Jeudi 7 décembre 2022
Les commerçants broient du "black"
Je confirme que je n'évoquerai la Coupe du monde de foot, que pour la dénigrer. Le pire, c'est que je n'aurai même pas à puiser au plus profond de ma mauvaise foi. A ce propos, j'ai lu que des Qataris, interviewés sur un bord de pipeline, demandaient aux journalistes : " mais pourquoi dites-vous tant de mal de nous ? " Mais c'est vrai ça ! Pourquoi dit-on tant de mal du Qatar, déjà et d'un tournoi sportif, qui plus est ? Car enfin, les esclaves tombés par milliers, l'herbe artificielle et la clim dans les stades, c'est d'une normalité...
J'ai lu aussi que les places de stade se négociaient au marché noir à des prix extravagants. Ainsi pour assister à France - Angleterre, il faudrait compter dans les 500 € ! J'sais pas vous, mais il faudrait me les donner pour y aller et encore, je passerais tout mon temps à la buvette, à siroter de la bière sans alcool. Ceci étant déjà une contrainte, vu que je serais plutôt amateur d'alcool que de bière. Mais enfin passons.
Car ce qu'il faut retenir de cette histoire, c'est le magnifique tour de passe-passe (un une-deux, qu'ils appellent ça dans leur jargon). Si vous prenez les choses logiquement, vu que là-bas, les gens s'en foutent du foot et que les stades sont vides, il semble mathématiquement impossible qu'il existe un marché noir ! D'accord. Mais comme ils sont pétés de tunes, les enturbannés, ils achètent toutes les places 100 balles et les revendent aux abrutis du monde entier, qui ont fait le charmant voyage du Qatar, à cinq fois le prix. Et voilà comment les riches le deviennent bien davantage. Ce qui, ici, n'est pas totalement immoral puisqu'ils le font sur le dos des cons... Ah ! ces arabes, ce sont vraiment les plus forts !
Comment ? Vous trouvez cette conclusion éminemment raciste ? Mais oui, vous avez raison. Moi, qu'ils soient musulmans - lorsqu'ils ne font pas un strike au Bataclan ou au bowling de Nice - ou pas, les arabes ne me dérangent nullement, ce sont mes frères humains et en valent d'autres... Mais lorsqu'ils se font la peau de chèvre en or sur le dos des autres, lorsqu'ils ne calculent plus en centaines d'euros mais en millions, ce sont des parasites de l'humanité, des nuisibles. Mes ennemis...
Le rapprochement est osé, mais cela me fait penser à cet article du Figaro - le pire des journaux de la création dans le sens où il véhicule des idées de merde, mais qu'il est remarquablement écrit et bien fait -. Le titre, je vous le livre tel quel : "Les commerçants souffrent en silence de l'arrêt du black !". Traduisez : les malheureux qui trichent comme des dingues depuis des décennies, ne peuvent plus escroquer l'Etat et les contribuables honnêtes - si, si, y en a ! - comme jadis. Lorsqu'ils évoquent les commerçants - sans doute champions de la spécialité - faudrait quand même pas sous-estimer les artisans et les paysans. Ils ne sont pas tous au même niveau, mais ils comptent aussi leur joli lot de spécialistes.
Me revoici donc sur l'un de mes dadas préférés ! Je lis que certains de ces boutiquiers, gémissent parce qu'ils ont carrément perdu vingt à trente pour cent de leurs revenus. D'ailleurs beaucoup se payaient leurs vacances à la neige et les heures supplémentaires de leur personnel, avec ses gros biftons non déclarés. Ben voyons ! cela vous éclaire aussi sur les raisons pour lesquelles, beaucoup d'entre eux (la Corse étant Championne du monde du compte rond) ne prenaient pas la carte bleue. Les plus gonflés arguaient que cela coûtait très cher (en vérité quelques centimes), les faux culs regrettaient beaucoup, mais ils n'avaient pas de réseau pour le faire fonctionner ou alors plus radicalement, leur terminal de paiement était en panne. Et ce, depuis des semaines, des mois, parfois des années !
Ne supportant pas les tricheries sous quelque forme qu'elles se présentent - une mauvaise éducation sans doute ! -, je fus mis à rude épreuve dans le Var, où la malhonnêteté est élevée dans les milieux comme il faut, en institution et en une manière de savoir être. On a même un ancien ministre qui va se nourrir gratuitement à la cantine du Conseil départemental, le président de ladite assemblée qui transforme des zones agricoles en terrain à bâtir pour les copains, on s'arrange en permanence avec la loi et on se remplit les poches, au point de n'en avoir plus assez... de poches ! Métaphore qui n'est pas sans me rappeler, ces entrepreneurs, ces restaurateurs et tout ce monde interlope, qui pour payer un journal ou un café, sortait, non seulement sans précaution mais avec fierté, des liasses de gros billets. On dit même que certains investissaient cash dans des blanchisseries. C'est le même temps où tenant un petit restaurant qu'ils jugeaient probablement minable, je déclarais tout jusqu'au dernier café... Vous me direz que je n'avais rien à foutre dans ce monde-là et vous aurez absolument raison.
Tout ça pour dire qu'au Qatar comme dans le Var, si ce n'était que de moi, le fric ne coulerait plus à flot. Comme nos rivières, l'argent liquide serait à sec. Nous paierions tous avec une petite carte magnétique. Ce serait plus rapide car il n'y aurait plus à rendre la monnaie ; écologique puisque l'on n'imprimerait plus de billets et surtout, curatif, dans le sens ou cela éradiquerait une flopée de nuisibles.
Quant aux effets potentiels sur notre vie en société : davantage de lits d'hôpitaux, de meilleures prises en charge de la pauvreté, des petits salaires revalorisés. J'ai bien dit potentiels. Car ceux qui nous gouvernent ne lutteront jamais contre l'argent sale de leurs propres électeurs et même s'ils se sentaient contraints de le faire, ce serait pour le redistribuer, quoi qu'il en coûte, aux plus aisés... grands adeptes des dessous-de-table !
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