J'ai lu avec intérêt, mais hélas pas dans son entier, l'article consacré à Jean-François Kahn, après sa sortie sur France 5 et son énième coup de gueule : « Si on continue à jouer au con... » Sans avoir atteint la notoriété de son concurrent américain, ce JFK-là m'est depuis longtemps sympathique car, un peu à la manière de Plenel, il a toujours rajouté du style à l'érudition, de la conviction à l'argument. Sauf son respect, il a aussi beaucoup brassé d'air et fait tourner pas mal de moulins, comme du reste beaucoup de journalistes, quel qu'en soit le niveau. Alors il est vrai que nous tournons en rond, dans la situation politique inextricable où nous nous trouvons. Tombés dans le piège tendu par Macron et que nous sommes quelques-uns à vivre plus mal que les autres, puisqu'à leur différence, nous savions où ce type allait nous arriver. Je connais beaucoup de gens qui se sont laissés berner une première fois et qui en ont pris conscience ; j'en imagine énormément hélas, qui ont récidivé en 2022, se faisant les complices d'une manigance cousue de fil blanc – s'agissant des ultra-libéraux on peut parler de fil d'or – et qui ne l'assumeront jamais. Non, Macron n'a jamais eu pour premier objectif de faire barrage au Front National. En revanche, avec son petit comité de malfaisants, il a tout de suite saisi l'opportunité de s'en servir. En déconstruisant l'édifice politique traditionnel – celui qui garantissait un fonctionnement démocratique - et en faisant tomber toutes les barrières idéologiques. A la grande exception du bloc identitaire lepéniste. Il n'y avait plus selon lui, de droite ou de gauche, tout le monde avait les mêmes intérêts, les mêmes idées à quelques nuances sans grande importance. A quoi bon la droite, la gauche, les syndicats, les corps intermédiaires, la presse indépendante ? Tous les bien-pensants devaient se rallier à son génie. Mais pourquoi ne s'est-il pas aussi appliqué aux nationalistes qui, après tout, en termes de sécurité, d'immigration, de vision même de la société, n'étaient pas tellement éloignés d'un Darmanin, d'un Le Maire ou d'un Berger ? Et bien justement parce que depuis les années soixante-dix et l'émergence du tortionnaire Jean-Marie Le Pen, les enfants, petits-enfants, genres, nièces et le reste de la famille, effraient les petits bourgeois qui, de vous à moi , ont une maîtrise du fait politique à peu près aussi consistante, que leur conscience. Macron, avec la complicité de son partenaire de deuxième tour, ont simplifié, bêtifié même le débat. Soit vous êtes pour une France apaisée, solidaire, européenne, propre sur elle et vous êtes demandé avec Macron. Soit alors, c'est que vous êtes des idiots réactionnaires, des complotistes, des manants qui polluent, des bornés racistes et indécrottables. Et à la faveur des deux dernières élections présidentielles, la question a été ainsi posée : alors vous êtes pour une France moderne qui avance ou pour une France recroquevillée sur elle-même et étriquée du bulbe ? A votre avis, qu'est-ce qu'ils ont répondu aux lecteurs pusillanimes et voyous ? Enfin ceux qui ont voté ! Parce que, entre ceux qui comme moi et beaucoup d'indignés et d'insoumis ont considéré qu'on se foutait bien de leur gueule et ceux qui sont désorientés, trop résignés pour aller voter, c'est tout de même nous qui avons gagné la deuxième tournée ! Khan à raison de prévenir et il n'est pas le seul. Mais enfin ne serait-il pas déjà trop tard ? Laminée par Hollande, la gauche « réduite » n'existe plus qu'à travers un pouvoir de nuisance incarné par Mme Delga, Cazeneuve et ce grand inconnu du nom de Mayer-Rossignol que probablement personne n'aura l'incommensurable hasard de connaître un jour. Ceux-là n'existent plus qu'à travers leurs aigreurs, leurs échecs, leur jalousie. Suffisamment pour empêcher la vraie gauche de poursuivre son œuvre de rassemblement joliment esquissé aux législatives. Il sont prêts à tout, ces minables, pour empêcher la gauche de reprendre corps et âme. La preuve la plus flagrante - véritable déflagration dans notre vie politique – fut l'engagement de la présidente de la région Occitanie, qui a mêlé sa voix à celle de Macron, Ciotti et Le Pen pour faire battre la candidate de la NUPES en Ariège. Dans l'histoire de la gauche française, il y aura eu un avant et un après 2 avril 2023. Non seulement ces socialistes ont détruit la gauche avec Hollande, Valls et Cazeneuve entre 2012 et 2017, mais ils continuent d'user de leur petit pouvoir de nuisance pour qu'elle ne se relève jamais. Ce sont eux qui osent mêler leur voix au FN et laisser croire, comme Macron, que ce qu'ils appellent les extrêmes, se réjouissent. Mais lorsqu'on sait que ceux de droite prétendent que tout est la faute aux arabes, aux fainéants et aux assistés, alors que nous disons que tout le problème vient des inégalités et donc des richesses, qu'avons-nous en commun ? C'est vrai Jeff, qu'à force de jouer aux contres... L'USUL ET LA PROGRESSION DU FN
Je vous propose cette vidéo de l'USUL à laquelle je vous recommande d'ailleurs de vous abonner si vous ne l'avez toujours pas fait !. https://youtu.be/iO5UfwsQCEU |
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