mais avec tout ce qu’il se met dans les fouilles, en liquide, en action et en réaction, y aurait même aisément la place pour un sixième quart. Tandis que Julia et ses copains, c’est pas pareil. Leur impact en question consiste, je cite, « à la contribution de l'entreprise à la transformation juste et durable de l'économie et de la société ». Et figurez-vous que ce mouvement, le MIF - qui est un peu au MEDEF ce que la Confédération Paysanne est à la FNSEA - envisage de convertir à sa cause 30 % des patrons, voire de devenir le mouvement majoritaire d'ici une à deux décennies. Putain ! mais alors c’est que je me suis retrouvé sur le marché du travail bien trop tôt, moi ! Tenez, j’hésite même à revenir m’inscrire à Pôle Emploi - France Travail, de son joli vernis macronisé -. Mais enfin je vais peut-être me calmer et voir comment ça évolue, cet impact. Parce qu’alors, croiser un patron - attention je ne parle pas de l’artisan menuisier de Nasbinals ou du responsable d’une coopérative ouvrière, je parle du vrai patron tel qu’il n’est nullement besoin de le caricaturer -, qui prends soin du bien-être de son personnel, qui partage avec lui ses bénéfices, tout en ayant le même temps de travail et, soyons fous, les mêmes compétences, cela semble relever des versets les plus audacieux d’un conte biblique. Avant de vous renvoyer à l’interview publiée par France Info, je ne résiste à l’envie de partager, ici et maintenant, trois principes clairement énoncés par la patronne en question - elle fabrique des vêtements équitables - : 1) « On ne veut pas que nos entreprises soient encouragées (NDLR : par des subventions, baisses de charge, d’impôts) et que ça induise la fermeture de lits d'hôpitaux, ou moins de budget pour les écoles. » 2) « La vie leur coûte (NDLR : aux salariés) entre 10 et 30% plus cher qu'il y a un an. Donc c'est très important d'augmenter les salaires, très importants d'augmenter en particulier les bas salaires. » 3) « Ce n'est pas possible que la pauvreté augmente en France et que le CAC 40 fasse des bénéfices record. C'est indigne en fait. Ça veut dire qu'on a une économie qui ne marche pas, c'est-à-dire qu'elle sert les plus puissants et les plus riches. Mais elle n'est pas au service de l'intérêt général. » Karl sort de ce corps ! C'est Le Capital réactualisé ! En tout cas, j'sais pas elle, mais moi, je pense que nous pourrions passer nos vacances ensemble. On partirait en train, ou à bord de ma dacia. Vers une petite location en Bretagne, on irait pêcher les moules et les crabes (du MEDEF), ou alors écouter le silence dans un refuge de moyenne montagne, prendre quelques bouquins et lire des heures au bord d’un lac poissonneux... Si ma femme est d’accord, bien entendu ! - Voir l'interview de Julia Faure (France Iinfo)
https://www.francetvinfo.fr/replay-radio/l-interview-eco/julia-faure-co-presidente-du-mouvement-impact-france-demande-de-mettre-fin-aux-suppressions-d-impots-aveugles-et-a-la-prime-au-vice_6006746.html |
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