
1.- SALE TEMPS POUR CES SALAUDS DE CHÔMEURS - Ah ! les réformes de Saint-Emmanuel-les-mains-jointes, qu'est-ce qu'on les aime. Et comme il sait qu'on en redemande le bougre, il nous en ressert ! Mais le plus fort je vous jure, c'est qu'il y a des gens qui croient qu'ils sont de gauche, ou au moins le prétendent, prêts à remettre le couvert en avril prochain...
Tandis qu'il garde toujours la réforme des retraites dans la manche, voici qu'il nous sort la réforme de l'assurance chômage. J'adore ce mot : réforme. Longtemps j'ai pensé que la réforme était un truc moderne et - soyons vulgaire - social, pour améliorer le sort des gens. Quelle méprise. La réforme ne vise qu'à enrichir les riches, ce qui de nos jours n'a d'ailleurs pas l'air d'émouvoir grand monde. Il n'y aura le 5 octobre dans les rues, que ces fainéants de fonctionnaires - enfin, ceux qui n'ont pas viré casaque jupitérienne ou nationaliste - et les premiers sondages des présidentielles ne prédisent à Philippe Poutou que ... deux pour cent ! C'est dire si, finalement, la réforme du chômage, elle est quasiment parfaite.
Vous qui n'êtes ni sans emploi, ni d'ailleurs dans la merde, vous n'avez peut-être pas pris le soin de chercher à savoir de quoi il en retournait. Ben si vous voulez, en résumé, ces salauds de chômistes, on va les plumer ! D'abord en les obligeant à travailler six mois au lieu de quatre avant de percevoir la moindre obole, ensuite en calculant leurs droits non plus sur une durée globale, mais sur les jours effectivement travaillés. Or donc tous les précaires, les saisonniers, les intermittents vont encore morfler un peu plus. Vous me direz, à martyriser quelqu'un, autant que ce soit un type déjà habitué…
Alors bon, si vous avez suivi vos cours de science politique pour fessebouc au café du Commerce de Trifouilli-les-oies comme un certain Blanquer - qui assurait récemment, avec cette élégance qui caractérise les anciens partisans de Sarkozy, que l'allocation de rentrée scolaire servait à acheter des écrans plats - vous trouverez peut-être que contraindre les chômeurs à travailler c'est une sacrée bonne mesure...
Si vous me le permettez, je nuancerai un tantinet cette assertion. Moi qui ne branle plus rien depuis trois ans, je ne trouve pas le travail indispensable. Et encore que j'ai toujours fait partie de ceux qui ont eu l'honnêteté de reconnaître que le boulot n'était en rien prioritaire dans l'organisation de leur journée. Mais j'en connais des mecs, solidement à droite, qui bavaient sur les chômeurs et ne juraient que par le "travailler plus" de l'autre bandit de grand chemin, mais qui n'ont pas refusé le plan de départ anticipé à 58 ans et demi ! Comme quoi, même le social peut avoir du bon. Enfin, pour soi évidemment...
Plus gravement, il n'est certes pas contestable qu'une composante non négligeable de la société a dramatiquement décroché. Que les nababs de l'entreprise et du commerce qui paient leurs obligés avec un lance-pierre ne trouvent plus de main-d'œuvre à se mettre sous la dent. Pire, que de beaux artisans dans les métiers nobles et bien traités, connaissent désormais les mêmes carences. Personne ne remet cela en cause et l'on ne peut que s'en alarmer. Mais qui a maintenu obstinément une jeunesse en difficulté dans des ghettos de haine et de misère ? Qui, à la tête de l'État comme dans les familles, a détourné les enfants des métiers de base pour en faire des comptables, des notaires, des pharmaciens et pire que tout, des commerciaux ? Ce n'est plus une faute, c'est un crime contre la civilité, l'égalité et l'humanité.
Alors pour en revenir à la réforme de l'assurance chômage c'est une honte, Monsieur les mains-jointes au service de la finance. Même Marine Le Pen et Xavier Bertrand n'y auraient pas pensé ! Bon d'accord désormais il y a la concurrence de Zemmour. Et là reconnaissons-le, le président trouve un rival... à sa bassesse.
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