lundi 22 novembre 2021

 



22.- LIQUIDATION DE SÈCHE-LINGE - " On s'est parfois fait prendre pour des imbéciles... " cette phrase mythique sur le point d'entrer au Panthéon des perfidies a été entendue autour d'une table qui réunissait plusieurs anciens salariés de Whirlpool à Amiens, hier après-midi, dans la forteresse de la Préfecture de la Somme. Nous pûmes aisément - mais indument - l'attribuer à l'un de ceux qui, depuis plus de quatre ans se trouvent dans l'expectative quant à l'avenir de leur boîte et dans la souffrance avec une fragilisation des statuts, une paupérisation des personnels et plus de cinquante emplois sacrifiés, soit environ dix pour cent de l'entreprise. Et l'on ne parle pas des intérimaires privés de ressources.
" On s'est parfois fait prendre pour des imbéciles, on s'est parfois fait avoir collectivement..." Si c'est un bien bel euphémisme, ce qui est tout de même le plus étonnant, le plus ahurissant c'est qu'il a été prononcé par Saint-Emmanuel-les-mains-jointes en personne ! Impliquant les salariés et les syndicats dans l'échec de reprise de Whirlpool.
Gonflé, non ? Le candidat tombé de Jupiter comme la vérole sur le bas-clergé s'invite dans l'usine en crise entre les deux tours de la campagne des présidentielle 2017 pour promettre - au moins - la lune et fait une annonce fracassante : "Si je suis élu, je reviendrais faire le point avec vous dans six mois." Parole tenue (si, si !) il redébarque, triomphant, chez Whirlpool, les pectoraux gonflés comme le  petit coq que l'on connait. Alors qu'est-ce que je vous avez dit, les cocos ? Je suis là ! Et votre problème, on va le régler. Le repreneur on va vous le trouver !
Toujours aussi sûr de lui et l'estomac en acier trempé, il avait tout de même dû ferrailler avec un autre Picard, pas vraiment du même bord, ni de la même trempe d'ailleurs. François Ruffin était venu expliquer que ce président-là avait sûrement moins de préoccupation pour eux que pour les actionnaires qui pompent systématiquement tous les bénéfices de la sueur des ouvriers.
Bref; c'est un peu la queue basse, mais avec toujours cette arrogance qui fait l'homme, que l’Élyséen en pré-campagne électorale aux frais de l'État, s'est pointé, quatre ans après, non pas sur le site amiénois mais bien à l'abri, en expliquant qu'ils s'étaient tous faits prendre pour des imbéciles ! Faut quand même aller la chercher celle-là, d'explication. Et la déclamer sans même rougir ! Pas plus que quand il ose annoncer, après un si long fiasco  : "Mais on va continuer à chercher des solutions" ! C'est d'ailleurs ce qu'il a promis hier aux pêcheurs et qu'il promettra à qui voudra l'entendre. En leur donnant généreusement rendez-vous lorsqu'il aura été réélu !
Mais nous aurons tous noté un détail plutôt amusant. Contrairement à octobre 2017, le président ne portait pas cette fois le gilet jaune, ayant préféré un magnifique costume sur mesure. Il faut dire qu'il avait alors lancé une mode qui allait faire un malheur, environ un un an plus tard, au point de se généraliser aussi bien sur les carrefours de provinces que le samedi après-midi sur les Champs-Élysées.
Toutefois on sait bien que les modes reviennent pas cycles et que celle du gilet de détresse des citoyens, n'est pas bien loin : à droite du conducteur dans la boîte à gant ! Dès fois que certains d'entre nous en auraient pour de bon assez d'être pris pour des imbéciles par le premier de cordée...

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