18.- ADITSHATZ MONDE E LA COMPANHIA ! Je l'écrivais encore hier, nous allons traverser un printemps électoral tempétueux. Un printemps qui vous donne pour seule envie de rester chez soi, sous les couvertures à l'abri des propos haineux, des mesquineries, des perfidies, de l'avidité et du mépris. Il va falloir se le traverser ce printemps pourri, mais au bout, il y aura le 27 août.
Nous en connaîtrons d'autres des jours heureux, mais celui-ci alors, sera diffèrent. Un brin de poésie, un grain de folie, de la bienveillance, de cette générosité qui n'appartiennent qu'aux hommes, lorsqu'ils veulent bien s'en donner la peine, enfin je veux dire la joie !
Le 27 août à Nasbinals, c'est Nadau. Comment c'est quoi Nadau ? Ben c'est Nadau, vous savez l'homme au béret, à la voix rocailleuse et douce comme un torrent d'été qui coule de la gorge du Saussat. Des mélodies qui vous emportent dans le courant... Et puis d'ailleurs c'est pas Nado, c'est Nadaaaooouuuu. C'est Occitan et c'est si beau. Excitant !
Je suis de ceux - et Dieu sait que je ne suis pas unique - dont la vie a été un peu bouleversée par cette rencontre. Car Nadau ne s'écoute pas, il se communie et vous emplit. Et vous console de ce monde... Sans emphase, sans même en avoir l'air, il vous possède et vous nourrit. Je ne prétends pas que cela fonctionne avec tout le monde. J'en ai même connu qui m'assuraient avoir vécu la même aventure avec Céline Dion …
Un jour que je dînais avec le maire, je lui fis écouter une chanson du groupe Nadau - oui parce que Nadau c'est Jan, une figure ronde et boudeuse parfois éclairée d'un sourire inouï le tout surmonté d'un béret vissé probablement nuit et jours et à vie, mais c'est beaucoup mieux : une dizaine de personnes autour de lui dont certains manient l'instrument ancien avec virtuosité et font rayonner, resplendir l'ensemble -. J'avais choisi, je crois l'Immortèla. Bernard leva une oreille, puis les deux et me dit : "Mais je connais ça. Je l'ai entendu aux obsèques de Simone Anglade." C'était quelqu'un Madame Anglade en Aveyron, mais c'est une autre histoire. Et puis ce n'est pas la seule. Moi aussi je veux partir sur du Nadau. J'ai déjà choisi, ce sera Los de qui cau. Ah ! tiens quand t'es un peu sensible et doté d'un reste d'humanité, vas y toi, sans verser ta larme. D'ailleurs comme je n'ai pas encore pris mon billet pour l'au-delà (contrairement à ceux pour le concert du 27 août), si vous ne souhaitez pas patienter, je vous suggère de l'écouter sur le lien ci-dessous et si j'y pense. Nous écoutâmes ensuite Morlana - quelle sublime mélodie ! - et puis forcément l'Incantada…
Il se leva et en tapant de sa grosse pattasse sur une table en noyer qui eut beaucoup de mal à surnager, il lança " Fais le venir ! " Le lendemain j'écrivis à Jan qui ne tarda pas à me rappeler. On a parlé cinq minutes du pays et puis comme cela se pratique encore en de rares endroits, les pentes comingeoises et béarnaises, les marchés aux bestiaux de l'Aubrac, on s'est tapé dans la main. C'était je crois pour l'année suivante, le 22 juillet 2021. Et un mois après, la COVID a fait patatim-patatam ! Nadau dut annuler ou reporter plus d'un an de concerts et je me faisais mon deuil de cette rencontre rêvée entre ce personnage qui m'habite et ce territoire qui me possède.
Le même été que celui où Nasbinals devait l'accueillir, Bernard, le maire et l'un de ses conseillers Patrick, évoquent à nouveau la venue de Nadau. Mon visage s'éclaire mais j'imagine que la page a été tournée par le groupe et qu'il a des engagements par-dessus la tête. Patrick qui s'occupe de l'Amicale des pompiers avec Frédéric, a flicaillé de nombreuses années à Paris. Il participa ainsi au service d'ordre lorsque Nadau enflamma l'Olympia, en 2010 sans doute. Il insista…
Revoici ce vieux questionnement métaphysique : le hasard existe-t-il ? Alors que je randonnais dans le coin, le téléphone sonna. Nadau ! "Allo, je viens voir si vous êtes toujours intéressés, sans quoi je donnerai mon accord à un autre organisateur en Lozère !"
" Et comment qu'on est intéressé ! Figure-toi...." Je lui ai raconté l'énorme coïncidence. On s'est retapé dans la main et nous y revoici.
Avec quelques passionnés, Marlène et Laurence celles et ceux d'Aubr'action, des pompiers et du Foyer Rural, Jean-Pierre du Bowling, on s'y est filé avec coeur. Cette fois aucun virus ne nous privera de ce soir de fête. Nadau, l'accordéon, cornemuse et violon, l'aligot et la tireuse, une larme d'émotion retenue, des gestes de fraternité, des tranches d'humanité et de saucisson. Le temps est incertain en Aubrac à la fin du mois d'août. L'orage peut gronder et le froid mordiller déjà les nus-pieds. Même un flocon n'est pas totalement à exclure... Mais je suis sûr que comme après la tempête quand ils ont réparé le toit de chez Cazaubon, il y aura des étoiles dans nos verres de vin, ça fera comme de l'électricité...
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Vous pouvez à partir d'aujourd'hui prendre vos billets sur le site de vente en ligne en cliquant sur le lien
www.festik.net/billets/nadauenaubrac
Si vous venez de loin et comptez dormir sur place réservez aussi dès que possible votre nuit - entre les touristes et les autochtones il y aura du monde ! -.
Enfin si vous connaissez pas Nadau plus que ça, je vous propose cette chanson parmi mes préférées
https://youtu.be/5wSTjB9NYh4
Et puis voici deux petites vidéos que j'ai réalisées dans des conditions difficiles au Zénith Toulouse et au Forum Graulhet. Et j'espère faire mieux à Nasbinals.
https://www.youtube.com/watch?v=nETFrgtggvQ&t=1s
https://www.youtube.com/watch?v=gky0m4JYvY8&t=73s
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