Jaco...brac - Macronique

 

Ce dessin humoristique, paru dans Charlie Hebdo, ne date pas d'hier. Il est signé Tignous, assassiné le 7 janvier 2015

Il est Toujust l'heure de refuser Qu’est-ce que j’aurais aimé vivre du côté de Monéteau, Longwy ou Saint-Maur ! Comment, pourquoi ? Mais vous n’êtes pas au courant ? Les veinards vont, parmi une vingtaine d’autres, compter dans leurs villes, un nouveau supermarché ! Toujust qu’il s’appelle. Et pas la peine d'ajouter Auguste. C’est pas drôle ! Parce que je sais pas bien si vous l’avez senti le fond du problème. En ces périodes d’instabilités climatique, géopolitique, où la situation social, les relations humaines, même, se détériorent, il y avait urgence à recevoir dans notre beau pays la France, une nouvelle chaîne commerciale. Et c’est vrai que lorsque vous avez éliminé Auchan, Aldi, Carrefour, Casino, Grand Frais, Intermarché, Leclerc, Lidl, Netto, Super U – et je dois bien en oublier - l’offre demeure, convenons-en, fort limitée. Alors comment ne pas recevoir Toujust avec joie et un certain soulagement. Parce que si l’on peut avoir des doutes sur la sincérité de certains de ceux cités plus haut, cela ne peut-être le cas du petit dernier de la grande distribution. Il arrive à point nommé pour rétablir la justice des prix. Sans doute même que le patron - qui a eu cette idée lumineuse de créer un truc vraiment nouveau et de combler le vide abyssal que l’on connaît dans le domaine -, le fait surtout pour rendre aux clients le pouvoir d’achat que leur a confisqué le pouvoir tout court ! Enfin un qui ne créait pas un business sur mesure pour s’offrir une belle bagnole et se barrer à la première occasion à la Plagne ou à Bali ! Après, vous l’éviterez pas, y a des râleurs partout. A commencer par ces salauds d’Indignés qui mettraient bien la France à l ‘arrêt - et le poisson à l’arête !- parce qu'ils ne veulent rien foutre !  J’ai donc observé que certains se plaignaient déjà, de la cohue et de l’attente, insinuant que si l’on faisait ces courses là, on ne serait pas Toujust à l’heure ! Facile. Certains ont trouvé que le Super U d’en face était moins cher sur certains produits. Ce que c’est tout de même que la philosophie ! Lorsqu’elle aborde l’aspect commercial, c’est grand, que dis-je Plutarquien ! Et je peux même vous dire que le poulet de Toujust, il est à un euro de moins. Et comment qu’il est bon ! Il vient de Pologne… peut pas être foncièrement mauvais ! Allez, vous avez compris que ce matin, plutôt que de gémir, je préférais jouir des grandes infos que l’on nous offre et de l’anachronisme, de la futilité, de l’absurdité du monde dans lequel on vit et que la plupart d’entre-nous entretient - à son porte-monnaie défendant – quand il ne le soutient ouvertement et ne s’en réjouit pas Ce ne sont pas des supermarchés, pas plus que des hypers, dont nous avons besoin. Ce qu’il nous faut aujourd’hui ce sont des jardins, des terres cultivées. Des campagnes qui renaissent. Et si vous avez des paysans heureux, vous aurez des bêtes chantant et dansant la gigue jusqu’aux portes de l’abattoir, des carottes radieuses et des haricots pétant la forme. C’est Saint-Emmanuel-les-mains-jointes (Ducon la joie, pour les plus intimes) qui évoquait il n'y a pas si longtemps, la fin de l’abondance. Lorsqu'il prend sa tête de curé débonnaire, on a envie de le croire !  Et je vous signale, vous qui critiquez tout le temps, qu’il a déjà dû commencer à la mettre en pratique - la fin de l'abondance -, car il est maigre comme un coucou, le type. A moins que ce soit les soirées de défonce en boite de nuit… Toujours est-il que la fin de l’abondance, moi je l’attends avec impatience. Et c’est pas Toujust comme ça que je la conçois.  Pour aller mieux, cette société doit effectivement commencer par arrêter de bouffer n’importe quoi. Mais c’est pas tout ! Elle doit cesser de tout gober devant cette télé qui tapine dans les salons et les chambres du soir au matin, déversant son flot de publicités - autant que de stupidités - qui rendent addictes nos enfants (mais pas que, il y a aussi nos petits-enfants, et même nos arrières-petits-enfants… Putain c’est qu’on est franchement vieux !). Assez de surexposition de grosses bagnoles, de produits de luxe, de voyage de rêve et tout ce qui ne sert à rien qu’augmenter à vue d'oeil la convoitise et la température suffocante d’un monde d’abrutis. Vite, de l'air ! Ouvrons la porte et toutes les fenêtres ! Je sais que vous allez être étonnés. Mais je vais déjà conclure parce que quand je rentre dans des transes comme ça, je commence à perdre mon souffle et mon appétit… Toutes les  questions tiennent en une seule : puisque tout le mal de la terre – vous l’avez compris ça au moins (?) - vient du pognon, êtes vous prêts à en avoir moins, à ne plus commander n’importe quoi sur les sites marchands et si vous en avez de reste, à le partager ? Tant qu’on ne sera pas 80 % à dire : oui ! (sincèrement, oui !) on n'en veut plus de leurs pubs, de leur foot et de leurs avions, il restera impossible de changer le cours de notre destruction d'oxygène et de neurones. Les plus cyniques répondront : ben justement, c’est ce qu’on te dit ! C’est que de l’utopie, ça sert à rien ! Alors allez Toujust vous faire...

Je vais, je reviens... Bon, je sens que je vais vous manquer et je dois cette fois vous en avertir, parce que qu’est-ce que j’ai pas pris l’autre fois, quand je me suis arrêté quinze jours !  : «  Oui, tu arrêtes tout, sans prévenir ! Nous on se fait un sang d’ancre… Tu pourrais au moins le dire. On a cru que tu étais malade, peut-être mort. Ou pire, que tu faisais la gueule." Voilà pourquoi je vous avertis qu’après un petit déplacement amical chez les sauvages de la Mecque et de la Mer Méditerranée, je vais me plonger une huitaine dans une relecture de bouquin. Je ne peux encore rien trop dévoiler, mais ça va être chouette… Et je vous jure que si d’ici-là, la planète brûle, je ne regarderai pas ailleurs. J’arrive et j’arrange tout… A bien vite les rebelles ou seulement complices par consentement...   Un petit tour dans le Var En attendant de m’y rendre, je vous mets en copie le texte d’un ami écorché vif. C’est parfois dur à suivre… comme la vie. C’est du vécu, du pur jus et moi, ça me plait ! "Certes il a fallu quinze cent ans de malheur pour que le peuple exsangue et affamé veuille mettre un terme à la Tourgue, symbole puissant des monarques.  C'est ainsi que Victor Hugo écrit dans "Quatre vingt treize" : "La guillotine  répond au donjon, je suis ta fille…"     Capitalisme,  progressisme , mondialisation , pollution, défiscalisation, évasion fiscale, délocalisation, réforme, régression, inflation, en verra t-on la fin ? Il aura  suffi de quarante ans de trahison, d’accumulation de mensonges du capitalisme dans la Cinquième ( pas quinze siècles !), pour assimiler "quatre vingt treize".  Cette lame froide nous glace toujours le sang.  A-t'elle sévie, châtiée, réprimée  trois cent trente ans trop tôt ? Pour cet homme qui aimait plus les clés que le contenu des coffres, j’éprouve pour lui une peine effroyable. Mais déjà en ce temps-là une autrichienne était à la manœuvre… Aujourd’hui, l’infâme a le pouvoir, les codes, la méthode pour vider les coffres de la France. A la seule injonction d’une Allemande. Pauvre France !  Pascal le Grognard de Toulon    Celui qui sait, celui qui se gratte la tête  Et puis cela fait bien longtemps que je ne vous ai pas barbé avec mon copain du Revest - de la médaille -, un philosophe, un fou, un poète, un génie, un agité, un agitateur, un éditeur, un mec bien, enfin c’est pas ce qu’il prétend être, mais plutôt ce que j’ai envie qu’il soit. Y en a qui se demandent comment je fais pour chroniquer tous les jours - et sans viagra, parfois même sans amour -, c’est la force de l’habitude. Mais à côté de celui-ci, je suis écrivaillon d’occasion. Et en plus, lui, il « poste ». Je sais pas s'il followe et s’il like, mais il poste. Il m’a envoyé ça hier et j’ai trouvé ça bien. Salut ami, camarade Jean-Claude Grosse, égaré mais jamais bien loin ! (Et si vous n’avez pas le temps, lisez-le quand même. Si vous vous grattez la tête, c’est pas grave ! Cela sent moins mauvais que de l’autre côté du système... « Celui qui sait : - Quel est le point commun entre les religions, le colibrisme, le self-help, la psychologie à outrance ?  C'est l'arnaque du "change toi et le monde changera".  Pourquoi l'arnaque ? Car en se trompant grossièrement d'échelle , elles perpétuent les dominations en tuant dans l'œuf l'auto organisation des collectifs.  Se tromper d'échelle ? Ne me faites pas dire ce que je ne dis pas : oui, le travail sur soi est important, voire essentiel. Mais il concerne notre vie intérieure.  L'organisation des ensembles se situe à une autre échelle.  Si une névrose, un trauma, nous empêche d'agir, une thérapie pourra éventuellement libérer la personne.  Mais si la police, l'état, vous met sous barreau, vous pouvez toujours tenter la méditation transcendantale, vous n'irez pas bien loin.  Alors quoi ? Pour ne pas se mélanger les pinceaux, il est bon de distinguer ce qui est intérieur ou extérieur, ce qui est individuel ou collectif. Et là déjà, vous comprendrez que l'on ne peut pas résoudre un problème collectif qu'avec une idéologie individuelle, ni même la moindre garantie qu'un travail intérieur puisse modifier une institution politique ... De rien, c'est gratuit ! ------------------------ Celui qui se gratte la tête : - chouette, on a les "coupables" et "responsables", les "responsables" mais pas "coupables", les ni ni, les en même temps... à savoir  le capitalisme extérieur et la confusion mentale intérieure;  la confusion des échelles, celle pour descendre dans les tréfonds, celle pour sortir de la caverne  j'adore ce miroir tendu par celui qui sait qui me dit  tu t'arnaques toi-même, pauvre cloche;  soigne tes maux et auto-organise-collectivise-socialise-communise-anarchise-toi (paradoxal ?) --------------------- Évidemment, la démonstration gratuite de celui qui sait repose sur un jugement péremptoire, l'arnaque et un postulat indémontrable : l'arnaque du "change toi et le monde changera"  reposant sur le sur ou sous-postulat indémontrable :  il y a toi et il y a le monde, c'est bien séparé, pauvre clochesuivi de son corrélat déductible aristotéliciennement : Pourquoi l'arnaque ? Car en se trompant grossièrement d'échelle, elles perpétuent les dominations en tuant dans l'œuf l'auto organisation des collectifs. ----------------------- celui qui se gratte la tête précise à celui qui sait que des prisonniers célèbres, de très longue durée, ont changé le "monde", enfin, ça fait du bien de le croire : Gandhi, Mandela, Soljenitsyne... --------------------- Présentation d'un livre à venir : Vous l'attendiez: «La société de provocation. Essai sur l'obscénité des riches» de Dahlia Namian est en librairie aujourd'hui en Amérique du Nord, le 21 avril en Europe!  Pendant que l’on contraint les migrants à errer dans des camps ou à sombrer dans la mer, des traders de bitcoin et des pirates libertariens perfectionnent l’art de la fuite et se réfugient sur leurs méga-yachts, leurs îles artificielles, voire dans des fusées à l’allure phallique. Tandis que la terre brûle, Elon Musk envoie une voiture flotter dans l’espace et rêve de coloniser Mars. Alors que le prix des aliments de base ne cesse de grimper, l’industrie agroalimentaire gonfle ses profits et, à la télé, on célèbre des chefs qui transforment la cuisine paysanne en haute gastronomie. Bernés par les prestidigitations des ultra-riches, nous les regardons, stupéfaits, dilapider les ressources de la planète. Dans son roman Chien blanc, Romain Gary appelle «société de provocation» cet ordre social où l’exhibitionnisme de la richesse érige en vertu la démesure et le luxe ostentatoire tout en privant une part de plus en plus large de la population des moyens de satisfaire ses besoins réels. Ce pamphlet cinglant énumère et analyse les mille façons qu’ont les ultra-riches de nous nuire, et invite à rompre avec cette société de provocation. ------------------------------ Celui qui se gratte la tête : - chouette, on a les "coupables" et "responsables", les ultra-riches;  d'où le slogan évident rendez l'argent  ou encore plus évident taxez les riches  comme le dit la robe de soirée d'Alexandria Ocasio-Cortez, la gouverneure de l’État de New York, proche de Bernie Sanders et représentant l’aile gauche du parti démocrate - chouette, on a le responsable sous-chef, le "président" des riches, la sous-sous-cheffe polytechnicienne, le sous-sous-sous-fifre du "travail", et le saoul porte-parole des paroles creuses ------------------------------ Celui qui se gratte la tête remet sa tête dans le sable, cul à l'air comme l'autruche, sans slogan sur sa croupe ou sa cuisse -------------------------------- Lire, relire la fabrication du consentement, de la propagande médiatique en démocratie by Edward Herman et Noam Chomsky