lundi 6 septembre 2021




6.- UNE ÉCOLE FORTE, LAÏQUE ET UNIQUE ! - Mes instituteurs s'appelaient Berthoumieu, Cros, Fabbri. Ils portaient le béret et la blouse épaisse de coton gris sombre des hussards de la République. Ils en étaient bien évidemment les héritiers et leur enseignement pour être rude, n'en était pas moins juste et exemplaire. Évidemment ils sont tous morts et ... heureusement pour eux ! Car nos maîtres ne se reconnaîtraient pas dans cette société d'abandon où l'école publique est non seulement sous dotée, mais abandonnée, malmenée, trahie ! On va encore me traiter de réactionnaire et pour tout vous dire, j'ai cessé de me formaliser de ces assimilations certes abjectes, mais désignant bien aussi l'insignifiance et la lâcheté de leurs auteurs.
Nous disions, il y a peu et on le redira encore durant quelques mois, que les principaux maux de la société relevaient très massivement de l'absence d'éducation et la faiblesse de l'enseignement. Gardez-vous de penser que j'assimile l'une et l'autre pour incriminer les successeurs de Berthoumieu, Cros et Fabbri. Je connais certes quelques "instits" qui auraient été plus brillants dans le téléfilm qui a relancé Gérard Klein que dans le huis clos d'une salle de classe loin des feux de la rampe. Mais, sans hésitation je maintiens que nos professeurs des écoles demeurent des exemples pour les enfants dont ils ont la charge.
Non, le problème remonte aux deux générations précédentes. Et de cette éducation dont les parents étaient censés détenir la clé. La première, celle à laquelle j'appartiens laissa s'installer l'idée que tout était fort simple dans la vie et que nos enfants seraient forcément heureux. Au lieu d'arracher l'herbe dans le jardin, ils ont passé leur après-midi avec les copains au stade ou dans le parc, au lieu de s'astreindre à lire, ils se sont jetés sur les premiers jeux vidéos. Le petit monde politique ne voulant fâcher personne et surtout pas Dorothée ni les Simpsons, il y eut ainsi une dérive de l'enseignement vers le virtuel et le relatif. Il a suffi d'être indulgent à la correction, pour offrir le bac à tous ceux qui en voulaient et d'ouvrir en grand les écoles de commerces dans lesquelles se sont précipités avidement tous les fayots endimanchés, devenus des improductifs particulièrement éclairés et rémunérés. Au passage vous noterez que l'on ne trouve plus un menuisier, un maçon, un aide-soignant... un enseignant. Plus fort que ça, un médecin !
Voici comment les startupers, les raisonneurs sociaux et les businessmen prirent sans vergogne ni obstacle, le contrôle du cerveau de nos enfants qui ont beaucoup appris des nouvelles technologies, des potentialités des outils connectés et de la 5G, du caractère indispensable, que dis-je obligatoire de Netflix et ouatesape, mais qui sont incapables de passer une heure sur un bouquin (ou alors seulement assis dessus si la couverture est rembourrée), de reconnaître un merle d'un corbeau, une branche de persil d'une fane de carotte, ni de savoir d'où vient le vent.
Et lorsque l'autre con nous compare à des amishs avec leur lampe à huile, vous pouvez être sûr qu'ils rigoleraient bien si un seul d'entre eux en comprenaient le sens méprisant et sarcastique. Mais passons, ce n'est pas le sens du propos, même si de temps à autre ça ne fait pas de mal de filer quelques calottes qui se perdent.
Non, ce que je voulais signifier c'est l'alarmante désertion de l'école publique. Nos pauvres instituteurs n'y sont pour rien. Voici donc des décennies qu'une partie de la population s'affranchit de l'école laïque et républicaine. Je suis dans un bled en Aubrac où les deux tiers des enfants sont envoyés chez les "curés". Et pas comme en Seine-Saint-Denis pour éviter la racaille ! Le premier arabe doit se situer vingt-cinq bornes plus bas à Marvejols. C'est-à-dire que pour monter à Nasbinals, il devrait voler une mobylette et braver le froid polaire ! Non, ils sont dans le privé pour faire chier la République...
Ce qui me fait marrer (jaune, car lorsque j'évoque l'éducation et la religion je ris forcément jaune) c'est que tous ces gens semblent se plaindre qu'un peu partout surgissent des écoles coraniques. Je n'en disconviens pas c'est un sacré problème, d'autant que dans certaines d'entre elles, la noblesse des sentiments d'Allah, l'amour de son prochain, ne transparaît pas aussi clairement. Mais enfin, ce sont sur des théories mythologiques dont aucune preuve n'atteste - si ce n'est des ouvrages aussi pompeux que peu crédibles - que se fonde cette séparation lourde de sens, entre les valeurs de notre République (Liberté, Égalité, Fraternité) et celle véhiculées depuis des siècles et dont le socle solide demeure Dieu et le Roi et Allah est grand.
Et je ne parlerai pas, pour ne pas froisser mes derniers lecteurs, des allumés de la Calandreta, Montessori, Frenet, Steiner et leur cortège de patois, de chakras, de karmas, de kermesses et d'illuminations qui consistent à ne surtout pas brusquer le petit qui doit se découvrir par lui-même... Je vous dis pas vers quelques surprises nous mèneront ces découvertes !
Enfin bref, tout comme il faudrait rapidement nationaliser et rationaliser le transport (voitures, autoroutes, rail, aéroport) et la santé, la seule voix qui nous conduirait vers un redressement des consciences et des intelligences, consisterait à offrir un enseignement de qualité, unique et laïque...

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire