Je vais vous faire rire (enfin peut-être!), hier en rentrant du village où, sans prétention, je n’ai pas trop mauvaise réputation, bien qu’étant sans doute l’un des seuls « gauchiste » - enfin, déclaré, assumé – j’ai vu de loin, immobilisée devant mon portail, une voiture de la gendarmerie. Il me restait cent mètres à faire et je dois en convenir, je me suis posé la question ! Bon vous me direz, Jaco il faut arrêter la tisane du soir qui, chez toi, agit peut-être différemment. Et qui sait même si le thé d’Aubrac n’a pas finalement des effets secondaires pires que ce qu’il prétend guérir ? Vous insinueriez par exemple, qu’il vaut mieux renoncer à soigner les lourdeurs d’estomac, plutôt que de s’exposer à des crises de paranoïa ! Ben, faut voir ! A moins que ce soit le tilleul…
En réalité, des gendarmes j’en connais et pas que dans les chansons de Brassens. J’ai eu dans ma vie des copains, des voisins et il me reste même un petit cousin dans la maréchaussée. Pas beaucoup de mauvais bougres dans le tas. Il me reste aussi quelques collègues flics et même un lecteur qui s’étouffe parfois au petit-déjeuner, mais qui reprend son souffle, apaisé en plongeant son regard sur la baie de Bandol. Oui je suis « anar » et si je ne suis fier de rien (déjà dit ?) je serais plutôt du genre à m’en féliciter. Car s’il n’y avait que des gens comme vous et moi, de leur Brav M, des brigades sauvages en quads, on n’en n'aurait pas plus besoin que de l’autorité d’un préfet, d’un sinistre de l’Intérieur et d’une dame de fer à Matignon. Nous serions des citoyens capables de se parler, raisonnables et nous n’aurions besoin de personne pour expliquer que lorsque la terre manque d’eau, il ne faut pas aller prélever ce qu'il en reste pour arroser des récoltes de pognon au bénéfice de… toujours les mêmes.
Lorsque je suis arrivé à leur hauteur, je leur ai demandé à travers la vitre s’ils venaient pour moi, se sont mis à rigoler en infirmant du chef. Le chauffeur s’était garé là pour téléphoner, ce qui, quand on est gendarme, semble effectivement la moindre des choses. Et je ne crois pas que ce soit non plus mes infusions vespérales qui soient en cause. Ne prêtant plus mon oreille à la télé bien sûr, mais non plus à la radio, ni mes yeux aux journaux, je choisis mes sujets sur Youtube, naviguant entre Le Média, Blast, Le canard réfractaire, Reporterre, la chaîne de Ruffin et j’en passe, y a le choix, y a d’la joie et faut y aller. Enfin, d’la joie, d’la joie… faut le dire vite. Parce que justement, c’est en prenant la mesure de toute cette répression, dans les rues de Paris, près des bassines de Sainte-Soline, aux abords des usines en grève et même, chez les grévistes eux-mêmes que l’on vient chercher chez eux pour les expédier sur les postes de réquisition ou au poste de police tout court, que j'ai réalisé qu'ils n'avaient plus de limite !
J’ai aussi longuement écouté Patrick Baudoin (président de la Ligue Française des droits de l’homme), ce que je vous engage fortement à faire, après cette lecture. Il ne s’agit pas d’un black-bloc mais d’une avocat spécialisé en droit international et qui à ce titre milite de longue date à la LDH. En écoutant son réquisitoire contre la politique mise en place par l’État français – et non spécialement contre la police – j’ai repensé à ces quelques amis qui me sont tombés dessus lorsque je dénonçais, il y a deux ans, la dictature sanitaire qui s'insinuait, sournoisement, mais sérieusement. L’un d’eux, qui s’est désabonné et ne m’a plus jamais adressé la parole, était justement un ancien militant communiste, qui plus est, président départemental de la même Ligue des Droits de l’homme. Ce que c'est tout de même que l'âge... Et tandis que la tyrannie macroniste s’exerce partout - sauf à la « une » de Playboy et je voudrais à cette faveur saluer Marlène Schiappa, elle aussi ancienne de gauche ! - ils ont bonne mine ceux qui m’ont traité, sans oser le formaliser, de complotiste.
Et lorsque l’on n’est pas d’accord avec les lois scélérates de la pire droite libérale, lorsque l’on s’oppose au 49.3, que l’on manifeste contre des mesures anti-écologiques ou liberticide, on devient dans la bouche aux relents fétides de Darmalin, des « terroristes » ! Des terroristes ! On déplore 44 blessés parmi les policiers armés jusqu’aux dents, mais on ignore les 200 manifestants touchés, dont une quarantaine plus gravement et les deux dans un état catastrophique, que les forces de l’ordre ont empêché d’être secourus, selon des sources nombreuses et concordantes.
Voici trois mois que ce gouvernement aux ordres de Saint-Emmanuel-les-mains-jointes, provoque soixante pour cent des français (c’est-à-dire tous à part les gros bourgeois et les vieillards hideux) hostile à cette régression sociale sans précédent, mais aussi à la précarisation de l’emploi, à la paupérisation des jeunes, des prolétaires et autres défavorisés et qu’à coup d’ordonnance et de menton, puis de bâton, il méprise le peuple et le provoque.
Mais Monsieur, Monsieur le pire que Sarkozy, monsieur le minus de l’Intérieur qui faites le dur, c’est sous l’Occupation, c’est la Gestapo qui traitait les opposants, les Résistants, les Communistes, les Juifs, de terroristes ! Vous n’avez pas honte ? Vous félicitez les bouchers de Sainte-Soline, vous voulez dissoudre un mouvement écologiste qui se bat pour le bien commun, interdire les zones à défendre et mettre à l’amende les manifestants. Vous êtes du côté de ceux qui ont leur petite piscine privative et creusent leurs bassines lucratives. Vous punissez les humbles, les purs, les généreux, vous les offrez aux cuistres, aux cupides, aux sordides. Macron prétendait, pour être élu une fois et puis l’autre, faire barrage au Front National de le Pen. Il en est la copie conforme…
Alors pour rebondir sur la voiture de gendarmerie - si j’ose m’exprimer ainsi – je ne pense pas que nous en soyons encore à l’arrestation pour délit d’opinion et d’expression. Le seul truc auquel il faut veiller, nous autres bruyants indignés - sans se prendre pour Julian Assange ou Edward Snowden - c’est qu’il ne nous collent pas une garde à vue pour viol, pédopornographie, trafic de cannabis ou vol à l’étalage de Francis Loubat, marchand de fruits et légumes en Lozère.
___________________
Je vous invite donc et vous incite même fortement à écouter l’entretien accordé à Blast par Patrick Baudoin, président de la Ligue Française des Droits de l’Homme.
https://youtu.be/ahWFQHIHmsA
___________________
Mon ami Jean-Claude G du Revest, m’a fait parvenir ce lien magnifique où l’on retrouve, grâce à la plume et au travail en amont du journallsites d’investigation Jean-Marc Adolphe, la genèse folle de la Macronie. C’est passionnant, improbable, ahurissant à l’image de tout ce qui se passe aujourd’hui. Le « pauvres gens » qui ont cru en Macron d'une manière ou d'une autre, doivent se sentir bien bête et bien seuls aussi, pour ne pas dire bien sales… Surtout, ne ratez pas ça !
https://www.leshumanites-media.com/post/la-faillite-de-la-start-up-nation-01-prise-de-pouvoir-en-bande-organis%C3%A9e?utm_campaign=923fcd9a-3cd4-4adc-a6a9-2f63ff6e0c07&utm_source=so&utm_medium=mail&cid=0db67398-390f-4310-8e95-a4d433712ac3
Quant au dessin qui ouvre cette chronique, nous le devons à Chantal Montellier qui produit des bandes dessinées et travaille sur un projet de recueil traitant de la curieuse période que nous connaissons.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire