S’il paraît inégal, le combat pour le maintien de l’âge de départ à 62 ans - en attendant les 60, qui sont le bon âge pour entamer une troisième vie, palpitante bien que trop courte – demeure encore incertain et c’est en cela qu’il est passionnant. Bien sûr, c’est le retour du pot de terre et de David contre le pot de fer et Goliath. Non que la question soit illégitime, mais qu’elle soit dépendante du bon vouloir d’un pouvoir, d’une finance et de médias à leur service. Pas très compliqué pour eux de verrouiller le système. En principe, ils ne devraient même pas avoir besoin d'arracher les couilles des manifestants après leur avoir crevé les yeux (ça, ce doit être juste pour le plaisir !)
Nous savons bien que si les Insoumis, Mélenchon, Ruffin et cie, ont si mauvaise côte auprès des trois-quarts des électeurs, c’est justement parce que ceux-là le sont, soumis. Pas tant aux monarques Républicains - ou non –, qu’à l’argent qui les obsède et pour lequel, comme de bonnes vieilles putes, ils sont prêts à tout. Seulement, ces 75 % de collabos ne forment pas un bloc si compact que cela. Il a ses friabilités. Dans le tas, tous ceux qui se désintéressent de la politique, en disant « Bah ! C’est tous les mêmes ! » ces ignares un brin masochistes, ont le ventre qui commence à gargouiller depuis que le filet de lieu noir (un poisson presque immonde) est à vingt euros et que certains prix, tel que celui des patates, à triplé depuis le sacre de Macron. « Qu’ils mangent donc des topinambours ! » auraient pouffé la Trogneux du haut d'une fenêtre de Versailles, mais personne n’a pu le vérifier. Quant à ceux, venant de la gauche prolétarienne, qui ont cru en Le Pen pour bouter l’arabe hors de nos contrées et combattre Macron, ils s’aperçoivent que les leaders « Nationaux » sont surtout de grandes gueules sans suite dans les idées et prêts à aller béqueter la soupe avec la même avidité. Même le plus creux des manants de la périphérie lilloise, peut enfin réaliser que la présence d’étrangers sur notre sol, n’est en rien responsable de l’hyper-inflation, ni de la radicalisation de la gouvernance libérale. Et il n’est pas jusqu’aux moins droitiers du parti Les Républicains, qui admettent à demi-mot, que le vrai, le seul ennemi du citoyen Français, c’est le riche.
Celui dont se nourrit le macronisme dans une sorte d'écosystème, l’un étant totalement dépendant et pour dire les choses avec un peu plus de contenance, consubstantiel de l’autre. Et lorsque j’évoque cette engeance, je goutte que les mots les concernant commencent par con… Je suis vieux, mais comme ces matous qui perdent leurs poils, je suis resté joueur.
Vouloir rallonger l’âge de la retraite, alors que la plupart des économistes neutres - je veux dire non impliqués dans l’ordre capitaliste mondial – s’accordent à dire qu’il n’y en avait pas besoin, vu que les caisses sont abondées pour longtemps. Puis, même chez certains démocrates-chrétiens, on finit par convenir que l’argent existe et qu’il est partout. Que lorsqu’on est capable de lâcher inconsidérément des milliards, pour sauver la face pendant la COVID, dans le fameux quoi qu’il en coûte, dont le seul usage consistait à masquer la réalité, retarder l’échéance, juste le temps que le Champion des financiers soit réélu, il n’est pas difficile d’alimenter une caisse de retraite sur le (très) long terme.
Quant aux riches, nous y (re) venons. Admettons qu’un type ait eu plus de courage - mais c'est plus souvent de chance dont il s'agit - que son copain d’école, qu’il ait collectionné les 10/10 plutôt que les bulles et qu’au lieu de ramasser les ordures ou de croupir dans un bureau quelconque, il ait entassé une petite fortune en doctorant, ingéniant, architecturant, dirigeant, entreprenant, dominant et parfois même maltraitant fièrement, lorsqu’il arrive à la retraite, le type, à part d’être blindé - grosse voiture, résidence secondaire, compte en banque à bloc, sans parler des héritages effarants - qu’est-ce qu’il fait de plus que celui qui aura trimé toute sa vie pour des broutilles, des rogatons ?
En quoi le retraité richissime, pas fatigué des masses, est plus utile à la société que le pauvre bougre ? Si ce n'est d'entretenir les green et les pistes noires. Vous me voyez venir ! Il n’y a plus aucune raison pour que le gros bourgeois plein de soupe, touche un centime de plus de retraite que l’affamé qui, non seulement n’a rien, mais s’il le faut doit encore payer un loyer, un crédit de consommation et le contrôle technique d‘une bagnole qui a quinze ans. Alors, ils me diront - les mêmes qui font croire que sans les riches, on serait encore plus pauvres ! – qu’ils ont cotisé toute leur vie bien plus que les autres. Ah oui ! Et quand sur un salaire brut de 1 500 euros on en enlève 200 pour la retraite, est-ce que c’est tellement mieux pour subsister, que lorsque sur un salaire de 10 000 on enlève 3 000 ?
Allez, je sais bien que vous m’avez compris. Du pognon il y en a partout, sauf dans les poches de celui à qui on veut rajouter deux ans de travail, rien que pour le principe. Par pure et sale idéologie… Et puis tiens - ça se voit que je suis énervé ? - savez-vous qu’en France, entre les plus aisés et les plus pauvres, l'écart d'espérance de vie se compte en dizaine d'années : 13 ans pour les hommes et 8 ans pour les femmes. 25 % des plus modestes sont déjà décédés à 62 ans, contre 5 % de l'autre extrémité de l'échelle sociale. Et ce n’est pas moi qui le décrète, mais une étude de l'Insee, rendue publique par France Info. On demande donc de travailler plus longtemps à des gens qui ont peu de chance d’arriver à la retraite. Ce qui permettra aux gros-lards de droite, de se gaver pendant peut-être trente ans ou plus…
Le 29 janvier, je vous l’assure, il faut tous aller manifester. Et ne rien lâcher par la suite, car tout sera fait pour étouffer la contestation. Contre ce projet de retraite barbare, imposé par la force et sans raison légitime ; contre un pouvoir libéral qui veut à tout prix nous contraindre et nous avilir ; contre une société capitaliste qui a pillé notre terre à son seul profit et entend s’enrichir encore jusqu’à son extinction.
Puisqu’ils nous provoquent… ripostons !
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